MONDE
France : Macron convoque un conseil de défense sur la Nouvelle-Calédonie
Bakou, 15 mai, AZERTAC
Le président français Emmanuel Macron a convoqué un conseil de défense et de sécurité, mercredi, afin d'examiner la situation en Nouvelle-Calédonie, territoire français d'Outre-mer situé dans le Pacifique-sud, secoué depuis deux jours par des émeutes contestant une réforme constitutionnelle portant dégel du corps électoral de l'archipel, a indiqué l’agence de presse turque Anadolu citant les médias étrangers.
Lors de ces émeutes une personne est décédée dans la nuit de mardi à mercredi et une autre victime a succombé à ses blessures mercredi matin, selon des informations relayées par la presse française, citant le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonei, Louis Le Franc.
Dans la foulée des événements, le ministre de l'Intérieur a annoncé également plusieurs centaines de blessés, dont une centaine de policiers et gendarmes.
La situation, suscitant plusieurs réactions, a été qualifiée "d'insurrectionnelle".
"C'est une nouvelle journée de violence et d'incendies qui s'est déroulée à Nouméa. Ce mercredi, une épaisse fumée recouvre Nouméa et le Grand Nouméa, de nombreux magasins ont brûlé la nuit dernière. Les rues sont désertes et certaines routes barrées par des voitures incendiées", a ainsi décrit la situation "NC 1ère", relevant de "francetvinfo".
Ces événements interviennent, au même moment que la discussion à l'Assemblée nationale à Paris d'un projet de réforme constitutionnelle portant dégel du corps électoral de l'archipel calédonien et son élargissement aux Français qui ne sont pas originaires de Nouvelle-Calédonie.
Ce projet est fortement contesté par les autochtones Kanaks qui représentent près de 40% de la population et qui redoutent une perte de poids électoral par le biais de cette réforme.
Le projet a été discuté pendant deux jours (13-14 mai courant), puis adopté par l'Assemblée nationale française, tard dans la nuit de mardi à mercredi, avec un score de 351 voix "pour" et 153 "contre".
Ledit projet qui avait été déjà adopté par le Sénat, le 2 avril dernier, avec 233 voix pour et 99 contre, doit être validé par les deux chambres du Parlement réunis en Congrès.
Toutefois, le président Macron "a proposé d'inviter à Paris l'ensemble des parties néo-calédoniennes pour une rencontre avec le gouvernement visant à relancer le dialogue".
Le Président "a également promis qu'il ne convoquerait pas -"dans la foulée" d'une éventuelle adoption du texte - le Congrès du Parlement, nécessaire pour modifier la Constitution, afin de laisser une dernière chance aux discussions entre les parties locales".
Pour rappel, le corps électoral en Nouvelle Calédonie avait été gelé grâce à une révision constitutionnelle en février 2007.
Cependant, et malgré ce gel, les autochtones Kanaks, dit aussi "indépendantistes", ont perdu les 3 référendums sur l'indépendance, tenus entre 2018 et 2021, ce qui a permis à l'archipel de rester français.
Par le dégel du corps électoral, le gouvernement français veut, aujourd'hui, permettre à environ 25 mille personnes de nationalité française, mais pas forcément Calédoniens, d'intégrer les listes électorales des provinciales.
Cet élargissement du corps électoral est présenté par le gouvernement français comme indispensable pour la "constitutionnalité du prochain scrutin".