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Interview de Monsieur Ilham Aliyev, président de la République d’Azerbaïdjan, au magazine «The Business Year magazine»
Bakou, 14 mai (AZERTAC). Monsieur Ilham Aliyev, président de la République d’Azerbaïdjan, a accordé une interview au magazine «The Business Year magazine». L’AZERTAC vous présente cette interview.
- Votre Excellence, vous avez remporté une victoire écrasante lors des élections présidentielles en octobre de l'année dernière. Quels sont les facteurs clés de votre victoire et quelles seront les priorités de votre prochain mandat présidentiel?
- Les élections présidentielles de 2013 ont été un événement important dans la vie sociopolitique de l’Azerbaïdjan et ont démontré l’attitude de notre société à l’égard de la politique pratiquée au cours de ces dix dernières années. Durant ces dernières années, nous sommes parvenus à des principaux enjeux de notre pays et société en restant fidèle à la politique du leader national Heydar Aliyev. L’Azerbaïdjan est devenu un des pays leader du monde en termes de développement économique et s’est renforcé davantage. A la suite des mesures judicieuses, le PIB a augmenté de 3,4 fois, le secteur non pétrolier de 2,6 fois, les revenus budgétaires 16 fois. Le volume des réserves stratégiques de devises a dépassé plus de 50 milliards de dollars. Plus de 170 milliards de dollars ont été investis dans l’économie du pays.
Le développement rapide a conduit, à son tour, à l’amélioration du bien-être social de la population. Au cours des dix dernières années, les revenus de la population ont augmenté de 6,5 fois, le salaire moyen 5,5 fois. Je pense que la baisse de la pauvreté de 49 % à 5,3 %, le recul du taux de chômage à 5 %, peuvent être considérés comme un succès majeur de notre pays. Des travaux de construction de grande envergure ont été effectués dans le pays, des villes et villages se sont modernisés, des technologies modernes ont été appliquées dans tous les domaines.
Les réalisations de l’Azerbaïdjan sont hautement appréciées par les principales organisations internationales et les agences de notation financières. Pour sa compétitivité, l’économie azerbaïdjanaise se positionne à la 39ème place au classement du Forum économique mondial de Davos.
Au cours de ces années, l’Azerbaïdjan a pu augmenter sa notoriété dans le système des relations internationales. De nombreux événements internationaux que nous accueillons démontrent que notre pays est reconnu comme centre politique, économique et culturel de la région.
Je crois que le développement rapide, le progrès, l’amélioration du bien-être de la population, la stabilité sociopolitique, le renforcement de la solidarité nationale en Azerbaïdjan sur le fond de l’augmentation de la tension sociale, du chômage et de la pauvreté dans le monde entier, ont constitué les facteurs clés de la victoire aux élections présidentielles de 2013. L’APCE, le Parlement européen, l’AP de l’OSCE, l’Organisation de coopération islamique, la CEI – observateurs des élections, ont hautement apprécié le processus électoral et ont déclaré qu’elles se sont déroulées de façon libre, juste et transparente. Cela montre que les élections et ses résultats correspondent aux avis du peuple azerbaïdjanais et de la communauté internationale. Par son choix, le peuple azerbaïdjanais a exprimé son soutien à la politique actuelle et aux activités futures du gouvernement.
Il y a encore beaucoup à faire, il y a des tâches importantes à accomplir. Des mesures sur le renforcement du potentiel de l’Azerbaïdjan, la formation d’une économie compétitive, la construction d’une société moderne, l’amélioration du bien-être social de la population, l’augmentation de notre notoriété sur l’arène internationale, la lutte contre la corruption et d’autres phénomènes négatifs, le développement de la société civile seront poursuivies régulièrement.
- 2013 a été déclaré «l’année des technologies de l’information et de la communication en Azerbaïdjan» et votre pays a enregistré de grandes réalisations relatives au développement du secteur des TIC. Que pourriez-vous dire sur le rôle des technologies modernes pour le développement de l’Azerbaïdjan?
- L’avantage de la politique mise en œuvre en Azerbaïdjan consiste à ce que tous les travaux soient effectués selon les programmes spécifiques en tenant compte du potentiel réel du pays, des tendances de développement de l’économie mondiale. Selon l’expérience mondiale, l’application des technologies modernes est l’une des conditions les plus importantes pour une économie compétitive. Par conséquent, nous appliquons les innovations dans tous les domaines, y compris l’économie.
Les technologies de l’information et de la communication- un domaine de grande perspective- se développent rapidement. L’adoption de la Stratégie nationale sur les TIC en 2003 et ensuite, du Programme d’Etat E-Azerbaïdjan a donné une forte impulsion au développement de ce secteur. Plus de 3 milliards de dollars ont été investis pour le développement des TIC en Azerbaïdjan depuis le rétablissement de l’indépendance nationale. En conséquence, au cours des 10 dernières années, le domaine de l’information et de la communication a augmenté de 8,2 fois. La mise en orbite du premier satellite de télécommunications de l’Azerbaïdjan en 2013 a été un événement d’importance historique pour notre pays. Des mesures sont en cours pour la mise en orbite de deux satellites dans les années à venir.
Parallèlement, internet se développe rapidement en Azerbaïdjan au cours de ces dernières années. Selon le rapport de l’Union internationale des télécommunications, les utilisateurs d’Internet constituent 70 % de la population azerbaïdjanaise. Toutes les villes de la République sont fournies de l'Internet à large bande.
Nous nous présentons également comme initiateur d’un certain nombre d’innovations. En ce sens, je veux souligner les centres de service ASAN créés au sein de l’Agence nationale des services à la personne et des innovations sociales – une marque azerbaïdjanaise. Les centres du service ASAN ont pour objectifs principaux de coordonner les activités des employés des institutions gouvernementales, d’accélérer l’intégration réciproque des bases de données des organismes gouvernementaux et du processus d’é-services et d’améliorer la gouvernance dans ce domaine.
Ce n’est pas par un hasard que pendant une seule année les centres ont servi plus d’un million de citoyens. Par conséquent, nous envisageons étendre les fonctions du service ASAN.
Quant au rôle de la haute technologie pour le développement ultérieur de l’Azerbaïdjan, je voudrais souligner qu’à présent des mesures appropriées sont prises pour assurer le développement dynamique de l’économie et accroître la compétitivité. Le Parc de haute technologie et le Fonds de développement des technologies de l’information ont été créés afin d’accomplir les tâches d'une manière efficace. Construire une économie forte basée sur les innovations et la haute technologie est l’un de nos objectifs principaux et nous nous déplaçons vers cette cible.
- 2014 a été déclaré «l’Année de l’industrie» en Azerbaïdjan. Quels sont vos projets en ce sens?
Dans les années 70-80, des centaines de nouvelles entreprises fournissant de différents produits aux autres républiques de l’Union soviétique, ont été mises en service en Azerbaïdjan, considéré auparavant comme une république agraire. Mais, l’effondrement de l’URSS a nui des liens économiques entre les ex-républiques et l’économie planifiée est tombée en décadence. Suite à l’agression de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan, au chaos dominant dans le pays, au vieillissement des effectifs et des installations des entreprises l’économie s’est affaiblie. Ainsi, grâce aux efforts du leader national Heydar Aliyev, au début 2000, le volume de la production a atteint celui de l’an 1990.
Au cours des dernières années, une partie des revenus pétroliers et gaziers a été investie au développement du secteur non pétrolier, à la création de nouvelles entreprises industrielles de haute technologie et à la diversification de l’économie nationale. En conséquence, nous observons actuellement un accroissement annuel moyen de 10 % dans le secteur non pétrolier. En plus, le soutien aux entreprises nationales, la mise en œuvre des programmes d’investissements, la réhabilitation et rétablissement des infrastructures sociales et économiques, la création de nouvelles installations de production ont augmenté de 2,7 fois le volume de la production industrielle en Azerbaïdjan.
Nous nous œuvres actuellement pour transformer l’Azerbaïdjan en un pays économique. Certains travaux ont été déjà effectués pour la diversification et la modernisation de l’industrie. Nous impliquons les ressources naturelles et économiques à l’industrie, nous créons les nouveaux parcs industriels et zones de production. Nous accélérons l’application des innovations. C’est pourquoi, l’an 2014 a été déclaré «l’Année de l’industrie», le plan d’actions a été élaboré et approuvé. Nous prévoyons également l’élaboration du «Programme d’Etat sur le développement de l’industrie pour les années 2015-2020».
Nous croyons que l'expérience acquise et le potentiel économique de notre pays nous permettront d’atteindre nos objectifs.
- Le troisième programme d’Etat relatif au développement social et économique des régions dans les années 2014-2018 a été approuvé le mois dernier. Qu’est-ce que la mise en œuvre des deux précédents a donné et qu’est-ce qu’on attend du troisième ?
- En adoptant le premier Programme d’Etat en 2004, notre objectif principal était d’assurer le développement harmonieux des régions, d’éliminer la grande différence entre le niveau de développement de la capitale et celui des régions. En 2003, à la veille des élections présidentielles, j’ai déjà déclaré que si l’on me faisait confiance je m’engagerais en premier lieu dans le développement des régions et qu’un programme spécial serait adopté à cette fin. Ça s’est réalisé.
L’adoption des deux Programmes d’Etat couvrant les années 2004-2008 et 2009-2013, la signature et la mise en œuvre d’environ 250 ordonnances concernant ces deux programmes ont apporté une grande contribution aux régions et ont complètement changé leur panorama socioéconomique. En conséquent, la qualité des services publics et de l’infrastructure sociale a haussé, le climat des affaires s’est amélioré, la quantité d’investissement s’est accrue, des milliers de nouvelles entreprises ont été mises en place, plus de 1,2 millions d’emplois, dont 900 mille permanents, ont été ouverts. Dans les régions le PIB s’est accru de 3,2 fois et la production industrielle de 3,1 fois durant les dix dernières années. Les régions, toutes les agglomérations de l’Azerbaïdjan ont été aménagées et se sont modernisées. Je peux vous dire que ces programmes ont un rôle très important dans le développement des régions et, en général, dans le renforcement du potentiel économique de l’Azerbaïdjan.
Notre tâche stratégique est de renforcer davantage l’indépendance de l’Azerbaïdjan et de le porter, dans tous les domaines, au rang des pays développés, résistants à la compétitivité. Alors, compte tenu des défis de l’époque contemporaine, on poursuivra les mesures effectuées pour le développement dynamique des régions. A mon avis, la mise en œuvre du Programme d’Etat sur le développement socioéconomique des régions de la République d’Azerbaïdjan dans les années 2014-2018, récemment approuvé, assurera le développement durable du secteur non pétrolier et l’amélioration davantage de l’infrastructure et des services sociales.
- Au cours des dernières années l’Azerbaïdjan a obtenu d’importants succès dans le domaine de la politique étrangère, dont on peut citer l’activité de votre pays au Conseil de sécurité des Nations Unies, la détermination et la mise en œuvre des nouvelles priorités de la politique étrangère. Quelles seront les priorités de la politique étrangère de l’Azerbaïdjan pour la prochaine période ?
- Le développement harmonieux de l’Azerbaïdjan, le renforcement du potentiel économique, la politique étrangère active mise en œuvre ont garanti la hausse de la réputation de notre pays, son intégration plus étroite dans la communauté internationale, le renforcement des relations bilatérales et multilatérales. L’Azerbaïdjan est considéré aujourd’hui comme un Etat qui mène une politique indépendante, a son propre point de vue relatif aux processus politiques globaux et au système de relations internationales et dont la position est prise en considération. L’élection de l’Azerbaïdjan en 2011 à un siège non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies dans les conditions de concurrence dure n’est pas seulement une réussite historique du peuple azerbaïdjanais et le grand succès de notre politique étrangère, mais aussi une confirmation de la grande réputation que l’Azerbaïdjan avait obtenue à l’échelle internationale. Comme il est évident, la communauté internationale soutient la position de notre Etat et apprécie nos démarches. Car l’Azerbaïdjan se conduit dignement au sein de toutes les organisations internationales, préfère sa position de principes et ses intérêts nationaux à tout. Durant son activité de deux ans au Conseil de sécurité de l’ONU, surtout pendant sa présidence à cet organisme, l’Azerbaïdjan s’est distingué par son activité particulière en apportant sa contribution digne à la sécurité globale, au rétablissement de la paix dans le monde entier, au développement du dialogue interculturel.
L’Azerbaïdjan a également été l’initiateur principal des projets globaux transnationaux et régionaux. La politique énergétique mise en œuvre par notre pays revêt une importance cruciale non seulement pour nous, mais aussi pour notre région et le monde entier. Comme il est évident, le projet international d’investissement final Chandeniz-2 a été signé le 17 décembre 2013 à Bakou. Je pense que le projet Chandeniz-2 créera une nouvelle situation sur la carte énergétique mondiale et se gravera dans l’histoire comme le «contrat du XXIe siècle».
L’Azerbaïdjan est devenu aujourd’hui un centre politique, économique et humanitaire de la région du Caucase du Sud. L’organisation à Bakou d’importants événements internationaux est déjà devenue une tradition. La tenue de la Conférence internationale en vue d’aide à la Palestine dans le cadre de l’Organisation de coopération islamique en 2013, du 3e Forum humanitaire international, du 2e Forum sur le dialogue interculturel, du Forum économique mondial de Davos et d’autres événements peuvent en être une confirmation.
Nos relations multilatérales et bilatérales avec les principales organisations internationales et d’autres pays se sont également développées. L’Azerbaïdjan poursuit ses activités fructueuses au sein de l’OSCE, du Conseil de l’Europe, de l’Organisation de coopération islamique et d’autres organisations internationales réputées. L’année dernière un accord important a été signé en matière de facilitation des visas avec l’union européenne, ce qui est une illustration des relations que nous entretenons avec l’Union européenne. Je suis convaincu que nous parviendrons à mettre en place la forme la plus fructueuse du partenariat stratégique réciproque entre l’union européenne et l’Azerbaïdjan.
Nous développons nos relations, qui s’appuient sur la confiance mutuelle, avec les pays de la région, les Etats principaux du monde, aussi nous affichons une diplomatie active sur les orientations non traditionnelles. Dans ce sens, nous poursuivons nos relations partenariales traditionnelles avec les pays européens et asiatiques et, parallèlement, nous avons inclus le renforcement de notre coopération politique, économique et humanitaire avec les pays non alignés, latino-américains et africains sur la liste des priorités de notre politique étrangère. Ce n’st pas un hasard qu’une série de pays latino-américains ont apporté leur soutien à la position équitable de l’Azerbaïdjan concernant le règlement du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh. 10 pays du monde ont déjà reconnu le massacre perpétré par les Arméniens à Khodjaly en 1992 comme un acte génocidaire et les parlements de ces pays ont pris des décisions appropriées.
Les efforts se poursuivront dans les années à venir pour renforcer davantage le potentiel économique de notre pays, accroître sa réputation internationale, élargir ses relations partenariales avec les organisations internationales et différents pays. La protection des intérêts nationaux de l’Azerbaïdjan constitue la base de notre politique étrangère et des démarches nécessaires seront effectuées dans ce sens.
C’est avec regret que je dois marquer que le règlement du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh, la question principale de notre politique étrangère, n’a pas connu d’avancement important jusqu’aujourd’hui. La partie arménienne continue de prolonger les négociations sous différents prétextes et tâche de maintenir le statut quo. C’est vrai qu’une animation relative a été observée dans le processus de négociations à la fin de l’année dernière. Alors, on peut supposer que ce processus sera poursuivi en 2014. Les dirigeants arméniens doivent comprendre que l’Azerbaïdjan ne permettra jamais la fondation d’un deuxième Etat arménien sur son territoire historique. Le conflit doit être et sera réglé dans le cadre de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Tant que le conflit dure, l’Etat arménien demeurera au dehors de tous les projets transnationaux et régionaux de la région, la situation du peuple arménien continuera à dégrader et le reste du potentiel économique du pays sera épuisé.
- Comment avancent les travaux de préparation des premiers Jeux Européens, attendus avec impatience ?
- Cette année nous entrons dans une phase décisive de la préparation des premiers Jeux Européens. Il est évident que la préparation des événements de ce niveau dure 7-8 ans. Et nous, on a l’intention d’organiser en deux ans et demi un événement grandiose comme les Jeux olympiques d’été européens. Je suis convaincu que tous les problèmes qui se posent seront résolus à temps. Le Comité d’organisation est déjà formé et fonctionne de manière assez productive. La construction de la grande majorité des installations sportives prévues pour accueillir les premier Jeux Européens doit s’achever cette année. La construction du stade olympique, du palais des sports aquatiques, du centre de tir aux pigeons d’argile continue. Le centre de gymnastique a déjà ouvert ses portes au public. Le Complexe de sports et de concerts Heydar Aliyev, le Palais des sports de Bakou sont en cours de rénovation, d’autres établissements sportifs sont en construction. Mais la préparation des premier Jeux Européens ne se limite pas seulement à la construction des installations sportives appropriées. En plus, la sécurité, les transports, la fondation de la cité olympique, l’accueil et l’hébergement des visiteurs et des sportifs, l’organisation des entraînements et d’autres questions exigent une attention sérieuse. Si l’on tient compte que l’Azerbaïdjan a déjà un potentiel fort, une infrastructure sportive formée et que nous avons une bonne expérience en matière d’organisation de grands événements internationaux, je suis certain que nous pourrons organiser ces jeux au plus haut niveau. Je crois que les standards appliqués en Azerbaïdjan deviendront désormais les principes de base des prochains Jeux Européens.