POLITIQUE
Ali Hassanov: Les résultats de la réunion des présidents à Sotchi sont plutôt positifs
Interview de M. Ali Hassanov, chef du département des affaires sociales et politiques à l’Administration présidentielle de la République d’Azerbaïdjan, accordée à l’AZERTAC
- Monsieur Hassanov, à l’initiative de M. Vladimir Poutine, président russe, la réunion suivante des présidents azerbaïdjanais et arménien a eu lieu à Sotchi les 9-10 août. Que peut-on dire sur les résultats de cette réunion ?
- Comme vous le savez, cette réunion est la douzième rencontre entre les présidents des deux pays organisée à l’initiative des pays coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE. Bien sûr, on attend des résultats positifs de chaque réunion. Parce que, comme on l’avait indiqué lors de la réunion, le conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh est en train d’obtenir un «statut» de l’un des conflits les plus prolongés au monde. Depuis plus de 20 ans, ce conflit, ce qui perturbe la vie paisible en Azerbaïdjan et au Caucase du Sud, reste la menace majeure pour la stabilité et la sécurité régionale en Eurasie. Par conséquent, de telles réunions tenues à différents niveaux, notamment dans le cadre du dialogue direct des présidents, ont toujours certains résultats.
Quant aux résultats de la réunion de Sotchi, il convient de noter que ces derniers jours, dans le cadre des raids des groupes de sabotage et de reconnaissance de l’armée arménienne et de l’escalade des accrochages sanglants sur la ligne de front et dans la région frontalière, une telle réunion était nécessaire. En fait, l’initiative de M. V. Poutine, président russe, peut être considérée comme une mission de paix visant à rétablir le cessez-le-feu.
Le discours du président russe a montré qu’en tant que membre du groupe de Minsk et Etat le plus puissant de la région, son pays est profondément conscient de sa mission dans le Caucase du Sud – la responsabilité pour la paix et la sécurité, et se rend compte que l’émergence d’un conflit militaire entre les Etats a un effet négatif indirect sur l’ensemble du Caucase.
Lors des entretiens bilatéraux et trilatéraux, Monsieur V. Poutine avait attiré l’attention, d’une part, sur le rétablissement et le maintien de la trêve, le règlement de ce conflit par la voie pacifique, ainsi que sur l’établissement d’un climat de confiance entre les parties. D’autre part, le président russe a évalué la prolongation du conflit comme un facteur nuisant à la dynamique positive des processus, ce qui peut être considéré comme l’approche positive de ce pays envers le règlement du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh. Par conséquent, la position de la Russie peut s’exprimer comme suit: le statu quo actuel doit être changé bientôt par voie de négociation.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a souligné que son pays était le plus engagé dans le règlement pacifique du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh, l’établissement de la paix durable régionale dans le Caucase du Sud, et a indiqué comme condition essentielle la nécessité de la mise en oeuvre des quatre résolutions de l’ONU concernant la libération sans réserve des territoires occupés, le retour des réfugiés et des personnes déplacées à leur terre natale et la restauration de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Lors de la réunion tenue avec la présence du président russe, se référant aux résolutions de l’ONU, le président Ilham Aliyev a appelé pour la première fois l’Arménie comme un Etat envahisseur et a déclaré que le retrait sans réserve de ce pays des territoires occupés était une condition primordiale.
En ce qui concerne la position du Président arménien, le «portefeuille d’arguments» de ce pays dans les négociations était comme d’habitude vide à cette réunion. Les «arguments» que Sarkissian a mis en avant face aux résolutions de l’ONU sur l’occupation des territoires azerbaïdjanais et l’élimination des conséquences de cette invasion, étaient infondés. Sa position n’était qu’un «bouquet d’hypocrisie» constitué des petites plaintes provinciales contre l’Azerbaïdjan et ne reflétant aucune réalité.
Accuser l’Azerbaïdjan de ne pas respecter certaines conditions et «déposer des petites plaintes vassales contre un pays voisin» auprès du président russe nous rappellent «plaintes» et les «dénonciations» que les petits vassaux adressaient au tsar russe à l’époque impériale. Sinon, on ne peut pas considérer ces petits prétextes comme les accusations contre l’Azerbaïdjan, tandis qu’il y a quatre résolutions de l’ONU à ce conflit.
Quant au bilan des négociations, selon les analystes, les résultats de la réunion de Sotchi peuvent être considérés comme positifs. La reprise au bout de 9 mois des contacts directs au niveau présidentiel, ainsi que les réunions à différents niveaux auront un impact positif sur le processus de règlement du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh.
- Lors de son interview à la presse arménienne sur l’issue de la réunion, Serge Sarkissian a menacé l’Azerbaïdjan et a prétendu que son pays était en mesure de transformer en Aghdam toutes les autres régions de l’Azerbaïdjan.
-Les déclarations récentes et actuelles de Sarkissian démontrent clairement que l’Arménie est dirigée par les extrémistes. Si vous vous souvenez, lors d’une de ses interviews au début des années 2000, il avait affirmé que les Arméniens avaient effectué des mesures punitives contre les Azerbaïdjanais en commettant le génocide de Khodjaly. Cependant, Sarkissian oublie que ce n'est pas le début des années 90 du siècle dernier, ni l'Azerbaïdjan n'est le même pays. Dans la même déclaration, Sarkissian a reconnu que la puissance économique et militaire était à côté de l’Azerbaïdjan. Par conséquent, à notre tour, nous tenons à porter à l’attention que si le régime actuel en Arménie veut désormais tenter sa chance, qu’il poursuive sa politique d’agression.
- Monsieur Hassanov, hier, les premières élections présidentielles au suffrage universel se sont déroulées en Turquie. Les résultats sont déjà connus. Recep Tayyip Erdogan a remporté ces élections. Comment évaluez-vous les résultats des élections et la victoire de M. Erdogan?
- Tout d'abord, je félicite chaleureusement le peuple turc à l’occasion de ces élections. Comme d’habitude, ces élections se sont déroulées de manière transparente et libre et le président de l’AKP Recep Tayyip Erdogan a remporté cette élection démocratique. Nous adressons nos félicitations à M. Erdogan pour sa victoire aux élections et lui souhaitons plein succès dans ses fonctions pour l’avenir de la Turquie.
Le choix du peuple est une décision la plus sage et elle ne peut pas être jugée d'un point de vue subjectif. Le peuple turc a fait son choix par le suffrage universel. Nous souhaitons plein succès au peuple turc, ainsi qu’à la République de Turquie. En tant qu’un pays frère et ami l’Azerbaïdjan poursuivra son partenariat stratégique et sa coopération avec la Turquie. Nous espérons que comme d’habitude, Monsieur Erdogan, nouveau président turc, prendra le droit chemin pour le meilleur avenir de son pays et effectuera sa première visite en Azerbaïdjan.