MONDE
Le missile balistique nord-coréen a parcouru une distance de 600 km avant de retomber dans les eaux en mer de l'Est
Bakou, 2 avril, AZERTAC
La Corée du Nord a tiré ce mardi ce qui semble être un missile balistique portée intermédiaire (IRBM) en direction de la mer de l'Est, a fait savoir le Comité des chefs d'état-major interarmées (JCS) de Séoul, selon Yonhap. Les autorités militaires sud-coréennes ont détecté ce mardi matin à 6h53 (heure de Séoul) le lancement depuis la région de Pyongyang d'un missile balistique.
« Le missile balistique nord-coréen a parcouru une distance de 600 km avant de retomber dans les eaux en mer de l'Est », a précisé les autorités militaires sud-coréennes. « Notre armée a renforcé sa surveillance et sa vigilance dans l'éventualité de lancements supplémentaires», a indiqué le JCS dans un texto envoyé aux journalistes.
«Ce tir de missile par la Corée du Nord est un acte de provocation manifeste qui menace gravement la paix et la sécurité sur la péninsule coréenne et nous le condamnons fortement», a déclaré le JCS avant de poursuivre : «Nous nous maintenons dans un état de préparation maximum et partageons les informations liées aux tirs de missiles balistiques nord-coréens avec les autorités américaines et japonaises». Le ministère de la Défense japonais a déclaré juste après ce tir que le missile balistique nord-coréen est retombé dans les eaux en dehors de sa zone économique exclusive (ZEE).
Les autorités militaires sud-coréennes estiment que le Nord a effectué ce tir avec pour but de tester un missile balistique de portée intermédiaire hypersonique. Elles se basent pour cela sur le fait que Pyongyang avait annoncé le 20 mars dernier avoir mené avec succès un test au sol d'un moteur à combustible solide à plusieurs étages pour un usage sur des missiles balistiques de portée longue et intermédiaire. Un officiel des autorités militaires sud-coréennes en déduit que «le régime nord-coréen semble avoir effectué un essai d'une ogive hypersonique montée sur le propulseur utilisé lors du test du moteur à combustible solide».
Il a été déterminé que le missile tiré aujourd'hui a pris moins de 10 minutes pour parcourir près de 600 km, une vitesse suffisamment grande qui laisse à penser qu'il s'agissait bel et bien d'un missile hypersonique. Un tel missile pourrait atteindre une vitesse cinq fois plus élevée que celle du son (plus de 6.120 km/h) et l'ogive, une fois séparée du fuselage, décrirait une trajectoire irrégulière qui lui permettrait d'éviter les systèmes de surveillance et d'interception.
Shin Jong-woo, analyste du Forum coréen sur la défense et la sécurité (KODEF), considère que «si c'est bien un missile balistique de portée intermédiaire qui a été tiré aujourd'hui, il est fort probable que le Nord ait testé une ogive hypersonique». Mais il estime que ce tir d'essai ne semble pas avoir été couronné de succès, car il relève que «s'il s'agit bien d'un IRBM, il aurait dû être capable de voler pendant 30 minutes même en étant tiré avec un angle élevé, mais vu à quel moment il est retombé, il est possible que ce tir d'essai ne se soit pas déroulé correctement.» Mais malgré cette théorie, on ne peut pas exclure que le Nord ait simplement choisi d'ajuster de la sorte la distance du tir, selon l'analyse d'une source militaire.
Ce lancement est survenu 15 jours après que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a suivi des exercices de tirs dans la région ouest du pays impliquant des lance-roquettes multiples d'un calibre de 600 mm et d'une portée d'environ 300 km. Cette distance serait suffisante pour permettre à ces lance-roquettes d'atteindre des cibles sur la majeure partie du territoire sud-coréen. Le tir d'aujourd'hui constitue la troisième fois que le Nord lance des missiles balistiques depuis le début de l'année. Le premier tir de missile du régime nord-coréen cette année a eu lieu le 14 janvier et il s'agissait d'un missile balistique de portée intermédiaire (IRBM) hypersonique à combustible solide.