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L’UNEP : Les superbactéries menacent le monde

L’UNEP : Les superbactéries menacent le monde

Bakou, 8 février, AZERTAC

Il est essentiel de réduire la pollution générée par les secteurs pharmaceutique, agricole et sanitaire pour limiter l'émergence, la transmission et la propagation des superbactéries (les souches de bactéries devenues résistantes à tous les antibiotiques connus) et d'autres cas de résistance aux antimicrobiens, connue sous le nom de RAM. C’est le message clé d'un rapport publié par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) sur les dimensions environnementales de la RAM, qui fait déjà payer un lourd tribut à la santé des êtres humains, des animaux et des plantes, ainsi qu'à l'économie.

Le rapport intitulé « Se préparer au superbactéries : renforcer l'action environnementale au sein de la réponse "Une Seule Santé" à la résistance antimicrobienne » a été lancé lors de la sixième réunion du groupe de direction mondiale sur les RAM, qui s'est tenue à la Barbade. Il appelle à une réponse multisectorielle intitulée "Une Seule Santé". Celle-ci s'inscrit dans le cadre des travaux de l'Alliance quadripartite, qui comprend le PNUE, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OSAH).

« La crise environnementale de notre époque est également une crise des droits humains et de la géopolitique. Le rapport sur la résistance aux antimicrobiens publié par le PNUE aujourd'hui est un nouvel exemple d'iniquité, dans la mesure où la crise de la RAM touche de manière disproportionnée les pays du Sud », a déclaré la Première ministre Mia Amor Mottley, présidente du groupe des de direction mondial « Une Seule Santé » sur la résistance aux antimicrobiens. « Nous devons rester concentrés pour inverser le cours de cette crise en sensibilisant l’humanité et en plaçant cette question d'importance mondiale à l'ordre du jour des nations du monde. »

Le développement et la propagation de la RAM signifient que les antimicrobiens utilisés pour prévenir et traiter les infections chez les humains, les animaux et les plantes pourraient devenir inefficaces, la médecine moderne n'étant plus en mesure de traiter les infections, même légères.

Classée par l'OMS parmi les 10 principales menaces mondiales pour la santé, on estime qu'en 2019, 1,27 million de décès ont été directement attribués à des infections résistantes aux médicaments dans le monde, et 4,95 millions de décès dans le monde ont été associés à la RAM bactérienne (y compris ceux directement attribuables à la RAM).

La RAM devrait causer 10 millions de décès directs supplémentaires par an d'ici 2050. Ce chiffre équivaut au nombre de décès causés par le cancer dans le monde en 2020.

Le coût économique de la RAM devrait entraîner une baisse du PIB d'au moins 3 400 milliards de dollars par an d'ici à 2030 et plonger 24 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté.

La triple crise planétaire se traduit par des températures plus élevées et des régimes climatiques extrêmes, des changements d'utilisation des sols qui altèrent la diversité microbienne, ainsi que la pollution biologique et chimique. Tous ces facteurs contribuent au développement et à la propagation de la RAM.

« La pollution de l'air, du sol et des cours d'eau porte atteinte au droit des êtres humains à un environnement propre et sain. Les mêmes facteurs qui provoquent la dégradation de l'environnement aggravent le problème de la résistance aux antimicrobiens. Les conséquences de la résistance antimicrobienne pourraient détruire notre santé et nos systèmes alimentaires », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. « Réduire la pollution est une condition préalable à un autre siècle de progrès vers la faim zéro et la bonne santé. »

Le rapport met en évidence un ensemble complet de mesures visant à lutter à la fois contre le déclin de l'environnement et la montée de la RAM, en s'attaquant notamment aux principales sources de pollution que sont les mauvaises conditions d'assainissement, les eaux usées, les déchets communautaires et municipaux.

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