MONDE
Arrestation du président sud-coréen accusé d'avoir mené une insurrection



Bakou, 15 janvier, AZERTAC
Le Bureau d'enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) a arrêté le président Yoon Suk Yeol, accusé d'avoir commis un crime d'insurrection en instaurant la loi martiale le 3 décembre dernier. L'arrestation d'un président est une première depuis l'établissement de la Constitution alors que Yoon a été suspendu de ses fonctions suite à l'adoption d'une motion de destitution par l'Assemblée nationale le 14 décembre dernier.
Le CIO a déclaré aujourd'hui que «le mandat d'arrêt a été exécuté à 10h33 du matin» alors que Yoon est arrivé à 10h53 au siège du CIO situé au complexe gouvernemental à Gwacheon, dans la province du Gyeonggi pour un interrogatoire. Le CIO a préparé des questions à partir d'un texte de 200 pages sur les raisons pour lesquelles Yoon a imposé une loi martiale d'urgence illégale et anticonstitutionnelle alors que l'institution d'investigation l'a visé comme le meneur d'une insurrection ayant créé une émeute en mobilisant des militaires pour empêcher l'annulation de la loi martiale par l'Assemblée nationale.
Yoon est également accusé d'avoir mené une insurrection en complotant avec l'ex-ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, et d'avoir encerclé l'Assemblée nationale afin de faire sortir les élus qui procédaient au vote pour la levée de la loi martiale. Dans un texte d'accusation contre l'ex-ministre, Yoon a ordonné de «faire sortir les députés en défonçant avec des tirs de fusil la porte d'entrée de la salle de la réunion plénière de l'Assemblée.»
Le président suspendu est également soupçonné d'avoir tenté d'arrêter 10 politiciens dont le président de l'Assemblée nationale, Woo Won-shik, le chef du Parti démocrate, Lee Jae-myung, et le chef du Parti du pouvoir du peuple au pouvoir de l'époque, Han Dong-hoon, ainsi que des fonctionnaires de la Commission nationale des élections (NEC) dans le but de les incarcérer dans un bunker du Commandement de la défense de la capitale (CDC). Le Parquet a estimé que les militaires mobilisés étaient en possession de 57.735 balles réelles au moment de l'instauration de la loi martiale.
Après la proclamation avortée de la loi martiale d'urgence, l'Assemblée nationale a adopté une motion de destitution contre Yoon le 14 décembre dernier à l'issue d'un 2e vote. Le CIO a ensuite demandé un mandat d'arrêt à l'encontre de Yoon le 30 décembre suite au refus de trois convocations par le président suspendu, les 18, 25 et 29 décembre. La première tentative d'arrestation s'est soldée par un échec le 3 janvier dernier et le 2e mandat d'arrêt a été délivré par la Cour du district Ouest de Séoul le 7 janvier.
L'exécution aujourd'hui du mandat d'arrêt a débuté ce matin à 5h10 près de la résidence présidentielle sans incident particulier. Des soutiens de Yoon et quelque 30 députés du Parti du pouvoir du peuple se sont rassemblés devant la résidence présidentielle située dans le quartier de Hannam, au centre de Séoul, en prétendant l'illégalité de l'exécution du mandat d'arrêt. Avant de sortir de sa résidence, Yoon a déclaré qu'il avait décidé de comparaître devant le CIO, bien qu'il pense que l'investigation est «illégale», afin d'«éviter une effusion de sang». (Yonhap)