Bakou accueille les réunions ministérielles du Conseil consultatif du Corridor gazier méridional et du Conseil consultatif sur l’énergie verte MIS A JOUR VIDEO
Bakou, 4 avril, AZERTAC
La 11ème réunion ministérielle du Conseil consultatif du Corridor gazier méridional et de la 3ème réunion ministérielle du Conseil consultatif sur l’énergie verte ont débuté vendredi au Palais Gulustan à Bakou.
Le président de la République d’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a participé à l’événement.
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Le président de la Républlique d’’Azerbaïdjan a été invité à prononcer un discours d’ouverture lors de l’événement.
Discours du président Ilham Aliyev
- Bonjour Mesdames et Messieurs, chers invités,
Je vous souhaite à tous la bienvenue en Azerbaïdjan. Un accueil tout particulier à notre invité venu de Bruxelles. Monsieur le Commissaire, bienvenue. C’est la première fois que vous participez à cet événement. Mais comme nous le savons tous, et comme je l’ai déjà mentionné, c’est la onzième fois que le Conseil consultatif du Corridor gazier méridional se réunit à Bakou. Initiée par l’Azerbaïdjan et soutenue par la Commission européenne, cette importante réunion a joué un rôle crucial dans l’élaboration des approches en matière de sécurité énergétique, dans le traitement des questions liées à la sécurité énergétique, ainsi que dans la coordination de nos efforts communs. Et aujourd’hui, en posant pour la photo de famille, j’ai dit que nous aurions probablement besoin de plus d’espace, car l’équipe s’agrandit. Et c’est un très bon signe de notre coopération. Plus le temps passe, plus de pays et d’entreprises s’impliquent dans le processus, unis par un objectif commun. Premièrement, renforcer la coopération, car sans coopération, aucun des projets liés à la sécurité énergétique ne serait possible.
Et deuxièmement, assurer la sécurité énergétique pour eux-mêmes, leurs voisins et leurs partenaires. Je pense que l’esprit très positif de partenariat et de coopération qui nous unit est une démonstration claire de notre sens des responsabilités. La responsabilité des producteurs, des transitaires et des consommateurs. Et bien sûr, l'équilibre des intérêts entre les trois principaux acteurs de ce processus. Avec le soutien des institutions financières internationales, cela a fait de notre histoire, ou de nos histoires, des réussites. Les pays, leurs gouvernements, les investisseurs, les entreprises, les principales institutions financières internationales. Voilà notre équipe, et elle ne cesse de grandir. Il est clair aujourd'hui, plus que jamais, que la sécurité énergétique est une partie intégrante de la sécurité nationale des pays. Je dirais également qu’aujourd’hui, nous pouvons parler aussi de sécurité industrielle, car pour développer les industries, nous avons besoin de ressources énergétiques, de produits pétroliers, de pétrochimiques, d’engrais, et l'Azerbaïdjan est un producteur et exportateur de pétrole brut, de gaz naturel, de produits pétroliers, de produits pétrochimiques et de fertilisants.
Et notre entreprise énergétique, SOCAR, est impliquée dans les secteurs amont, aval et intermédiaire en Azerbaïdjan et au-delà de nos frontières. L’Azerbaïdjan a été, et sera pour de nombreuses années, un partenaire fiable. Et comme l’ont souligné les hauts représentants de la Commission européenne, l’Azerbaïdjan est un partenaire fiable dans le domaine de l’énergie et un fournisseur de gaz paneuropéen. C'est vrai. La géographie de notre approvisionnement en gaz est en expansion. Depuis notre dernière réunion ici à Bakou, lors du 10e Conseil consultatif, cinq autres pays sont devenus des récipiendaires de notre gaz naturel. Aujourd'hui, l'Azerbaïdjan fournit du gaz naturel à 12 pays, dont 10 en Europe, dont huit sont membres de l'Union européenne. Et la géographie de notre approvisionnement en gaz en Europe va certainement s'élargir, car aujourd'hui nous sommes déjà impliqués dans la création du réseau de distribution de gaz dans certains pays européens. Certains d'entre eux ne l'ont pas encore, d'autres doivent l'étendre. Et l'Azerbaïdjan, en tant qu'investisseur, prévoit de le faire. Ainsi, la géographie de nos approvisionnements en gaz ne cessera de croître par différents moyens, y compris les interconnexions.
Et bien sûr, nous devons réfléchir à des efforts conjoints pour l'expansion du système de pipelines existant. Le Corridor gazier méridional est une histoire de réussite remarquable pour nous tous. Le système de pipeline intégré de 3 500 kilomètres est aujourd'hui l'artère principale de la sécurité énergétique pour de nombreux pays. Et maintenant, il fonctionne à pleine capacité. Que ce soit le gazoduc du Caucase du Sud, TANAP ou TAP, ces trois parties intégrantes du Corridor gazier méridional sont pleinement opérationnelles. Ainsi, nous devons les étendre. Et pour cela, nous aurons bien sûr besoin de financement. Et nous arrivons à un point très important, que nous avons soulevé à plusieurs reprises : les institutions financières internationales, celles qui ont décidé de cesser de financer les projets liés aux combustibles fossiles, devront probablement reconsidérer leur politique, surtout en tenant compte du changement géopolitique majeur auquel nous assistons tous. Car sans cela, tout nouvel investissement dans l'infrastructure de transport, et même dans le secteur amont, sera très problématique.
Nous avons une grande expérience dans la combinaison du financement par actions et des emprunts, ce qui a permis de réaliser d'énormes projets de production et de transport. Les champs Azeri-Tchirag-Gunechli, Chahdeniz, Abcheron, ce sont des gisements de pétrole et de gaz qui assurent aujourd'hui la sécurité énergétique de nombreux pays, et beaucoup d'autres gisements de pétrole et de gaz seront opérationnels dans les prochaines années. Des contrats ont été signés. Le programme de travail a été approuvé. La construction des pipelines, comme ceux Bakou-Tbilissi-Ceyhan, Bakou-SUPSA, le Corridor gazier méridional, tout cela a été réalisé en coopération, comme je l'ai dit, avec tous les acteurs. Donc, lorsque la politique d'arrêt du financement des projets liés aux combustibles fossiles est mise en place, cela envoie un signal aux investisseurs, aux entreprises, aux pays, ce qui n'est pas positif. Je pense donc que c'est un moment important qui sera probablement discuté.
Et nous espérons que, malgré l'agenda vert très ambitieux en Europe, les producteurs de combustibles fossiles et les combustibles fossiles en tant que facteur important de la sécurité énergétique ne seront pas oubliés et ne seront pas soumis à une discrimination. Et en fait, c'était notre message lors de la COP29, lorsque l'Azerbaïdjan a accueilli cet événement international, à savoir qu'il ne devrait y avoir aucune discrimination, aucune ligne de division entre les pays riches en combustibles fossiles et ceux qui n'en ont pas. Au contraire, les pays riches en combustibles fossiles, ceux qui investissent dans les énergies renouvelables, doivent être loués, et non attaqués.
Je pense donc que si cette question importante est abordée, cela facilitera la vie des producteurs. En même temps, le processus des contrats à long terme est également important. Parce que nous savons tous que les projets énergétiques, pétroliers et gaziers, nécessitent beaucoup d'investissements, et qu'on récupère ces investissements sur de nombreuses années. D'ailleurs, jusqu'à présent, ce que nous avons investi dans le Corridor gazier méridional en tant que pays n'a pas encore été récupéré. Nous n'avons pas encore atteint le seuil de rentabilité. Par conséquent, nous devons être sûrs qu’il y aura besoin de notre gaz en Europe, qui est notre principal marché pour de nombreuses années encore. Si nous n'avons pas cette garantie, les investisseurs n’investiront pas, et le pays n'investira pas non plus. Il y aura donc une grande pénurie de gaz naturel. Nos réserves sont connues.
Nous attendons une nouvelle production provenant de nouveaux champs cette année, principalement la structure gazière profonde d’Azeri-Tchirag-Gunechli. Je pense également que nous sommes dans la phase finale de l'accord concernant l'augmentation de la production sur le gisement d'Abcheron. En passant à la deuxième phase, un minimum de 3 milliards de mètres cubes viendra s'ajouter aux 1,5 milliard de mètres cubes actuellement produits.
Tout cela est possible, mais cela nécessite, comme je l'ai dit, ces deux facteurs importants : l’infrastructure physique de transport via les interconnexions et l'expansion du Corridor gazier méridional, ainsi qu'une prévision fiable et un partenariat solide, parce que dans un partenariat, toutes les parties doivent être fiables.
En ce qui concerne notre agenda vert, comme je l'ai dit, nous avons réussi à combiner ces deux facteurs importants, en satisfaisant les besoins de nos consommateurs.
Et d'ailleurs, depuis que l'Azerbaïdjan et la Commission européenne ont signé une déclaration sur le partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie, notre approvisionnement en gaz vers l'Europe a augmenté de près de 60 %. Cette déclaration a été signée par la présidente de la Commission européenne et moi-même au milieu de l'année 2022. En 2021, notre approvisionnement en gaz vers l’Europe constituait environ 8 milliards de mètres cubes. L’année dernière, il a atteint presque 13 milliards de mètres cubes. Cela représente donc un peu plus de la moitié de notre exportation totale, qui s’élève à 25 milliards de mètres cubes, et ce chiffre continuera d’augmenter. Aujourd’hui, ce volume est déjà considérable. Et en tenant compte de nos projets pour exploiter de nouveaux champs et également augmenter la production des champs gaziers existants, nous aurons certainement beaucoup plus de gaz pour nos consommateurs. Et si l’on ajoute notre agenda vert, qui nous permettra d'économiser beaucoup de gaz naturel, on peut imaginer que l’Azerbaïdjan jouera un rôle encore plus important pour nos partenaires en matière de sécurité énergétique.
Aujourd’hui, les contrats déjà signés avec nos investisseurs pour les centrales solaires et éoliennes nous permettront d'atteindre, d'ici 2030, 6 GW d'énergie solaire et éolienne. Comme je l'ai dit, cela permettra d'économiser beaucoup de gaz naturel que nous utilisons aujourd'hui pour produire de l'électricité à l'échelle nationale, et cela sera entièrement disponible pour l'exportation. Nous nous développons activement avec nos propres investissements. Le potentiel hydroélectrique, aujourd'hui, dans le Zenguézour oriental et le Karabagh, territoires libérés de l'occupation arménienne, nous avons déjà installé des centrales hydroélectriques d’une puissance de 270 mégawatts. Plus de 30 petites centrales hydroélectriques ont déjà été inaugurées et dans les cinq prochaines années maximum, ce nombre augmentera jusqu'à 500 mégawatts avec l'ajout de plus de 30 petites centrales hydroélectriques. Cela créera, d'ici 2030, un potentiel énergétique de 6,5 gigawatts et, pour votre information, la capacité installée actuelle de l'Azerbaïdjan est de plus de huit gigawatts. Ainsi, nous allons presque doubler notre potentiel de production d'énergie à partir de sources renouvelables dans les cinq prochaines années.
Et bien sûr, aujourd’hui, je suis certain qu’à la réunion du Conseil consultatif sur l’énergie verte, le câble vert de l’Azerbaïdjan vers l’Europe sera également discuté. D’après les informations dont je dispose, l'étude de faisabilité de ce projet est dans sa phase finale. Une fois qu’elle sera entièrement terminée, les négociations pratiques sur le financement recommenceront certainement. Et bien sûr, nous pouvons anticiper qu’il n’y aura pas de restrictions concernant le financement du projet d'énergie verte. Mais je pense qu'il sera important de faire évoluer ces projets au sein des institutions européennes vers un projet d'intérêt commun, car c'est ainsi que cela fonctionne.
Je vais probablement conclure maintenant en exprimant une fois de plus ma grande satisfaction concernant les résultats que nous avons obtenus grâce au format actif de notre coopération. Oui, nous nous réunissons une fois par an à Bakou, mais tout au long de l'année, il y a de nombreux événements, nombreuses réunions, conférences, formats de partenariat bilatéraux et multilatéraux, qui favorisent en réalité la synergie. Et, comme toujours lors du Conseil consultatif, nous examinons ce qui a été accompli au cours de l'année écoulée et planifions nos prochaines démarches. Je souhaite plein succès aux deux conseils. Merci.
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Il convient de noter que 24 pays, dont l’Azerbaïdjan et l’Union européenne, ainsi que 7 institutions financières internationales et 42 entreprises énergétiques ont participé à la réunion. Des ministres, des vice-ministres et d’autres représentants de haut niveau ont pris part à l’événement.
Après la séance d’ouverture, la réunion s’est poursuivie avec une session ministérielle, ainsi que des sessions plénières intitulées « La session sur le Corridor gazier méridional : exploitation réussie, progrès dans le développement et prochaines étapes » et « Les projets d’énergie verte et les corridors d’énergie verte ».
Dans le cadre du Conseil consultatif, la deuxième réunion ministérielle sur l’acheminement et le commerce de l’énergie verte entre l’Azerbaïdjan, la Türkiye, la Géorgie et la Bulgarie s’est tenue. Une réunion informelle du Comité directeur/des ministres sur le Corridor d’énergie verte mer Caspienne–mer Noire–Europe a également eu lieu, ainsi qu’une table ronde sur le développement de l’énergie éolienne en mer s’est tenue entre l’Azerbaïdjan et l’Union européenne.
Des documents relatifs à la coopération dans le domaine de l’énergie ont été signés en marge de l’événement.
Il convient de rappeler que la réunion ministérielle du Conseil consultatif du Corridor gazier méridional se tient depuis le mois de février 2015.