MONDE
Corée du Sud : la motion de destitution contre Yoon a été adoptée avec 204 voix pour
Bakou, 14 décembre, AZERTAC
La motion de destitution contre le président Yoon Suk Yeol a été adoptée ce samedi à l'issue d'un vote durant la session plénière de l'Assemblée nationale avec 204 voix pour, 85 contre, 3 abstentions et 8 voix invalidées. Avec l'adoption de la motion de destitution contre Yoon qui avait décrété la loi martiale le soir du 3 décembre, ses fonctions seront suspendues dès que le dossier de destitution sera arrivé au bureau présidentiel, probablement ce soir, selon l’agence de presse Yonhap.
Le Premier ministre Han Duck-soo prendra le relais et assurera les fonctions de chef de l'Etat en tant que président par intérim alors que la Cour constitutionnelle devra examiner cette motion de destitution durant les 180 jours (6 mois) après l'adoption. Yoon est devenu ainsi le 3e président de la République suspendu depuis 1987, l'année où le pays a connu un vent de démocratisation et a eu une nouvelle Constitution adoptant le système d'élection du président au suffrage direct.
Le président Yoon est soupçonné d'avoir commis le crime d'insurrection en déployant des troupes militaires à l'Assemblée nationale dans le but de suspendre les activités parlementaires en expulsant les députés de la salle de la réunion plénière lors de l'instauration de la loi martiale durant la nuit du 3 au 4 décembre. Cette nuit, plus de 150 députés sur 300 sièges au total se sont rendus à l'Assemblée nationale, le quorum nécessaire pour la levée de la loi martiale, et finalement les 190 députés présents avaient tous voté pour le retrait de la mesure.
La proclamation de la loi martiale a été avortée six heures plus tard alors que les enquêtes du Parquet et d'autres institutions d'investigation sont en cours. L'ancien ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, bras droit de Yoon, et les chefs de la police nationale et de la police de Séoul ont été mis en détention dans le cadre de l'enquête pour insurrection présumée.
Cette motion de destitution a été signée par les 190 députés des six partis de l'opposition ainsi que par un indépendant, Kim Jong-min, ce qui fait que le texte est soutenu par 191 élus au total. La première motion de destitution contre président avait été soumise au vote le samedi 7 décembre, mais n'avait pas pu aboutir faute de quorum suite au boycott du parti au pouvoir, le Parti du pouvoir du peuple (PPP). Aujourd'hui, quelque 12 députés du parti au pouvoir ont voté pour la destitution du président.
Si la Cour constitutionnelle approuve cette motion de destitution, le président Yoon sera définitivement destitué et l'élection présidentielle pour un nouveau président aura lieu dans les 60 jours. Dans le cas contraire, Yoon reprendra ses fonctions de président, ce qui a été le cas de l'ancien président défunt Roh Moo-hyun en 2004. Roh avait repris ses fonctions 63 jours après l'adoption de la motion de destitution.
Depuis 1987, il n'y a qu'un seul président qui a été destitué. Il s'agit de l'ex-présidente Park Geun-hye, en mars 2017, après 91 jours d'examen par la Cour constitutionnelle. La motion de destitution contre Park avait été adoptée avec 234 voix pour, 56 contre, 2 abstentions et 7 voix non valides, le 9 décembre 2016.