Des images vidéo révélant la politique systématique de nettoyage ethnique menée par l’Arménie contre les Azerbaïdjanais en Arménie et dans les territoires azerbaïdjanais auparavan occupés de l’Azerbaïdjan ont été présentées au tribunal VIDEO





























Bakou, 20 mai, AZERTAC
Le procès des citoyens de la République d'Arménie, à savoir Araïk Haroutiounian, Arkadi Ghoukassian, Bako Sahakian, Davit Ichkhanian, David Babayan, Levon Mnatsakanian et d'autres, accusés de crimes contre la paix et l'humanité, de crimes de guerre, y compris la préparation et la réalisation d'une guerre d'agression, de génocide, de violations des lois et coutumes de la guerre, ainsi que d'actes de terrorisme, de financement du terrorisme, de prise et de maintien du pouvoir par la force, et de nombreux autres crimes, s’est poursuivi lundi 19 mai.
Lors de l’audience tenue au Tribunal militaire de Bakou dans le Complexe judiciaire de Bakou, présidée par le juge Zeynal Aghaïev et composée de Djamal Ramazanov et Anar Rzaïev (juge suppléante Gunel Samadova), des interprètes et des avocats de la défense ont été mis à la disposition des accusés.
Les personnes accusées et leurs avocats, une partie des victimes, leurs héritiers et représentants légaux, ainsi que des procureurs ont pris part à l’audience.
Tougaï Rahimli, assistant du Procureur général chargé des missions spéciales, a présenté des enregistrements vidéo relatifs à l’occupation des territoires azerbaïdjanais par l’armée arménienne.
La vidéo mettait en évidence l’attaque menée en 1993 par l’armée arménienne contre les positions azerbaïdjanaises à Kelbedjer, sa progression vers Aghdéré ainsi que le début des préparatifs de l’offensive, notamment la planification de frappes depuis plusieurs directions.
Il a également été indiqué que les forces armées arméniennes avaient repoussé l’ennemi (les Azerbaïdjanais, ndlr) d’Aghdéré, prenant le contrôle des hauteurs et des principales routes. Les images montraient également les corps des Azerbaïdjanais tués au sol.
Une autre vidéo fournissait des informations sur la prise (occupation, ndlr) du barrage de Sarsang par l’armée arménienne, ainsi que sur l’arrivée de celle-ci à Aghdéré.
La vidéo suivante portait sur Seyran Saroïan, précisant que ce dernier avait été décoré d’une médaille par Vazgen Sarkissian, premier ministre de la Défense de l’Arménie, en reconnaissance de sa participation à l’occupation de Kelbedjer.
Ensuite, une vidéo a été présentée, montrant un discours de l’ancien président arménien Levon Ter-Petrossian lors d’une réunion avec les membres de l’organisation terroriste « Yerkrapa » le 23 juillet 1993. Dans un extrait, Ter-Petrossian aborde les intentions, les objectifs et les raisons à l’occupation des territoires souverains azerbaïdjanais par les forces armées arméniennes.
Louant ce qu’il qualifiait de « victoires » historiques, Ter-Petrossian rappelait qu’avant 1988, environ 170 000 Azerbaïdjanais vivaient à travers l’Arménie. « Quel était l’intérêt de lancer le mouvement du « Karabagh » ? En ces cinq années, beaucoup de sang a été versé, de nombreuses personnes sont mortes, et pourtant aucun résultat n’a été obtenu », protestaient certains militants selon les rapports. Ils affirmaient également que la direction arménienne de l’époque — ainsi que certains membres actuels de l’opposition n’ayant pas participé aux opérations de combat — jetaient une ombre sur leur action.
De plus, les militants ont souligné que certains membres de l’opposition arménienne avaient exprimé des doutes quant au mouvement de « miatsum » (unification), affirmant que l’Union soviétique finirait de toute façon par s’effondrer en 1991. « Toutefois, si nous n’avions pas lancé le mouvement en 1988, nous n’aurions pas acquis l’expérience de trois ans et, par conséquent, il n’y aurait pas de Karabagh », ont-ils ajouté.
Selon Ter-Petrossian, l’Arménie avait résolu ce qu’il qualifiait de « problème du Karabagh » vieux de 600 ans grâce à ce mouvement. Il affirmait que l’Arménie et le Karabagh avaient été entièrement nettoyés de toutes autres nationalités.
Il rappela également que les Azerbaïdjanais constituaient autrefois la majorité de la population à Vardenis (Bassarketcher), Masis (Zenguibassar), Amasiya, ainsi que dans la région de Zenguézour. L’ancien président arménien insista sur le fait qu’à travers ce mouvement, les Arméniens avaient réglé ce problème, affirmant que l’ensemble de la région du Karabagh était sous contrôle arménien.
« En conclusion, je dois souligner une chose de plus. Comme aboutissement de toutes nos victoires, nos troupes sont entrées dans la ville d’Aghdam la nuit dernière et ce matin », ajouta Ter-Petrossian.
Ensuite, l’accusé Bako Sahakian a répondu aux questions des procureurs et des représentants des victimes concernant ses activités dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan après l’occupation de Choucha, l’unité dans laquelle il avait servi, les commandants qu’il avait rencontrés, ainsi que les discussions qu’il avait eues avec eux.
Il a souligné que depuis juin 1993, il avait occupé le poste de chef du commandement du front intérieur.
Bako Sahakian a également été aperçu dans la vidéo diffusée lors de l’interrogatoire de l’accusé. La vidéo montre des soldats assis autour d’une table en train de discuter de documents et d’une carte. Il ressort clairement de la vidéo et des déclarations de Bako Sahakian que plusieurs commandants étaient présents lors de ces discussions.
Bako Sahakian s’est identifié lui-même ainsi que le général Kristapor Ivanian, Samvel Karapetian, Movses Akopian, Samvel Babayan, Vitaly Balassanian, Vachagan Ichkhanian et d’autres dans la vidéo présentée.
Bako Sahakian, citoyen arménien ayant autrefois « dirigé » le soi-disant régime établi par l’Arménie dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan et actuellement jugé à Bakou pour de nombreux crimes commis contre l’Azerbaïdjan et son peuple, a reconnu lors d’une audience publique sa participation à la préparation et à la discussion des opérations militaires et des missions de combat menées dans le cadre de l’occupation des territoires souverains azerbaïdjanais par l’Arménie.
En réponse aux questions de Fouad Moussaïev, procureur du Parquet général, Bako Sahakian a déclaré connaître Monte Melkonian, Arman Levonian et d’autres commandants, ajoutant qu’il entretenait des relations fréquentes avec eux et avait des échanges sur les opérations militaires et amicaux.
Bako Sahakian a également été reconnu sur des photographies montrant Robert Kotcharian, Monte Melkonian et Samvel Babayan, que l’accusé a identifiés.
Il a précisé que la photo avait été prise près de Khankendi, avant juin 1993, ajoutant qu’à cette époque, il avait occupé le poste de chef adjoint du commandement du front intérieur de « l’armée de défense ».
Sur une autre photo, il a été aperçu en compagnie de Kristapor Ivanian, Artour Karapetian et Avram Abramian.
L’accusé a évité de répondre à la question de Vussal Aliyev, assistant principal du Procureur général, concernant les raisons pour lesquelles l’Arménie n’a pas appliqué les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
En réponse aux questions de Tougaï Rahimli, assistant du Procureur général chargé des missions spéciales, au sujet des positions de Levon Ter-Petrossian sur le nettoyage ethnique des Azerbaïdjanais, Bako Sahakian a reconnu avoir débattu à plusieurs reprises du conflit du Karabagh avec lui, tout en précisant qu’il ne partageait pas les opinions de l’ancien président arménien.
En réponse à une question de la procureure Terané Mammadova concernant l’organisation terroriste « Yerkrapa », l’accusé a mentionné que les membres de cette organisation avaient participé à diverses batailles lors de l’occupation des territoires azerbaïdjanais.
Par la suite, le tribunal a diffusé des images vidéo confirmant les activités de Davit Ichkhanian dans les territoires auparavant occupés de l’Azerbaïdjan ainsi que son implication dans les opérations de combat.
Dans la vidéo, les compagnons d’armes de Davit Ichkhanian ainsi que des personnes qui le connaissaient s’exprimaient au sujet de l’accusé.
Alik Sarkissian a souligné qu’il avait été l’un des premiers à prendre les armes, l’un des fondateurs du tout premier groupe de volontaires, ainsi que l’un des premiers commandants de compagnie et de bataillon : « Il a accompli une mission historique, on peut le dire ainsi. »
Dans la vidéo, Movses Akopian affirmait avec assurance que « l’un de ceux qui ont posé les bases de la formation de l’armée arménienne, c’est notre compagnon d’armes – Davit ».
Dans la vidéo, Araz Kotcharian a déclaré : « Un jour, nous nous sommes rencontrés par hasard et j’ai été surpris de voir que Davit Ichkhanian portait un médaillon du « Commandant Andranik » autour du cou. »
Hmayak Haroyan a souligné qu’avec la compagnie « Ashan » et Monte Melkonian, ils avaient assiégé Gulably, ce qui avait conduit à l’encerclement des Azerbaïdjanais.
Abrik Haïrapetian a également mentionné que Monte Melkonian, surnommé « Avo », avait exprimé une grande estime pour Davit en tant que commandant de bataillon dans l’armée.
Dans les images tournées par les Arméniens, Davit Ichkhanian est présenté comme l’un des pionniers du « mouvement étudiant pour la liberté », le commandant du « détachement d’autodéfense » du village d’Ashan, le commandant du 28e bataillon de « l’armée d’autodéfense », et, après la guerre, comme une personnalité publique et politique.
Dans les images, Davit Ichkhanian déclare : « Pour la plupart d’entre nous, il était déjà évident que ce mouvement n’atteindrait son aboutissement logique que par des affrontements armés et la guerre. Nous tentions de créer un environnement insoutenable pour les Azerbaïdjanais. Notre principale mission était d’assurer la ligne de défense. Nous voulions vraiment participer à cette opération, mais notre tâche était différente. Monte Melkonian a organisé l’opération Abdal-Gulably. Malheureusement, ce jour-là, nous avons perdu six de nos camarades, dont Armen Avakian. Après cela, une période très difficile a commencé. Les 4 et 5 septembre 1992, nous avons réussi à libérer ce village. La mission qui nous avait été confiée dans la région de Khodjavend a été accomplie sans faille, et Aghdam est tombée entièrement sous notre contrôle. Après la fin des combats pour la liberté, les combattants du bataillon ont également pris part aux affrontements dans la région d’Aghdéré. Les combats se sont poursuivis jusqu’à la signature du cessez-le-feu en mai 1994. Ils ont participé à toutes les opérations militaires durant cette période. »
En réponse à une question de Vussal Aliyev, assistant principal du Procureur général, Davit Ichkhanian a confirmé son implication dans les opérations visant à occuper la colline située entre Achaghy Veyselli et Djardar, ainsi que la région d’Aghdéré.
La prochaine audience a été fixée au 22 mai.
Il convient de noter que 15 personnes d'origine arménienne sont accusées dans le cadre d'une affaire pénale portant sur de nombreux crimes commis au cours de la guerre d'agression menée par l'État arménien et de l’organisation criminelle susmentionnée. Cette guerre a été menée sous la direction et avec la participation directe des organismes étatiques arméniens, de leurs responsables, de leurs forces militaires et d’unités armées illégales. Elle s'est déroulée sous la gestion centralisée et le contrôle strict de l'Arménie, avec des ordres, directives et instructions donnés à la fois verbalement et par écrit, ainsi qu'un soutien matériel, technique et en personnel fourni par l'État arménien. L'affaire concerne également la création d’entités illégales sur le territoire de l'Azerbaïdjan dans le but d'agresser militairement le pays, en violation des normes du droit interne et international. Parmi les figures impliquées directement ou indirectement dans ces actes figurent Robert Kotcharian, Serge Sarkissian, Vazgen Manoukian, Vazgen Sarkissian, Samvel Babayan, Vitali Balassanian, Zori Balayan, Seyran Ohanyan, Archavir Karamian, Monte Melkonian et d'autres encore.
Il est à noter que 15 personnes, dont Araïk Haroutiounian, Arkadi Ghoukassian, Bako Sahakian, Davit Ichkhanian, David Manoukian, David Babayan, Levon Mnatsakanyan, Vassili Beglaryan, Erik Ghazaryan, Davit Allahverdian, Gourgen Stepanian, Levon Balayan, Madat Babayan, Garik Martirossian et Melikset Pachayan, sont inculpées en vertu des articles 100 (planification, préparation, déclenchement et conduite d'une guerre d'agression), 102 (attaque contre des personnes ou des organisations bénéficiant d'une protection internationale), 103 (génocide), 105 (extermination de la population), 106 (réduction en esclavage), 107 (déportation ou déplacement forcé de la population), 109 (persécution), 110 (disparition forcée de personnes), 112 (privation de liberté contraire au droit international), 113 (torture), 114 (mercenariat), 115 (violation des lois et coutumes de la guerre), 116 (violation du droit international humanitaire en temps de conflit armé), 118 (pillage militaire), 120 (meurtre intentionnel), 192 (entrepreneuriat illégal), 214 (terrorisme), 214-1 (financement du terrorisme), 218 (création d'une association (organisation) criminelle), 228 (acquisition, transfert, vente, stockage, transport et possession illégaux d'armes, de leurs composants, de munitions, d'explosifs et de dispositifs), 270-1 (actes menaçant la sécurité de l'aviation), 277 (assassinat d'un fonctionnaire d'État ou d'une personnalité publique), 278 (prise et maintien du pouvoir par la force, changement forcé de la structure constitutionnelle de l'État), 279 (création d’unités et groupes armés non prévus par la loi) ainsi que d'autres articles du Code pénal de la République d'Azerbaïdjan.