POLITIQUE
Les aventures de Francophonie de l’Arménie «francophone»
Bakou, 2 octobre, AZERTAC
Un article analytique intitulé «Les aventures de Francophonie de l’Arménie «francophone»», consacré à l’organisation du 17e Sommet de la Francophonie à Erevan en octobre, a été publié sur le site newtimes.az. L’AZERTAC présente l’article :
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui regroupe 58 États comptant 890 millions d'habitants répartis sur 5 continents, prévoit de tenir son 17e sommet à Erevan les 11 et 12 octobre. Bien que le principal facteur qui unit, selon la Charte de l’Organisation, les États au sein de cette organisation soit la langue française et la proximité avec la culture française, la volonté de promouvoir la paix et la sécurité, les droits de l’homme et les libertés dans le monde constituent également la mission et les principes fondamentaux de l’activité de l’OIF.
C'est ici que commence le vrai problème. L’organisation de cet événement en Arménie est une erreur de deux points de vue: premièrement, en termes d’essence et deuxièmement, du point de vue contextuel.
Donc, basée sur les valeurs telles que l’humanisme, la paix, les droits et les libertés de l’homme, cette organisation a trahi sa Charte non seulement en tenant son prochain sommet sur le territoire d’un Etat ayant commis le génocide de Khodjaly, une des plus grandes tragédies du XXe siècle, et l’ayant avoué sans vergogne à plusieurs reprises et avec fierté au plus haut niveau, mais aussi en l’admettant comme membre.
L’organisation du prochain sommet de l’OIF dans le territoire d’un Etat, qui a violé les frontières internationalement reconnues d’un autre, a occupé une partie de ses territoires depuis plusieurs années et tué des milliers de personnes innocentes, est en contradiction avec les valeurs et les principes que cette organisation promeut. Mais quelles «valeurs communes» peuvent rapprocher, lier un État agresseur, terroriste et ayant commis un génocide, aux autres États membres de cette organisation?
Lors du sommet tenu en 2010 à Montreux, en Suisse, l’organisation a adopté une résolution sur le conflit du Haut-Karabagh et les Etats votant pour la résolution avaient souligné qu’ils soutenaient les efforts du Groupe de Minsk de l’OSCE et étaient pour le règlement pacifique du conflit.
En plus, il convient de souligner particulièrement le fait que les États membres de l’OIF ont reconnu, séparément ou au sein des organisations internationales, l’occupation des terres azerbaïdjanaises par l’Arménie. Donc, la Roumanie et Djibouti, membres de l’OIF, ainsi que le Mexique, la Slovénie et la Bosnie-Herzégovine, Etats observateurs, ont reconnu comme génocide le massacre perpétré à Khodjaly. Dans le même temps, une partie de ses membres au sein du Conseil de l'Europe et une autre partie au sein de l'Organisation de la coopération islamique ont confirmé le fait d'occupation du Haut-Karabagh. La participation des Etats membres de ces deux institutions au sommet d’une organisation réputée organisé dans le territoire d’un Etat agresseur est tout à fait surprenante et contradictoire aux déclarations politiques précédentes de ces Etats.
Il faut aussi prendre en considération que la langue française est la valeur fondamentale sur laquelle repose l’OIF. Depuis quand l'oncle Achot et la tante Haïganouch, qui vivent dans la pauvreté à cause de la politique inefficace des dirigeants arméniens et ne pensent qu’à gagner leur vie, sont-ils devenus « francophones » ? Peut-être seulement 0,01 % de la population arménienne pourrait parler français.
En outre, il est très improbable que l’Arménie, confrontée à une crise politique et économique, puisse organiser avec succès le sommet et assurer la sécurité des participants. Du point de vue économique, la politique d’agression menée lors du régime Kotcharian-Sarkissian a complètement pillé le budget de l’Arménie, mettant le pays en état d’isolement. En conséquence, l’Arménie vit actuellement dans la misère. Les Arméniens ordinaires se rendent à l’étranger pour nourrir leurs familles. Et, l'Etat arménien continue d'exister grâce aux dons étrangers. Dans ces circonstances difficiles, l’Arménie n’a ni les moyens financiers, ni les conditions logistiques pour accueillir autant d'invités étrangers. Pour cette raison, les gens sont mécontents de devoir partager leur pain avec autant d'invités indésirables. Cependant, la peur du régime dictatorial régnant en Arménie les empêche de manifester leur mécontentement.
Du point de vue public et politique, malgré le renversement du régime Sarkissian, la volonté du nouveau gouvernement de faire des changements «progressifs» dans le pays n’a pas été réalisée sous pression des oligarques existants au sein du gouvernement et du parlement, a poussé le pays vers une situation encore plus difficile. La conversation téléphonique entre Artur Vanetsyan, directeur du Service de sécurité nationale, et Sasun Khachatrian, responsable du Service spécial d'enquête, montre le vrai visage de la politique menée par le nouveau gouvernement sous le prétexte de démocratie et de reconstruction.
Sous le pouvoir de Pachinian, l’Arménie n’a pas fait un seul pas en avant et, de plus, le pays a sombré dans le chaos. Comment ce pays, incapable d'assurer la sécurité de ses propres citoyens, assurera-t-il la sécurité d’autant d’invités? Pendant combien de temps une société mono-ethnique et mono-religieuse tolérera-t-elle des personnes d'origines ethniques, religieuses et culturelles différentes? Les forces de l’ordre arméniennes qui n'hésitent pas, lorsqu’ils sentent un danger, à tirer sur leur propre peuple, prendront-elles en charge de la délégation ?
Selon les informations acquises, l’Arménie, qui n’a pas d’expérience en matière d’organisation des événements de grande envergure, ni de capacités logistiques, et surtout la capitale Erevan, se trouve dans une situation extrêmement difficile. Il n'y a même pas de voiture spéciale pour accueillir les délégations, pas d’hôtel pour les héberger. Une délégation de haut niveau, arrivée dans le pays pour se préparer à un événement, a été dévalisée et agressée dans les rues d'Erevan pendant la journée. S'étant adressée à la police locale, la délégation étrangère est arrivée à la conclusion que la police était en complicité avec des groupes criminels. En respectant les normes éthiques, nous ne donnons pas d’informations sur le pays que cette délégation représentait. Dans d'autres cas, des représentants chargés du protocole, venus à Erevan afin de préparer la visite du président de leur pays, ont trouvé leurs chambres d’hôtel dévalisées, la quasi-totalité de leurs objets volée. La plupart des pays ont décidé d'être représentés à cet événement par des délégués de niveau inférieur afin de ne pas mettre en danger la vie de leurs chefs d'État ou de gouvernement ou d'éviter des situations inattendues.
En plus, l'événement lui-même est plein de mystères. Il est devenu évident qu’il avait des différends entre les membres de l'organisation concernant le document final et il est fort probable qu’il ne sera pas adopté. Par ailleurs, il n’est pas exclu que l’Arménie puisse, comme toujours, recourir à des actions provocatrices et politiser le programme de la manifestation. Il convient de tenir compte que parmi les États membres participant au sommet figurent également les pays membres de l'Organisation de la coopération islamique, qui sont amis avec l'Azerbaïdjan. A cet égard, l'Arménie tentera aussi de porter atteinte aux relations de ces pays avec l'Azerbaïdjan en proposant au document final une disposition contradictoire aux intérêts de l'Azerbaïdjan. Toutefois, la participation des pays membres du Conseil de l'Europe et de l'OCI, ainsi que d'autres pays amis au sommet, entravera l’action de propagande des milieux dirigeants arméniens contre l'Azerbaïdjan pendant la manifestation et dans le document final. La France elle-même, considérée comme leader de l'organisation de la Francophonie, sera le principal pays à empêcher une telle action provocatrice en Arménie en vue de préserver, en tant que co-président du Groupe de Minsk, sa neutralité, son image et ses intérêts économiques en Azerbaïdjan. Ce serait le plus grand coup porté à l'Arménie elle-même, qui considère la France comme sa sœur.
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