En se rendant à l’exposition grandiose des peintures, des dessins, des sculptures et des photos, des chefs d’oeuvre des arts de la France, qui s’est ouverte au Musée National d'Art moderne d’Azerbaïdjan, on ressent une fois de plus la vérité de ces paroles bien connues : « La beauté sauvera le monde ».

Le titre, «Plaisirs de France», que porte cette exposition organisée à l’initiative de Mme Mehriban Aliyeva, présidente de la « Fondation Heydar Aliyev », et du Ministère de la Culture et du Tourisme d’Azerbaïdjan et du ministre français de la Culture Frédéric Mitterrand, caractérise très précisément les sentiments qui naissent en nous devant le spectacle de ces pièces, réunies dans un espace unique, des oeuvres d’art, anciennes et modernes, de ce pays.

Sans doute que les Français ont des raisons d’être fiers de présenter au monde les tels exemples des créations de leurs compatriotes, œuvres qui appartiennent à toute l’humanité. Parce que ces chefs d’oeuvre ne sont plus seulement une propriété des Français, mais ce sont des perles de l’art qui enrichissent le trésor des richesses culturelles du monde. Il est bien certain qu’il existe de telles oeuvres dans le trésor culturel de tous les peuples, y compris du peuple azerbaïdjanais et qu’elles constituent ensemble la plate-forme des valeurs universelles.

484 pièces de l’art figuratif provenant des musées du Louvre, du musée d’Orsay, du musée de la Vie Romantique à Paris, des galeries d’art de l’ensemble de la France et des collections personnelles sont présentées dans cette exposition. Des exemplaires rares issus des arts appliqués décoratifs des XVII-XIX siècles – des tapis, des bijoux- sont aussi largement représentés.

L’avènement d’une telle exposition, où sont présentées pour la première fois à Bakou les oeuvres de peintres illustres comme Auguste Renoir, Auguste Rodin, Edgar Degas, Henri de Toulouse-Lautrec, Jean-Baptiste-Siméon Chardin, Eugène Delacroix, parmi d'autres, et le fait qu’elle apparaîtra dans d’autres capitales, après Bakou, a un sens très symbolique.

La tenue de cette exposition aura été un événement important dans la vie culturelle de notre pays. Les relations culturelles, promouvant l’interpénétration et l’enrichissement des différentes cultures et civilisations, ne signifie pas seulement la compréhension entre les nations, mais ouvrent des chemins, créent des ponts entre l’Est romantique, figuré par le monde des contes, et l’Ouest pragmatique. Un monde parfaitement synthétisé se forme, au fond, de cette cohérence extraordinaire, mais également un monde nécessaire du point de vue de la demande culturelle du temps. Cet univers contient des beautés créées par les gens au cours de toutes les époques de l’humanité.

Les défis que notre monde de la mondialisation affronte placent de nouvelles questions devant l’humanité. Ces affaires doivent être résolues ensembles. Dans ce sens, la culture intensifie la communication entre les nations, joue un rôle irremplaçable dans la mise en place d’une harmonie universelle. La culture est aussi une plate-forme pour le dialogue politique et la coopération.

En contemplant les oeuvres des grands artistes français dans les salles du Musée national d’Art moderne, une rêverie m’a rappelé des journées inoubliables – les 19-22 décembre 1993-, une époque où j’eus le bonheur d’accompagner notre dirigeant historique lors de la visite officielle qu’Heydar Aliyev, grand fils du peuple azerbaïdjanais, fit en France à l'invitation de l'ancien président François Mitterrand. Il est à noter que c’était la première visite officielle d’Heydar Aliyev dans les pays de l’Ouest après son élection à la Présidence de notre République. Ainsi, c’est par la France que Heydar Aliyev a entamé une politique de coopération avec l'Europe.

Toute l’histoire des relations ente l’Azerbaïdjan et la France témoigne de l’existence de relations mutuelles qui s’appuient sur la confiance entre nos pays et nos peuples.

En dépit de ce geste politique du Président actuel, Nicolas Sarkozy, qui a donné son aval à l’adoption de cette loi de pénalisation de la négation du soi-disant « génocide arménien » au Sénat (certains pensent à tort que ce projet de loi est dirigé uniquement contre la Turquie. En fait, cette loi est également dirigée contre l’Azerbaïdjan et jette une ombre sur les relations entre l’Azerbaïdjan et la France); nos sentiments envers le peuple français, les lois françaises et ses principes n’ont pas été remis en cause, ce projet de loi n’a pas permis de nuire à cette amitié qui n’a pas et n’aura pas d’alternative. Le Conseil Constitutionnel de la France, respectant les traditions de son pays, qui est le berceau de la démocratie, a censuré cette loi comme un document contraire aux principes démocratiques et à la Constitution. Cela est tout à fait normal car les politiciens médiocres sont temporaires, mais les relations humaines qui sont tissées, elles, demeurent, et demeureront pendant des siècles. Car ces relations enrichissent les traditions d’humanité des peuples, l’ensemble des valeurs culturelles consiste en diverses tendances et en intérêts mutuels.

Jugeant de ces éléments dans le discours qu’elle prononcé à la cérémonie d’ouverture de l’exposition « Plaisirs de France », la Première Dame d’Azerbaïdjan, Mehriban Aliyeva, a déclaré : « L’art français a été toujours hautement apprécié dans notre pays et la sympathie envers la langue, la littérature, la musique française ne s’est pas démentie à travers toutes les époques. En regardant le passé, il est possible d’énumérer les liens culturels entre la France et l’Azerbaïdjan. On peut se rappeler, au XIX siècle, la visite qu’Alexandre Dumas, ce grand écrivain français, a fait dans notre pays et sa rencontre avec la fille du Khan du Karabagh, Madame Khourchoudbanu Natavan, on peut évoquer l’opérette « Archin mal alan » d’Uzeyir bey, mis en scène en 1895, en français, au théâtre « Femina » à Paris, on peut se rappeler Ceyhun Hadjibeyli, le rédacteur du journal « Caucase », publié en France, ou encore Ummulbanu Asadullayeva, connue dans la littérature française sous la signature de « Banine », qui est notre première écrivain francophone.

Toutes ces personnalités ont apporté une contribution inaltérable aux relations culturelles entre l’Azerbaïdjan et la France ».

Ces idées caractérisent bien les relations entre l’Azerbaïdjan et la France, qui ont des racines profondes, et confirment que la dynamique des relations culturelles s’est établie sur des fondations solides. Dans le domaine civilisationnel, il y a des faits suffisamment riches qui confirment que les relations entre l’Azerbaïdjan et la France sont entrées dans une nouvelle dimension. Dans ce nouvel état de nos relations, des « Journées de la culture azerbaïdjanaise » sont organisées à Paris et dans les provinces de France, des expositions, des festivals et des concerts sont organisés, des centaines des jeunes Azerbaïdjanais étudient dans les universités françaises. Dans certaines universités de ce pays, la langue azerbaïdjanaise est enseignée, et à la fin de cette année, un centre culturel de l’Azerbaïdjan devrait ouvrir ses portes en France.

Bien sûr, tout cela n’a été rendu possible que par une politique résolue de l’Etat de l’Azerbaïdjan et de son Président, et par une politique intérieure et extérieure aux objectifs clairement définis, mais elle est aussi une des conséquences des efforts de la Première Dame de notre pays qui est connue pour ses nombreuses qualités, en Azerbaïdjan, mais aussi au-delà des frontières de notre pays. La « Fondation Heydar Aliyev » a contribué au financement de la restauration du château de Versailles, du musée de Louvre et de la cathédrale de Strasbourg. Cette Fondation a aussi effectué des travaux de mécénat dans d’autres pays, elle a fait beaucoup en faveur du renforcement des liens de confiance et d’amitié entre les peuples.

C’est un plaisir de voir qu’à l’image de son ministre Frédéric Mitterrand, la France accorde une grande importance aux mesures entreprises.

Le ministre français a déclaré dans son discours lors de la cérémonie d’inauguration de cette exposition « les Plaisirs de France » : « En France, ce genre de manifestations culturelles ont une réputation particulière et à cet égard, nous pensons que si l’Azerbaïdjan et les Azerbaïdjanais manifestent de l’intérêt pour la culture française, on en parlera en France et, de ce fait on parlera donc aussi de Azerbaïdjan. En particulier, votre impact sur l’opinion publique en France s’accroît et vous disposez de plus de possibilité de faire connaître votre pays à travers les médias.

En fait, aujourd’hui, nous offrons à votre regard certaines des perles du patrimoine culturel de la France. Cependant, la participation de vos nombreux représentants à l’ouverture de cette exposition et, bientôt la visite des Bakinois, seront fièrement appréciées par la France et augmenteront l’intérêt de la France et de la société française envers l’Azerbaïdjan. Nous savons que l’Azerbaïdjan recèle aussi un très beau patrimoine culturel. Je pense en particulier à vos musées, à la poésie, à l’art, à la chorégraphie de l’Azerbaïdjan».

Le ministre français a souligné que l’organisation, pour la première fois, de cette exposition à Bakou, était un signe d’estime et l’hommage de la France envers l’Azerbaïdjan. Cela témoigne une fois de plus que la France attache une importance particulière aux relations culturelles et à la coopération avec l’Azerbaïdjan.

Tout cela témoigne du fait qu’étant un Etat qui s’offre comme objectif de construire un avenir heureux en suivant un bon modèle de développement, l’Azerbaïdjan se forge un capital de grande confiance et d’optimisme pour une coopération internationale pétrie d’humanisme. Maintenant, tout le monde reconnaît qu’étant aussi ancien que le monde, le Pays des Feux – l’Azerbaïdjan- est un exemple de tolérance, qu’il mène une politique de bon voisinage, qu’il est épris de paix et qu’il s’avance sur le chemin de la prospérité. Il aide les pays de la région afin que leur économie atteigne un niveau qualitativement nouveau et ainsi, créer des conditions pour la prospérité et le bien–être commun. Le bien-être du peuple azerbaïdjanais s’améliore de jour en jour et une grande importance est prêtée à la jeunesse pour remporter les victoires futures.

Aujourd’hui les jeunes talents sont nombreux en Azerbaïdjan, dans tous les domaines, ainsi que dans celui de l’art. A la suite des efforts de ces jeunes qui ont repris le flambeau de l’ancienne génération, l’Azerbaïdjan est devenu un pays d’avant-garde dans la nouvelle vague qui anime la peinture et l’architecture. La grande imagination créatrice de la pensée de ces jeunes qui participent à des projets ambitieux et originaux, leurs grandes réussites, sont le résultat d’une politique attentive à la jeunesse pratiquée en Azerbaïdjan. Les orientations exactes de la stratégie de notre Etat dans ce domaine sont claires.

Cette stratégie s’est orientée vers la promotion de notre jeunesse, qui déterminera dans quelques années le développement de notre pays. L’élaboration et l’adoption de programmes en faveur de la jeunesse, prouve que notre Etat lui accorde une grande importance. La politique de la jeunesse mise en œuvre dans notre pays est une partie intégrante du modèle azerbaïdjanais de développement. Les particularités de ce modèle sont les suivantes : elles sont tournées vers l’avenir, elles sont de grande échelle, durable, l’ensemble de ces objectifs sont clairs et pragmatiques.

L’Etat azerbaïdjanais poursuit les traditions qui ont été fondées dans les années 70-80 du siècle dernier par Heydar Aliyev, notre dirigeant historique, d’envoyer les jeunes étudier dans les meilleurs universités du monde et il investit à cette fin. On rencontre peu de pays où on accorde une telle grande attention au développement des jeunes créateurs. Chaque année, les noms de dizaines de jeunes talents qui démontrent une virtuosité particulière dans différents domaines artistiques, sont inscrits dans le « livre d’or », et des bourses du Président azerbaïdjanais leur sont accordées. Et ceci est une grande motivation pour les jeunes créateurs.

Les valeurs nationales et universelles promues par notre Etat invitent nos jeunes à s’ouvrir à toutes les innovations et au progrès, tout en restant fidèles à nos traditions et coutumes, tolérants, prêts à tout apprendre, curieux des événements du monde, inspirés par le désir d’être les premiers, d’être des citoyens qui essaient d’améliorer encore la situation de notre pays. Par conséquent, ce n’est pas un hasard si aujourd’hui on connait de nouveaux noms dans les domaines de l’art, de la musique, du cinéma et des arts plastiques qui sont connus en Azerbaïdjan et hors des frontières de notre pays. Bien sûr, nous ne devons pas oublier que notre Etat et surtout la « Fondation Heydar Aliyev », qui est la plus grande organisation non gouvernementale du pays, aident à découvrir ces talents, soutiennent ces jeunes et créent de bonnes conditions pour eux.

Récemment, une exposition « Envolez-vous pour Bakou: l’art contemporain venu d’Azerbaïdjan », qui présente des œuvres de peintres azerbaïdjanais, s’est tenue dans une célèbre galerie de Londres avec l’aide et le soutien de la « Fondation Heydar Aliyev » et du magazine international « Bakou ». Leyla Aliyeva, vice- présidente de la « Fondation Heydar Aliyev » a été à l’initiative de l’organisation de cette exposition. La majorité des peintres exposés sont des jeunes qui font leurs premiers pas chez les galeristes. L’organisation de cette exposition dans une des plus grandes capitales de l’Europe a été une occasion pour de jeunes peintres et sculpteurs de présenter leurs œuvres dans les salons les plus connus du continent. Cette exposition où s’est réunie l’élite de Londres a suscité un grand intérêt dans le monde des professionnels et des amateurs éclairés. Bientôt les amateurs d’art des villes de Paris, de Rome, de Moscou auront la possibilité de parcourir l’exposition « Envolez – vous pour Bakou », où seront aussi exposées les peintures de Leyla Aliyeva, composées sur le thème du Bakou ancien et moderne.

La fondation de l’organisation privée et sans but lucratif « YARAT », instituée pour soutenir et développer l’art moderne par des programmes d’éducation, et pour organiser des expositions en Azerbaïdjan et à l’étranger, animée par Aida Mahmoudova, est aussi un résultat de la recherche d’innovation des jeunes. L’organisation du premier festival « 2012 Bakou Public Art » témoigne du potentiel créatif de l’organisation « YARAT ». La particularité de ce festival, qui a eu lieu le 24 février de cette année, est que la plupart des auteurs des oeuvres présentés sont des jeunes, et les oeuvres ne sont pas exposés dans des galeries ou dans des salons, mais en plein air. Quelques oeuvres ont suscité l’intérêt car elles sont des expériences courageuses par l’expression originale des idées et de leur forme, qui relève intrinsèquement de l’art d’avant garde. Ce festival a été aussi une merveilleuse occasion de présenter notre Bakou ancien et moderne, sa riche histoire, ses traditions, sa culture, et son âme.

A la fin de l’année dernière, l’exposition des travaux de la jeune peintre Maryam Alakbarli a pris place dans la « galerie Vivienne » à Paris. Les peintres et artistes français ont souligné le talent de Maryam, caractérisé par une capacité inhabituelle de créativité ; elle est capable d’utiliser des couleurs et des formes et de recréer un climat harmonique, elle a une intuition profonde de la créativité. On sent qu’il y a une sincérité, une humanité et un grand amour de la vie dans ses oeuvres. Aujourd’hui, il est rare de rencontrer un si grand nombre de qualités.

Ce n’est pas un hasard si son exposition « Novruz – un nouveau jour », qui s’est tenue à Moscou, a reçu un grand écho. Les spécialistes de l’art qui ont visité cette exposition ont qualifié Maryam Alakberli de « talent rare ».

Aussi l’Azerbaïdjan n’est-il plus connu dans le monde seulement comme un pays de pétrole et de gaz, mais comme un pays d’ancienne histoire et de culture, comme une nation qui a contribué aux trésors du monde de l’art et qui continue à l’enrichir. Nos jeunes de talent jouent un rôle important. Ce n’est pas par hasard si nous avons choisi pour titre de cet article un mot de Fiodor Dostoïevski, le grand écrivain russe : « la beauté sauvera le monde ». En effet, la beauté sauvera le monde, elle éliminera les frontières artificielles, elle aidera les gens se comprendre, elle les réunira, elle les orientera vers une perception des valeurs mondiales par des critères planétaires. L’Azerbaïdjan a son mot à dire et des exemples à montrer.