POLITIQUE
La lettre de l'ADFA au président de la République française et à ceux de l'Assemblée Nationale et du Sénat
Paris, 20 juillet, AZƏRTAC
L'Association de Dialogue France-Azerbaïdjan a adressé une lettre au président de la République française et ceux de l'Assemblée Nationale et du Sénat sur les violations du cessez-le-feu par les forces armées arméniennes dans la région de Tovouz de la République d'Azerbaïdjan.
L'AZERTAC vous présente l'intégralité de cette lettre :
Au nom de la communauté franco-azerbaïdjanaise en France et de plus de 40 millions d'Azerbaïdjanais dans le monde, nous appelons le gouvernement français à prendre publiquement et fortement position pour condamner l'offensive relancée le 12 juillet 2020 par la République d'Arménie contre la République d'Azerbaïdjan.
Avec sa capacité bien connue à inverser le sens des événements, la partie arménienne ose se présenter comme victime de l'armée d'Azerbaïdjan. Le gouvernement français dispose de toutes les informations pour apprécier la réalité des faits, qui est une agression par l'armée arménienne.
Contrairement à ce que nous lisons trop souvent, cette agression n'a pas de lien direct avec l'occupation militaire par la République d'Arménie des régions azerbaïdjanaises du Haut-Karabagh et des sept territoires adjacents. L'attaque vise la province de Tovuz, au nord-ouest de l'Azerbaïdjan, à plus de 200 km du Haut-Karabagh. Cette zone présente un intérêt stratégique pour l'approvisionnement énergétique, car elle constitue le couloir de passage des oléoducs et des gazoducs qui réduisent la dépendance européenne à l'égard de l'approvisionnement russe en gaz et en pétrole. Aussi, le mobile de l'attaque militaire apparaît clairement : il s'agit de déstabiliser une zone cruciale sur le plan de l'approvisionnement énergétique. D'ailleurs, et sans aucune retenue, le ministère de la Défense de la République d'Arménie menace «d'envahir de nouvelles positions avantageuses ».
Notre peuple n'acceptera jamais l'agressivité de la République d'Arménie qui occupe illégalement 20 % du territoire souverain de l'Azerbaïdjan, dans le cadre d'une politique de nettoyage ethnique qui a causé plus d'un million de réfugiés et de personnes déplacées. Cela fait maintenant 30 ans que la République d'Arménie se maintient en violation du droit international sur la terre azerbaïdjanaise, et sans le moindre empêchement, ses dirigeants manipulent une soi-disant république du Haut-Karabagh, qui n'est qu'un repère de milices arméniennes, sans foi ni loi.
La République d'Arménie méprise le droit international alors qu'il n'y a qu'une seule réalité : ces milices arméniennes et leurs affidés doivent rentrer sur le territoire de la République d'Arménie, et restituer la terre volée au peuple azerbaïdjanais.
Chacun doit être sûr que le peuple azerbaïdjanais est uni derrière son gouvernement, lequel dispose du droit sacré de faire usage de l'article 51 du chapitre VII de la Charte de l'ONU, à savoir le recours à la force armée dans le cadre de la légitime défense de son peuple et de son territoire.
Tôt ou tard, l'envahisseur arménien devra rentrer dans ses frontières, et l'agression en cours depuis le 12 juillet n'est qu'une illustration de l'impasse dans laquelle s'enferment les dirigeants arméniens. La République d'Arménie doit comprendre qu'elle n'a d'avenir que dans cadre des frontières qu'elle a elle-même déclarées devant l'ONU.
La France, membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU et coprésident du groupe de Minsk, doit assumer ses responsabilités dans cette situation inique, en rappelant les principes constants de sa politique et en agissant pour que devienne effectif le contenu des quatre résolutions 822, 853, 874 et 884 adoptées par le Conseil de Sécurité en 1993. De même, vu son rôle de leader au sein de l'Union européenne, la France doit rappeler que l'article 21, paragraphe 1 du traité fondateur de l'Union européenne impose le respect strict du droit dans l'action internationale, ce qui doit être la pierre angulaire des relations de l'Union européenne avec la République d'Arménie.