MONDE
En 2022, les meurtres de journalistes ont augmenté de 50 %, selon l’UNESCO
Bakou, 17 janvier, AZERTAC
Quatre-vingt-six journalistes et professionnels des médias ont été tués dans le monde en 2022 – soit un tous les quatre jours, selon les données de l’UNESCO, ce qui souligne les graves risques que continuent de courir les journalistes dans l’exercice de leur fonction et leur grande vulnérabilité.
Le pic de meurtres atteint en 2022 marque un renversement de la tendance positive observée ces dernières années : de 99 meurtres commis en 2018, le nombre était tombé à une moyenne de 58 meurtres par an de 2019 à 2021, selon l’Observatoire de l’UNESCO des journalistes tués. Ces chiffres rappellent qu’à travers le monde, l’État de droit est parcouru de fissures croissantes, et témoignent de l’incapacité des États à remplir leurs obligations en matière de protection des journalistes, de prévention et de poursuite des crimes à leur encontre.
Si toutes les régions ont été touchées, l’Amérique latine et les Caraïbes ont été les régions les plus dangereuses pour les journalistes en 2022, avec 44 meurtres, soit plus de la moitié de tous ceux qui ont été commis dans le monde. L’Asie et le Pacifique ont enregistré 16 meurtres, tandis que 11 journalistes ont été tuées en Europe de l’Est. Les pays les plus meurtriers ont été le Mexique, l’Ukraine et Haïti avec respectivement 19, 10 et 9 meurtres commis.
La moitié des journalistes ont été tués hors du cadre professionnel
Dans environ la moitié des cas, les journalistes n’ont pas été tués pendant qu’ils exerçaient leurs fonctions : ils étaient en voyage, à leur domicile, dans des parkings ou d’autres lieux publics lorsqu’ils ont été pris pour cible. Cette situation s’inscrit dans la continuité d’une tendance observée ces dernières années et implique qu’il n’existe aucun lieu sûr pour les journalistes, même pendant leur temps libre.
Le nombre de journalistes tués dans des pays en conflit s’élève à 23 en 2022, contre 20 l’année précédente, la forte augmentation globale du nombre de meurtres intervient donc principalement dans des pays qui ne connaissent pas de conflit. Ce nombre a presque doublé, passant de 35 cas en 2021 à 61 en 2022, ce qui représente les trois quarts de l’ensemble des meurtres commis l’an dernier.
Ces journalistes ont été tués pour différentes raisons, notamment des représailles pour des reportages sur le crime organisé, des conflits armés, la montée de l’extrémisme, ou la couverture de sujets sensibles tels que la corruption, les crimes environnementaux, les abus de pouvoir ou les manifestations.