POLITIQUE
Bundestag, Tobias Zech : il faut mettre fin à l’annexion du Haut Karabagh
Bakou, 17 juin, AZERTAC
Tobias Zech, membre de l’Union chrétienne – démocrate d’Allemagne (UCD) et du Parti de l’Union chrétienne – sociale (UCS), président de la commission de l’emploi, des affaires sociales, de la coopération économique et du développement de Bundestag et du groupe parlementaire pour le Caucase du Sud, ainsi que membre de la délégation allemande à l’APCE, a accordé une interview à l’émission « Aus dem Bundestag » de la chaîne de télévision TV Berlin.
Dans son interview, il a abordé les relations germano – azerbaïdjanaises, le rôle de l’Azerbaïdjan dans la sécurité énergétique européenne, son intégration dans la région euro-atlantique et le conflit arméno – azerbaïdjanais du Haut Karabagh.
Tobias Zech a également évoqué les échanges interparlementaires en permanence avec les parlementaires azerbaïdjanais, géorgiens et arméniens et le soutien accordé pour encourager les pays de garder de contacts entre eux.
Le député allemand a souligné que la région du Caucase du Sud porte une importance stratégique pour l’Union Européenne et l’Allemagne. Selon lui, la question la plus importante est de préparer les pays régionaux au dialogue, surtout établir un dialogue entre les pays qui sont en conflit.
-Question : « le dialogue est toujours bon. Il est le mot magique, mais ne fonctionne pas toujours pour un ou deux pays. Par exemple, en Géorgie, le dialogue n’a pas joué un rôle, nous y avons vu l’intervention russe. Et une partie de l’Azerbaïdjan est occupée par les forces armées étrangères. La plupart des Allemands ne sont pas au courant de cela. Que faites – vous dans la politique allemande pour sortir de ce point mort ? »
- Tobias Zech a répondu que le conflit arméno – azerbaïdjanais du Haut Karabagh qui avait débouché à l’occupation de 20% des territoires de l’Azerbaïdjan par les forces armées arméniennes, commence à être oublié. C’est un conflit juste à notre voisinage. Ce conflit qui couvait depuis plus de vingt ans, il escaladait et désescaladait. Heureusement, il n’y a pas actuellement de combat ouvert ou d’un état de guerre ouverte. Mais, il y a un conflit qui couve et le facteur d’occupation de territoire d’un autre pays.
Abordant ceux qui se sont passés au Haut Karabagh il y a 20 ans, Tobias Zech a indiqué que l’agression des forces armées de la République d’Arménie a conduit à l’occupation du territoire azerbaïdjanais du Haut Karabagh. Ce conflit a engendré le flux des réfugiés azerbaïdjanais de l’Arménie et des personnes déplacées du Haut Karabagh, environ un millions d’Azerbaïdjanais ont été expulsés de leur maison natale. Donc, l’Azerbaïdjan est le pays qui a le plus de réfugiés et de personnes déplacées.
Le membre de Bundestag a souligné qu’il faut garder le règlement de ce conflit sur l’ordre du jour, et que les députés allemands tentent d’établir un dialogue avec les groupes des membres des parlements arménien et azerbaïdjanais. Ces contacts se tiennent également pendant les sessions de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe.
Selon lui, l’APCE est la meilleure plateforme pour intensifier ce dialogue. Que l’Union Européenne doit accroître ses efforts pour trouver le moyen de règlement pacifique du conflit du Haut Karabagh. Je pense qu’il manque quelque chose à cet égard. En évaluant la situation du processus de négociations, T. Zech a noté que la volonté et les résolutions pertinentes ne sont pas suffisantes pour parvenir à la paix. « Nous devons ramener les parties à la table de négociations. Le problème principal est qu’il n’existe pas de dialogue entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Ce n’est pas un conflit entre les deux pays du Caucase du Sud. Il y a des interventions extérieures à ce conflit. Les négociations directes entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie sans intervention de grands Etats voisins seraient probablement plus productives » a-t-il dit.
-Question : «Les Azerbaïdjanais veulent que l’Arménie retire immédiatement ses troupes des territoires occupés. Ceci est leur demande constante. Mais les Arméniens ne se retirent pas et disent que c’est leur territoire. Que nous dit le droit international à cet égard ? ».
- T. Zech a répondu que « Le droit international est à côté de l’Azerbaïdjan, les territoires occupés sont reconnus au niveau international comme les territoires de l’Azerbaïdjan. Ceci veut dire qu’il n’y a pas eu de contrats que vous pouvez imaginer, sur la cession ou la vente de terrains. Cette situation est inadmissible pour l’Allemagne et nous ne consentons pas l’occupation du Haut Karabagh par la République d’Arménie. L’Allemagne ne reconnaît pas le gouvernement de Haut Karabagh, non plus les élections y tenues. La position allemande est qu’il faut mettre fin à l’annexion du Haut Karabagh. Bien sûr, nous insistons sur le fait que ce conflit soit résolu. Nous pensons que le retrait des troupes arméniennes pourrait être la première étape pour la solution du conflit » a-t-il précisé.
Abordant le programme de «Partenariat oriental» qui rejoint depuis 2009 les pays du Caucase du Sud, Tobias Zech a noté que bien que ces pays ne soient pas membres de l’Union Européenne, de bonnes relations ont été établies avec cette région : «C’était très important. Conformément au mandat du programme, le représentant spécial de l’Union Européenne pour le Caucase du Sud opère dans la région. L’UE ne participe pas officiellement aux négociations, mais il les suit de près ».
Le député allemand a déclaré sa position sur les travaux des organisations internationales pour parvenir à la paix en Haut Karabagh. Il a également reconnu que les organisations internationales ne disposent pas de personnel ou de matériel suffisants pour assurer une suivi efficace dans la zone de conflit. Le groupe de suivi de 6 personnes de l’OSCE n’est pas suffisant pour la surveillance à la ligne de contact entre les deux armées. « Si l’OSCE prend une approche sérieuse, elle doit augmenter le nombre de son personnel et des équipements » a-t-il ajouté.
Evoquant les 4 résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le règlement du conflit du Haut Karabagh, le député allemand a dit : « Nous n’avons pas seulement voté à ces résolutions, nous les avons également soutenues. Je pense que les conflits comme le Haut Karabagh ne peuvent pas être résolus du jour au lendemain. Le règlement de tels conflits ont pris 30-40 ans dans l’histoire. Tout d’abord, nous devons essayer que les personnes déplacées du Haut Karabagh puissent rentrer dans leur maison natale ».
Insistant sur l’importance de la région du Caucase du Sud qui se situe au voisinage de l’Union Européenne, T. Zech a fait savoir que l’Azerbaïdjan est le partenaire commercial le plus important de l’Allemagne. Il a dit qu’il était en dialogue constant avec le gouvernement azerbaïdjanais et ses homologues au Milli Medjlis, surtout pendant des sessions de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe à Strasbourg et qu’ils mènent des échanges des vues sur certaines questions. Il a déclaré que l’année précédente, l’Azerbaïdjan a bien accompli sa présidence au Conseil de l’Europe.
- Question :« Bakou est connu pour son pétrole. Les plus grands gisements de pétrole ont été à Bakou. Alfred Nobel fondateur du prix Nobel a gagné sa fortune à Bakou. Peu de gens savent que le prix Nobel est financé par cet argent- là. A quel point l’Azerbaïdjan en tant que fournisseur d’énergie, est-il un partenaire important pour nous ? »
- L’Europe a besoin de diminuer sa dépendance énergétique. L’Europe perçoit que la dépendance énergétique d’un fournisseur, bien qu’il n’y ait pas de problème de fournisseur, n’est pas une décision optimale à long terme.
En soutenant la position des politiciens européens, le député allemand a souligné que l’Europe a besoin des ressources d’énergie alternative. A cet égard, la région du Caucase du Sud, notamment l’Azerbaïdjan peut jouer un rôle important pour accomplir cette mission. L’Azerbaïdjan est le septième fournisseur de pétrole de l’Allemagne. Un nouveau gazoduc pourra être construit à travers de cette région afin d’assurer l’approvisionnement énergétique de l’Europe.
Selon le député allemand, la sécurité énergétique de l’Europe aux relations Azerbaïdjan – Allemagne, Azerbaïdjan – Union Européenne ne doit pas occulter le facteur de la situation des questions humanitaires dans la région. La diplomatie européenne doit se concentrer sur le retrait des forces armées arméniennes des territoires occupés et la libération des territoires de l’Azerbaïdjan qui a un million de réfugiés et de personnes déplacées.
« Première, la République d’Arménie doit retirer ses troupes du Haut Karabagh. Après le retrait des forces armées arméniennes des territoires occupés, on peut trouver une solution durable du conflit. Mais l’Arménie dit qu’elle retirera ses troupes lorsque toutes les questions seront réglées. Donc, nous avons un scénario classique de la poule et de l’œuf. Je crois qu’il y a le facteur d’annexion qui viole le droit international et ce conflit doit trouver son règlement dans le cadre de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan » a conclu Tobias Zech, député allemand.