MONDE
France : plus d’une centaine d’agriculteurs en colère érigent un mur en parpaings devant l'Inrae à Paris
Bakou, 28 novembre, AZERTAC
Plus d'une centaine d'agriculteurs ont érigé jeudi à l'aube un mur en parpaings pour bloquer l'entrée de l'Institut national de la recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l’environnement (Inrae) à Paris, indique l’Anadolu citant les médias locaux.
En théorie, ‘’des instituts comme l'Inrae peuvent nous donner des moyens de remplir notre fonction de producteurs, or ce n'est plus le cas. Depuis des années, c'est la décroissance qui est organisée’’, a lancé avec un mégaphone Pascal Verrièle, secrétaire adjoint de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) section Seine-et-Marne, rapporte TV5 Monde.
De son côté le coprésident des Jeunes Agriculteurs Ile-de-France Ouest, Donatien Moyson, estime qu’’’On finance un institut national à un milliard d'euros par an qui ne nous rapporte que des contraintes (…) On est là pour lutter contre les entraves à l’agriculture’’.
Les agriculteurs en colère sont venus en voiture et en transports en commun pour manifester. Réunis très tôt, avant 6h, ils ont d'abord été bloqués et encerclés par les forces de l'ordre, avant de poser les parpaings devant l'Inrae pour ériger le mur bloquant ainsi l’accès à l’édifice. Une heure et demie plus tard, ils commençaient à se disperser, selon le même média.
Selon les autorités, 28 actions ont eu lieu mercredi dans 24 départements qui ont ciblé davantage les bâtiments publics. Au moins 1 600 personnes et 479 engins agricoles ont pris part à ses actions.
Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, avait annoncé mercredi 20 novembre sur Franceinfo de nouvelles actions ‘’mardi, mercredi et jeudi’’ prochains, les 26, 27 et 28 novembre, avec les Jeunes Agriculteurs (JA), qui viseront des administrations pour dénoncer les ‘’entraves’’ à l’agriculture. Selon Arnaud Rousseau, l’alliance majoritaire FNSEA-JA a déjà organisé des actions cette semaine, dans 85 départements.
La semaine du 25 novembre, ‘’dans chaque département ces syndicats cibleront des contraintes ou des entraves qu’ils jugent importantes. Ça peut être des représentants de l’Etat, des agences, ça peut être des liens avec les administrations’’, avait détaillé le chef de la FNSEA.
Un débat s’est tenu à l’Assemblée nationale, mardi 26 novembre, sur le très controversé projet de traité de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, au cœur des contestations des agriculteurs. Les députés ont massivement dénoncé cet accord, qu’ils ont rejeté en bloc lors d’un vote.
Selon un sondage Elabe rendu public le 20 novembre, 81% des Français affichent de la sympathie voire du soutien vis-à-vis de la mobilisation des agriculteurs. Un soutien ‘’quasi intact’’ par rapport aux actions du début d’année.
Le gouvernement Barnier éprouve toujours des difficultés à convaincre le monde paysan de ses mesures censées débloquer la situation, surtout avec le retard pris par la loi d'orientation agricole, à cause de la dissolution de l’Assemblée. Le texte reprendra finalement son chemin parlementaire à partir du mardi 14 janvier 2025 au Sénat.