France: un camion fonce sur la foule à Nice, au moins 84 morts






Bakou, 15 juillet, AZERTAC
Un camion a foncé ce jeudi 14 juillet au soir dans la foule sur la promenade des Anglais à Nice pendant le feu d'artifice de la Fête nationale, faisant au moins 84 morts, des dizaines de blessés, et laissant 18 personnes dans un état d'«urgence absolue», selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Le président François Hollande a parlé d'«une attaque dont le caractère terroriste ne peut être nié ». La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête. L'état d'urgence va être prolongé.
Que s'est-il passé ?
Vers 23 h, la foule est massée sur la très touristique promenade des Anglais pour les traditionnelles festivités du 14-Juillet. Le feu d'artifice vient de s'achever quand un camion blanc fonce dans la foule. Il écrase sur une distance de deux kilomètres les personnes se trouvant sur son chemin.
Le chauffeur du camion de 19 tonnes a été abattu par la police. « Au moment où il a été abattu par les policiers, il avait fait feu plusieurs fois », a souligné vendredi le premier adjoint Les Républicains de la ville de Nice et président de la région PACA, Christian Estrosi.
Vers 23h20, un important périmètre de sécurité a immédiatement été mis en place à proximité de la promenade des Anglais totalement bouclée. De nombreuses ambulances et des membres des forces de l'ordre et des militaires se sont ensuite déployés en nombre, notamment autour de la place Masséna.
L'attaque a suscité un mouvement de panique. Un journaliste du quotidien Nice-Matin, qui se trouvait sur place, décrit une scène de panique au moment de l'incident, quand un journaliste de l'AFP parle d'un « chaos absolu ». « Des gens hurlaient. [...] Nous avons vu des gens touchés et des débris voler partout », a-t-il encore raconté, ajoutant qu'il avait très vite compris, « qu'un camion de cette taille avec une trajectoire en ligne droite » ne pouvait être qu'un « acte totalement délibéré ».
Quel sont les premiers éléments de l'enquête ?
La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête. « La piste terroriste est privilégiée », a déclaré une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Le sous-préfet évoque une « attaque criminelle de grande ampleur ».
« La détermination du tueur ne fait pas de doute mais il est encore trop tôt pour savoir si c'est un terroriste ou non », a expliqué une source policière.
Une « grenade inopérante » a été retrouvée dans le camion ainsi que « des armes longues factices », selon une source policière. Christian Estrosi, président de la région PACA, avait auparavant évoqué le fait que le chauffeur du camion était en possession d'armes « lourdes » à bord du camion, ajoutant qu'il ne pouvait pas s'exprimer « au-delà de cela, c'est la responsabilité du préfet et du procureur ».
■ Qui est le chauffeur ?
« L'identification du chauffeur du camion est encore en cours », a déclaré vers 3h20 une source policière. Des papiers d'identité au nom d'un Franco-Tunisien ont été retrouvés dans le camion, selon cette même source. Selon ces papiers d'identité, l'homme est âgé de 31 ans et domicilié à Nice, relate la même source citée par l'AFP.
Ce dernier était-il seul à bord ? « Des investigations sont menées pour savoir si l'individu a agi seul ou s'il a bénéficié de complices qui auraient pris la fuite », a affirmé le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
■ Comment ont réagi les autorités ?
Le président François Hollande a parlé d'« une attaque dont le caractère terroriste ne peut être nié ». « C'est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste », a affirmé le chef de l'Etat lors d'une allocution télévisée prononcée en pleine nuit depuis le palais de l'Elysée. L'attentat n'a pas encore été revendiqué.
Au cours de cette intervention, le président de la République a annoncé la prolongation de trois mois de l'état d'urgence, qui devait s'achever le 26 juillet. De même, il a annoncé qu'il ferait « appel à la réserve opérationnelle », c'est-à-dire à tous ceux qui à un moment ont été sous les drapeaux ou dans les effectifs de la gendarmerie pour venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes.
Bernard Cazeneuve a de son côté quitté Paris quelques heures après l'attaque pour se rendre sur les lieux du drame. « Nous rehaussons le plan Vigipirate à " alerte attentat " dans le département » des Alpes-Maritimes, a déclaré le ministre.
Le président français réunira ce vendredi à 9 heures du matin un conseil restreint de sécurité et de défense au Palais présidentiel, indique l'Elysée.
Avec RFI