SOCIETE
Journée internationale des femmes : l’investissement dans l’éducation des filles porte ses fruits

Bakou, 7 mars, AZERTAC
À l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’UNESCO publie un document montrant que les investissements dans l’éducation des filles ont eu des incidences très positives ces vingt dernières années. On compte maintenant moins de filles non scolarisées (122 millions) que de garçons non scolarisés (128 millions) et, d’après les données les plus récentes, 114 femmes pour 100 hommes sont inscrites dans l’enseignement supérieur, indique le site web de l’UNESCO.
Intitulée « Son éducation, notre avenir », la fiche d’information montre que l’engagement renforcé des pays en faveur de l’éducation des filles a vraiment eu un impact. En 1995, le Programme d’action de Beijing appelait les pays à mettre fin à la discrimination dans l’éducation. Aujourd’hui, d’après l’outil interactif de l’UNESCO Son Atlas, qui observe le respect du droit à l’éducation des filles et des femmes dans le monde, 105 pays interdisent une telle discrimination dans leur constitution.
Derrière les chiffres mondiaux se cachent cependant des poches d’exclusion tenaces. À l’exception de l’Afghanistan, les dix pays affichant les taux de non-scolarisation des filles les plus élevés se situent tous en Afrique. Dans huit d’entre eux, plus de la moitié des filles d’âge scolaire ne sont pas scolarisées ; en Afghanistan, 75 % des filles ne vont pas à l’école.
Une scolarisation tardive et les redoublements restent des obstacles majeurs dans les parcours scolaires des jeunes femmes en Afrique subsaharienne. Les jeunes hommes peuvent se permettre d’achever tard leur scolarité, mais les jeunes femmes qui risquent de ne pas finir leur deuxième cycle du secondaire dans le temps normalement prévu subissent des pressions pour se marier et avoir des enfants. Ces 20 dernières années, aucun progrès n’a été fait dans la résolution de ce problème.
Tous les pays ne disposent pas de données ventilées tirées d’enquêtes sur les ménages réalisées dans les cinq dernières années. Parmi les pays qui ont de telles données, dix ont été sélectionnés pour mettre en avant la situation difficile des filles les plus pauvres, qui sont les plus désavantagées. Les données de WIDE, la base de données mondiale sur les inégalités dans l’éducation, montrent que dans ces dix pays, sept sur dix des jeunes femmes les plus pauvres en âge d’être en deuxième cycle du secondaire ne sont pas scolarisées. En Guinée et au Mali, presque aucune jeune femme pauvre n’est scolarisée, ce qui signifie que dans ces deux pays, les jeunes femmes pauvres sont autant défavorisées que les filles afghanes, auxquelles il est formellement interdit d’aller à l’école.
Au Mozambique, 73 jeunes femmes sont scolarisées pour 100 jeunes hommes. Bien que la parité entre les genres soit assurée dans les zones urbaines, dans les zones rurales, 53 jeunes femmes sont scolarisées pour 100 jeunes hommes. La pauvreté est un facteur encore plus décisif que la ruralité en matière d’inégalités dans l’éducation. En Côte d’Ivoire, 72 jeunes femmes, mais seulement 22 jeunes femmes pauvres, sont scolarisées pour 100 jeunes hommes.
Le genre reste un des principaux facteurs déterminants de la probabilité de poursuivre des études et de faire carrière dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques. Dans 87 % des systèmes éducatifs qui ont participé à l’enquête TIMSS de 2019, les garçons de 13 ans étaient plus disposés à faire carrière dans les mathématiques que leurs camarades féminines.