MONDE
La Corée du Nord lance un nouveau missile balistique intercontinental
Bakou, 18 décembre, AZERTAC
Le Comité des chefs d'état-major interarmées (JCS) de Séoul a déclaré ce lundi matin que le régime nord-coréen a tiré le même jour un missile balistique intercontinental (ICBM) vers la mer de l'Est, indique l’agence de presse Yonhap. Il s'agit d'une nouvelle provocation après celle de la nuit dernière alors que le lancement d'ICBM serait une réplique à la réunion du Groupe consultatif nucléaire (NCG) entre les Etats-Unis et la Corée du Sud tenue la semaine dernière à Washington, qui a décidé de mener un exercice nucléaire dans le cadre des exercices conjoints qui auront lieu en août 2024 afin de contrer les menaces nucléaires et balistiques nord-coréennes.
Le JCS a déclaré que « nous avons détecté un missile balistique de longue portée tiré depuis la région de Pyongyang à 8h24 ce matin vers la mer de l’Est », en ajoutant que « le missile balistique nord-coréen a été tiré avec un angle aigu et a parcouru 1.000 km avant de retomber en mer de l’Est ». Le JCS n'a pas divulgué la durée de vol, ni l'altitude maximale atteinte, tandis que le ministère japonais de la Défense a déclaré que l'ICBM nord-coréen est retombé en dehors de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon vers 9h37 et a estimé une altitude maximale de plus de 6.000 km.
Il s'agirait du 5e tir d'ICBM par le régime nord-coréen cette année alors que le précédent remonte au 12 juillet avec un tir d'ICBM de type Hwasong-18 à combustible solide. Quant au type de missile balistique tiré aujourd'hui, le porte-parole du JCS, Lee Sung-joon, a noté que « l’analyse est actuellement en cours pour déterminer si c'est un ICBM à combustible solide ou pas ». Mais l'ICBM tiré ce matin par la Corée du Nord serait capable de voler sur une distance de plus de 15.000 km s'il avait été tiré avec un angle de 30 à 45 degrés. Cela veut dire que le territoire américain pourrait être atteint par ce missile nord-coréen.
Face à cette provocation grave, le bureau présidentiel a convoqué une réunion du Conseil de sécurité nationale (NSC) afin de discuter des contre-mesures nécessaires à prendre. Le JCS a également noté que « c’est un acte de provocation qui heurte non seulement la paix et la sécurité sur la péninsule coréenne mais aussi celles de la communauté internationale. Nous condamnons fermement ce tir comme une violation grave des résolutions onusiennes. Nos armées ont élevé le niveau de surveillance tout en maintenant notre posture face à toute éventualité en partageant les informations liées avec les autorités américaines et japonaises. »
Le système de partage d'informations tripartites en temps réel entre les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon n'a pas encore été mis en vigueur pour l'instant et le porte-parole du ministère de la Défense Jeon Ha-kyu a indiqué que « l’examen du système de partage d'informations sur l'alerte aux missiles entre les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon est entré dans la phase finale», en ajoutant que «les trois pays se consultent étroitement pour une mise en application dans quelques jours.»
La Corée du Nord a tiré hier soir tard un missile balistique de courte portée depuis la région de Pyongyang et ce missile a parcouru environ 570 km en direction de la mer de l'Est. Les autorités militaires sud-coréennes estiment que le tir de la nuit dernière aurait visé le sous-marin à propulsion nucléaire américain USS Missouri (SSN-780), amarré à la base navale de Busan depuis samedi dernier. La distance entre Pyongyang et Busan est d'environ 550 km.
Suite aux deux tirs de missiles balistiques depuis la nuit dernière, le gouvernement sud-coréen a promis de nouveau « une réplique écrasante et immédiate par l'alliance entre les Etats-Unis et la Corée du Sud face à n'importe quelle provocation nord-coréenne », d'après l'annonce du porte-parole du ministère de l'Unification, Koo Byoung-sam, ce lundi matin. Tout en condamnant le tir d'ICBM par le Nord, le porte-parole Koo a indiqué que «la Corée du Nord devrait sortir d'une voie erronée de provocation et de menace et revenir à la table du dialogue ».