MONDE
La Corée du Nord teste un lance-roquettes multiple équipé d'un nouveau système de guidage
Bakou, 28 août, AZERTAC
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a supervisé des tirs d'essai d'un lance-roquettes multiple (LRM) de 240 mm équipé d'un nouveau système de guidage, a rapporté ce mercredi l'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA) dans un contexte de spéculations selon lesquelles la Corée du Nord pourrait livrer le nouveau système d'arme à la Russie pour sa guerre contre l'Ukraine. Conçu par des entreprises industrielles de la défense dépendant de la Deuxième Commission économique, le LRM a été testé hier, a précisé la KCNA. Des observateurs estiment qu'il pourrait atteindre Séoul et sa région.
«Il s'est avéré que le LRM, dont la maniabilité et la capacité à effectuer des tirs concentrés ont été améliorées techniquement, est avantageux à tous les points de vue, notamment avec son nouveau système de guidage, sa contrôlabilité et sa puissance de destruction», a poursuivi l'agence officielle. Le leader nord-coréen «a défini une politique importante à suivre pour produire de nouvelles pièces d'artillerie et équiper les unités de l'armée», selon la dépêche.
En février de cette année, la Corée du Nord avait déclaré avoir mis au point des obus de lance-roquettes de 240 mm «contrôlables», ce qui lui aurait permis de renforcer ses capacités de frappes militaires et d'améliorer la portée et la précision de ses tirs. En mai, Pyongyang avait aussi annoncé qu'il déploierait ce système d'arme dans les unités de l'Armée populaire de Corée (APC) jusqu'en 2026.
D'après des experts, la Corée du Nord chercherait à prouver les performances de ses lance-roquettes dans la perspective d'en fournir à la Russie pour une utilisation dans sa guerre face à l'Ukraine. Hong Min, chercheur à l'Institut coréen pour l'unification nationale (KINU), estime que les tirs d'essai visaient probablement à améliorer les LRM de 240 mm vieillissants du Nord datant des années 1980. Il émet également la possibilité qu'il s'agissait d'une réaction aux manœuvres militaires sud-coréano-américaines en cours.
Le test s'est déroulé alors que la Corée du Sud et les Etats-Unis mènent actuellement leur exercice estival annuel Ulchi Freedom Shield (UFS), qui prendra fin demain. Depuis longtemps, le régime nord-coréen perçoit les exercices militaires conjoints des alliés comme des préparatifs en vue d'une «invasion» de son territoire.
De son côté, l'armée sud-coréenne a assuré avoir détecté et suivi ces tirs d'essai vers la mer Jaune. «Tout en maintenant des positions de défense combinées solides, notre armée effectuera l'exercice UFS et les exercices d'entraînement combinés sur le terrain normalement, et surveille de près les signes de provocations et les activités militaires de la Corée du Nord», a dit un responsable du Comité des chefs d'état-major interarmées (JCS). (Yonhap)