La Corée du Sud reconsidérera la question de l'armement de l'Ukraine

Bakou, 21 juin, AZERTAC
Le gouvernement a déclaré jeudi qu'il réexaminerait sa position sur l'éventuel soutien en armes à l'Ukraine après que la Corée du Nord et la Russie ont signé un traité comprenant un engagement mutuel de fournir une aide militaire immédiate si l'une d'entre elles est attaquée, selon Yonhap.
Le conseiller à la sécurité nationale, Chang Ho-jin, a également condamné le « traité stratégique global » signé lors du sommet entre le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à Pyongyang mercredi.
« Le gouvernement exprime de graves inquiétudes et condamne la signature de l'accord de partenariat stratégique global entre la Corée du Nord et la Russie qui vise à renforcer la coopération militaire et économique mutuelle », a déclaré Chang lors d'un point de presse au bureau présidentiel.
Chang a souligné que toute coopération contribuant directement ou indirectement au renforcement militaire de la Corée du Nord constituait une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et ferait l'objet d'une surveillance et de sanctions internationales, tout en promettant de prendre des mesures correspondantes.
« Nous projetons de réexaminer la question du soutien en armes à l'Ukraine », a aussi dit Chang en faisant allusion à un revirement par rapport à la politique de ne pas fournir d'aide létale à l'Ukraine.
Un officiel du bureau présidentiel a expliqué que la Corée du Sud maintenait une ambigüité stratégique concernant les types d'armes susceptibles d'être livrées à l'Ukraine. « Des mesures spécifiques seront dévoilées plus tard et il sera intéressant de voir comment la Russie réagit, plutôt que de divulguer nos plans en premier », a dit aux journalistes l'officiel.
Des systèmes de défense aérienne pourraient faire partie de la liste alors que l'Ukraine a grandement besoin de boucliers antimissiles pour contrer les attaques aériennes russes, selon des sources gouvernementales.
La Corée du Sud imposera aussi de nouvelles sanctions à quatre navires, cinq organisations et huit personnes russes impliqués dans le transfert d'armes et de pétrole entre la Russie et la Corée du Nord, a indiqué Chang.
Il y a 1.159 articles faisant l'objet de contrôles d'exportation vers la Russie suite à la guerre en Ukraine et la Corée du Sud ajoutera 243 autres articles, portant le total à 1.402 articles frappés par les sanctions.
Chang a noté qu'il était « troublant » que la Corée du Nord et la Russie, qui ont déclenché respectivement la guerre de Corée et la guerre en Ukraine, se soient promis une coopération militaire basée sur le scénario hypothétique d'une attaque préemptive.
« C'est un argument fallacieux et irrationnel qui méprise la responsabilité et les normes internationales », a-t-il dénoncé.
Face à l'approfondissement des liens entre Pyongyang et Moscou, le gouvernement s'est engagé à répondre fermement à toute menace sécuritaire en coordination avec la communauté internationale.
« Nous renforcerons davantage la dissuasion étendue de l'alliance Corée du Sud-Etats-Unis et la coopération sécuritaire entre la Corée du Sud, les Etats-Unis et le Japon pour dissuader les menaces nucléaires et de missiles de la Corée du Nord », a ajouté Chang.