L’allocution adressée par le président azerbaïdjanais aux participants à une conférence consacrée à l’islamophobie est publiée comme document de l’ONU

Bakou, 21 juin, AZERTAC
L’allocution adressée par le Président de la République d’Azerbaïdjan aux participants à la Conférence internationale consacrée à l’islamophobie et visant à dénoncer les préjugés et à éradiquer la stigmatisation, qui s’est tenue les 26 et 27 mai 2025 à Bakou a été publiée comme document de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies.
L’allocution a été transmise à tous les États membres de l’Organisation en tant que document officiel de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce fait prouve une fois de plus que les messages internationaux du président Ilham Aliyev en matière de lutte contre l’islamophobie, ainsi que l’importance qu’il accorde aux valeurs de tolérance et de multiculturalisme, sont hautement appréciés à l’échelle mondiale, a rapporté le service de presse du Centre international de multiculturalisme de Bakou.
Dans son allocution le président azerbaïdjanais indique : « La Conférence d’aujourd’hui a lieu à l’occasion du troisième anniversaire de la « Journée internationale de lutte contre l’islamophobie » instituée par l’Organisation des Nations Unies. Cette manifestation importante, qui est organisée dans notre pays et est désormais une tradition, permet d’appeler l’attention sur le problème de l’islamophobie, une question qui concerne l’ensemble de l’humanité.
L’Azerbaïdjan se félicite des résolutions relatives à la lutte contre l’islamophobie adoptées par l’Assemblée générale des Nations Unies et appelle à l’application immédiate de toutes les mesures prévues dans ces documents.
Malheureusement, à l’échelle mondiale, l’islamophobie s’est récemment aggravée et est devenue plus systématique. À l’heure actuelle, cette tendance négative n’est pas confinée à tel ou tel pays mais s’observe dans de nombreuses régions du monde. L’hostilité envers l’islam, la haine et l’intolérance à l’égard des musulmans et le sentiment anti-islamique sont de plus en plus répandus et vont s’aggravant.
L’islamophobie se manifeste sous diverses formes, telles que le racisme et la discrimination au quotidien, les discours de haine, les agressions physiques, la stigmatisation dans les médias et sur les plateformes de médias sociaux, les partis pris institutionnels ou d’autres formes d’intolérance. Ces attitudes injustes et fondées sur des préjugés restreignent considérablement la capacité des personnes de confession musulmane de s’intégrer à la société et de s’en sentir membres à part entière ».
Le chef de l’Etat note que dans certains pays qui ont par le passé pris part à la traite des esclaves, mené des politiques d’occupation et de colonialisme et commis des actes de génocide, et qui se présentent pourtant aujourd’hui comme des pays démocratiques défenseurs des droits humains, l’islamophobie est devenue, dans les faits, une politique d’État. Des lois y sont adoptées pour restreindre les droits et les libertés religieuses des musulmans, tandis que leurs droits à l’éducation, au logement et à l’emploi sont systématiquement violés, le tout sous le prétexte de défendre les valeurs laïques.
« Par ailleurs, les actes à visée blasphématoire contre le Prophète Mohammed (paix et bénédiction sur lui), les autodafés du Saint Coran, les attaques de mosquées et d’autres lieux de culte, la profanation de cimetières musulmans et d’autres actes similaires sont de plus en plus fréquents et visent clairement à heurter les sensibilités des musulmans. Les attaques contre cette communauté et contre la foi islamique perpétrées sous le couvert de la « liberté d’expression » sont inacceptables.
Il est déplorable que certains pays non seulement ne fassent rien pour lutter contre un fléau et une menace universels comme l’islamophobie, mais aillent même jusqu’à l’encourager. Les partisans de mouvements radicaux et des partis d’extrême droite cherchent à gagner le cœur et l’esprit des populations en présentant l’islam et les musulmans comme une menace pesant sur les valeurs et l’identité occidentales, ce qui leur permet d’élargir leur base et d’obtenir davantage de sièges dans différents parlements.
Parallèlement, des entités telles que le Parlement européen et l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, guidées par les préjugés et la politique du deux poids, deux mesures, participent à la propagation du sentiment antimusulman.
Les activités de certains médias, qui jouent un rôle destructeur en façonnant l’opinion publique et en répandant une image négative des musulmans, comptent parmi les autres facteurs qui contribuent à la propagation de l’islamophobie. Ces médias assimilent délibérément l’islam à l’extrémisme, au terrorisme et à d’autres concepts similaires et répandent ainsi une perception biaisée de notre religion, qu’ils présentent comme une source de menaces et qualifient injustement de religion de la terreur. Ils attisent la méfiance et la peur dans la société en corrélant les problèmes sociopolitiques et socioéconomiques à l’islam et aux musulmans », ajoute Ilham Aliyev.
Le chef de l’Etat souligne que l’Azerbaïdjan est un pays qui a souffert, et souffre encore, de l’islamophobie. Les 30 années d’occupation de nos terres ont notamment été marquées par le génocide de Khodjaly qui a été perpétré contre notre peuple. Nous avons subi un nettoyage ethnique, en conséquence duquel plus d’un million de nos compatriotes azerbaïdjanais sont devenus des réfugiés ou ont été déplacés à l’intérieur du pays. Près d’un million de mines ont été posées sur notre territoire, en sus des actes d’urbicide, de culturicide et d’écocide qui ont été commis.
« À notre grand regret, mus par un pur fanatisme religieux et par l’islamophobie, certains cercles occidentaux ont fermé les yeux sur l’occupation de nos terres par l’Arménie et déformé la nature du conflit, qu’ils ont tenté de dépeindre comme un conflit religieux.
Durant l’occupation, nos monuments historiques et culturels vieux de plusieurs siècles, dont des sites islamiques tels que des lieux de culte, des mosquées, des sanctuaires et des cimetières, ont été détruits, profanés ou rasés. Nombre de sites du patrimoine culturel ont été pillés, leur finalité a été modifiée et leur appartenance, falsifiée. Actuellement, alors que des efforts de reconstruction à grande échelle sont en cours dans nos territoires libérés, certains des mosquées et des sites religieux qui avaient été détruits sont restaurés ou entièrement reconstruits.
Malheureusement, sur les terres historiques de l’Azerbaïdjan occidental, d’où nos compatriotes ont également été expulsés, le riche patrimoine matériel et immatériel de notre peuple a été délibérément et systématiquement anéanti ou dénaturé en application d’une politique dont l’objectif était d’effacer toute trace des Azerbaïdjanais sur leurs terres historiques et ethniques », souligne Aliyev.
Le président azerbaïdjanais indique que la décision de réinstaurer le Conseil des qadis d’Irevan, prise il y a quelques jours lors de la réunion du Conseil des qadis du Conseil des musulmans du Caucase, est une étape importante pour rétablir la justice historique et faire en sorte que la communauté internationale sache la vérité quant à la destruction de notre patrimoine culturel, religieux et moral en Azerbaïdjan occidental.
« À l’exception d’une poignée de pays, la plupart des nations du monde sont constituées de sociétés multiethniques et multiconfessionnelles. C’est pourquoi la coexistence de représentants de différentes nationalités, de différents groupes ethniques et de différentes religions dans un environnement de dialogue et d ’entente est d’une importance capitale pour assurer la paix civile et la solidarité sur le territoire. Fort de son expérience dans ce domaine, l’Azerbaïdjan peut servir de modèle à de nombreux États.
Partie intégrante du monde islamique, l’Azerbaïdjan est un pays où des représentants de diverses confessions et cultures ont toujours vécu dans une atmosphère de fraternité et d’amitié. La foi islamique, porteuse de valeurs universelles, a joué un rôle essentiel dans la formation et le renforcement de ces relations exemplaires. Aujourd’hui encore, le peuple azerbaïdjanais continue de maintenir ses riches traditions de tolérance et de multiculturalisme, de contribuer activement au dialogue entre les civilisations et à la solidarité islamique, et de prendre d’importantes mesures pour promouvoir les valeurs islamiques dans le monde.
L’islam est une religion de paix, de solidarité et de miséricorde. Malgré les campagnes de dénigrement actuelles, il continue d’incarner les valeurs morales les plus élevées, la justice et la compassion, servant à la fois de point d’ancrage moral et de fil directeur à des milliards de personnes dans le monde », précise le chef de l’Etat.
Le président Aliyev ajoute qu’au vu des difficultés et des crises mondiales qui sévissent à l’heure actuelle, des nouvelles épreuves et tribulations auxquelles le monde islamique doit faire face, des tendances islamophobes croissantes et des tentatives de dénigrement de notre religion, il est impératif que les nations musulmanes s’unissent, soient plus solidaires et s’entraident. Nous devons faire front commun pour lutter contre l’islamophobie, qui touche l’ensemble du monde musulman, et élever nos voix pour protester contre cette injustice et ces tendances néfastes.
« J’espère que la Conférence sera un franc succès et suis convaincu qu’elle contribuera de manière précieuse à la lutte contre l’islamophobie, à la dénonciation des préjugés et à l’éradication de la stigmatisation qui entoure l’islam », conclut le président azerbaïdjanais.
La diffusion de ce message en tant que document officiel de l’ONU reflète également le large soutien international aux politiques de l’Azerbaïdjan fondées sur le multiculturalisme et la solidarité religieuse.
Ladite conférence scientifique internationale a été organisée conjointement par le Centre international de multiculturalisme de Bakou, le Centre d’analyse des relations internationales et le Groupe d’initiative de Bakou.
Parmi les partenaires internationaux de la conférence figuraient le Forum interreligieux du G20 (IF20), l’Organisation de la coopération islamique (OCI), l’ICESCO, le Centre international de Doha pour le dialogue interreligieux (DICID), le Haut Comité pour la fraternité humaine, le Conseil des sages musulmans, le Conseil central des musulmans d’Allemagne, EULEMA – l’Assemblée des leaders musulmans européens et le Forum musulman international.
Organisée à l’occasion du troisième anniversaire de la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, la conférence a réuni près de 200 participants provenant d’environ 40 pays, parmi lesquels des universitaires, des experts d’organisations internationales, des responsables religieux ainsi que des représentants de la société civile.