MONDE
Le Fonds vert pour le climat donne le feu vert à deux grands projets menés par la FAO pour renforcer la résilience climatique au Kenya et en Serbie

Bakou, 19 février, AZERTAC
Le Fonds vert pour le climat (FVC) a approuvé le financement de deux nouveaux projets d’une valeur de plus de 130 millions d’USD pour renforcer la résilience climatique et promouvoir le développement durable au Kenya et en Serbie. Les initiatives menées par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) représentent un important investissement qui renforcera la capacité des communautés vulnérables à s’adapter au changement climatique, à améliorer leurs moyens de subsistance et à réduire les émissions de gaz à effet de serre, selon la FAO.
«Cette décision historique souligne la force du partenariat mis en place entre la FAO et le FVC et le rôle central que nous jouons pour ce qui est d’accélérer l’accès des pays au financement climatique», a déclaré M. Kaveh Zahedi, Directeur du Bureau du changement climatique, de la biodiversité et de l’environnement à la FAO, se félicitant de la nouvelle. «Ensemble, nous pouvons continuer à concevoir des solutions pour transformer les systèmes agroalimentaires et atteindre les objectifs mondiaux d’atténuation des effets du changement climatique et d’adaptation à ces derniers.»
Ces annonces ont été faites aujourd’hui à la 41e réunion du Conseil du FVC, tenue à Songdo (Incheon, République de Corée) du 17 au 20 février.
Kenya: transformer les moyens de subsistance grâce à des chaînes de valeur agricoles résilientes au changement climatique et peu polluantes
Au Kenya, le projet de 50 millions d’USD (29,2 millions d’USD de don du FVC et 20,8 millions d’USD de cofinancement) transformera les chaînes de valeur agricoles du Bloc économique de la région des lacs au bénéfice de 2,7 millions de personnes, dont la moitié de femmes.
Cette région densément peuplée dépend fortement de l’agriculture, mais des effets du changement climatique tels que la hausse des températures, l’imprévisibilité des précipitations et les inondations menacent la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance.
«Le Gouvernement kényan est déterminé à combattre les effets du changement climatique, mettant en œuvre d’ambitieuses politiques et mesures pour atteindre les objectifs de sa contribution déterminée au niveau national tels qu’ils sont définis dans le Programme de transformation économique ascendante (BETA)», a déclaré John Mbadi, Secrétaire de cabinet au Trésor. «Le Gouvernement kényan apprécie vivement le soutien crucial que la FAO apporte au pays pour l’aider à renforcer la résilience climatique du secteur agricole dans le cadre de ce programme du FVC, s’engageant à l’appuyer et à s’impliquer pleinement dans sa mise en œuvre.»
Cette initiative, mise en œuvre en collaboration avec le Gouvernement kényan, Agriterra et le Gouvernement danois, encouragera l’adoption de pratiques résilientes au changement climatique et à faible émission de carbone dans six chaînes de valeur: produits laitiers, volaille, café, thé, arbres fruitiers et légumes à feuilles africains.
Le projet fournira à plus de 143 000 agriculteurs et agricultrices une formation et une aide à l’adoption de technologies et de pratiques climato-intelligentes, ce qui renforcera leur résilience au changement climatique et accroîtra les revenus de leurs ménages.
En mettant à profit la vaste expérience qu’Agriterra a acquise auprès de coopératives et en travaillant avec le secteur privé, y compris des banques, le projet améliorera également l’accès aux marchés et aux financements, encouragera l’adoption de pratiques de gestion durable des terres sur 30 000 hectares et créera jusqu’à 3 000 emplois. Cette approche holistique vise à déclencher dans la région un changement de paradigme vers une agriculture durable, à faible émission de carbone et résistante au changement climatique.
Serbie: renforcer la résilience des forêts serbes pour assurer la sécurité énergétique
En Serbie, le projet de 84 millions d’USD récemment approuvé renforcera la résilience des forêts, contribuant à la sécurité énergétique et soutenant les moyens de subsistance de 3,6 millions de personnes, ce qui représente plus de la moitié de la population du pays. Il s’agit du premier investissement de pays réalisé par le FVC en Serbie, qui comprend un don de 25 millions d’USD du FVC et un cofinancement de 59 millions d’USD provenant en grande partie du Gouvernement serbe. Ce projet a été élaboré par la FAO en étroite collaboration avec la Direction serbe des forêts et d’autres partenaires nationaux stratégiques.
Cette initiative, mise en œuvre en partenariat avec le Ministère de l’agriculture, des forêts et de la gestion des eaux et deux entreprises publiques, Srbijašume et Vojvodinašume, encouragera une gestion forestière durable et résistante au changement climatique, une sylviculture adaptée au climat et la mise en place d’un cadre de financement du carbone.
«La Serbie s’engage pour un avenir où les forêts seront protégées, l’énergie sûre et la croissance économique durable», a déclaré Aleksandar Martinović, Ministre serbe de l’agriculture, des forêts et de la gestion des eaux. «Ce projet est une étape essentielle vers la réalisation de cette vision, faisant en sorte que résilience climatique et gestion responsable des ressources aillent de pair.»
Près de 40 pour cent de la population serbe dépend de bois de chauffage, ce qui exerce une pression énorme sur les forêts et entrave la réalisation des objectifs climatiques du pays. Ce projet tentera de résoudre ce problème en appuyant le boisement de 7 000 hectares en essences adaptées au climat, en convertissant 51 000 hectares de forêts dégradées et en formant plus de 2 500 gestionnaires forestiers à des pratiques adaptées au climat.
Le projet associera également le secteur privé à des chaînes de valeur durables de biomasse et s’efforcera de mobiliser 50 millions d’USD de financements privés pour appuyer la décarbonation des agro-industries. En outre, il investira 13 millions d’USD dans le renforcement des capacités et le transfert de technologies pour plus de 4 250 membres d’institutions publiques et privées et actualisera les programmes d’études nationaux au profit de plus de 10 000 étudiants. Cette approche globale vise à réduire la vulnérabilité du secteur forestier serbe tout en renforçant la sécurité énergétique de plus de la moitié de la population.
La FAO et le FVC
Depuis qu’ils sont devenus partenaires en 2016, la FAO et le FVC ont accru les investissements climatiques dans des projets à fort impact qui rendent les secteurs de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche plus efficaces, plus inclusifs, plus durables et plus résilients au changement climatique.
S’appuyant sur des partenariats mondiaux, la FAO suscite les investissements publics et privés dans l’adaptation au changement climatique et les mesures d’atténuation par le biais de l’agriculture et des systèmes alimentaires, ce qui se traduit par une amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie, conformément à la Stratégie de la FAO relative au changement climatique 2022-2031.
Le FVC, élément essentiel de l’historique Accord de Paris, est le plus grand fonds climatique au monde, chargé d’aider les pays en développement à rehausser et à atteindre l’ambition de leurs plans climatiques, connus sous le nom de contributions déterminées au niveau national (CDN).
Le partenariat FAO-FVC soutient plus de 50 millions d’agriculteurs familiaux dans 91 pays. Avec les nouveaux dons approuvés, le portefeuille dépasse désormais 1,5 milliard d’USD.