POLITIQUE
Le journaliste Hassan Elyousfi : L’Azerbaïdjan a la capacité de se démarquer sur la carte climatique internationale
Rabat, 21 octobre, Chouaib Brhadda, AZERTAC
L’accueil par la République d’Azerbaïdjan des activités de la Conférence des Nations Unies sur le climat suscite une grande attention de la part de personnalités et d’activités dans divers domaines d’intérêt, en particulier dans les domaines intellectuel, politique et médiatique, en plus des domaines concernés par les questions environnementales et la vie communautaire, qui ont exprimé leurs opinions sur l’importance de l’événement climatique COP29 et sur le fait que la capitale, Bakou, sera en mesure de faire de cet événement un succès et d’apporter des progrès qui serviront le monde, en particulier les pays les plus vulnérables aux menaces climatiques.
Dans ce contexte, l’agence AZERTAC reçoit Hassan Elyousfi, journaliste et spécialiste des questions sociétales et internationales, qui a accordé à son correspondant à Rabat l’interview suivante :
- De 2016 à aujourd’hui, quelle action positive la conférence a-t-elle apportée au service des enjeux climatiques ?
- Depuis la tenue de la Conférence des Parties sur le Changement Climatique (COP22) au Maroc en 2016 jusqu'à aujourd'hui, le monde se dirige vers la conférence « COP29 », qui se tiendra en République d'Azerbaïdjan. Ces conférences constituent une plate-forme internationale pour discuter de solutions durables pour faire face au changement climatique, mais la question demeure : quelle est l'ampleur de l'impact de ces conférences dans la lutte contre le changement climatique ? Quels sont les espoirs de la COP29 à la lumière des défis environnementaux croissants ?
Au fil des années, nous avons constaté certains progrès, mais ils ne suffisent toujours pas à faire face à l’ampleur du désastre environnemental qui nous menace. Malgré l’accord historique de Paris (COP 21), qui visait à limiter la hausse de la température mondiale à moins de deux degrés Celsius, l’écart entre les promesses et la mise en œuvre reste important. La COP22 de Marrakech a tenté de renforcer cet accord en se concentrant sur le financement climatique et en impliquant les pays en développement, mais son impact sur le terrain est resté limité en raison de la réticence des grands pays à remplir leurs engagements climatiques.
Parmi les points positifs, ces conférences ont réussi à accroître la prise de conscience mondiale des problèmes climatiques et à fournir des plates-formes aux pays les moins capables financièrement pour exprimer leurs préoccupations et leurs défis. Elle a également encouragé une transition partielle vers les sources d’énergie renouvelables, mais le rythme de cette transition est encore lent. Bref, le monde est encore loin d’atteindre les objectifs climatiques nécessaires pour réduire l’impact du réchauffement climatique.
Organiser les activités de chaque session de la conférence nécessite certainement des connaissances, un savoir-faire et une expérience importants, en plus des capacités techniques et matérielles.
- À votre avis, en tant que journaliste, dans quelle mesure la République d'Azerbaïdjan est-elle qualifiée pour faire de cette chaîne un succès et gérer ses besoins, et sous quel angle placez-vous la presse et les médias comme un élément essentiel qui contribue à atteindre les objectifs souhaités ?
- La COP29 se tient en Azerbaïdjan à un moment où le monde a besoin de plus d'engagement et de sérieux dans la lutte contre le changement climatique. Il est certain que l’organisation d’une conférence d’une telle envergure nécessite des capacités techniques et une infrastructure remarquable, en plus de la capacité financière et de l’expérience administrative.
En tant que professionnel des médias, et sur la base de mon suivi, je peux dire que l'Azerbaïdjan possède les capacités qui le rendent qualifié pour faire de cet événement un succès. La capitale, Bakou, dispose d'infrastructures modernes et d'une forte capacité logistique, ce qui lui a permis d'accueillir de nombreux événements internationaux majeurs. En outre, l’Azerbaïdjan peut compter sur ses ressources naturelles et financières pour organiser une conférence qui contribuera à le placer sur la carte climatique internationale.
L'Azerbaïdjan a également la capacité de relever le plus grand défi auquel il est confronté, en impliquant les médias et la presse comme éléments essentiels dans la réalisation des objectifs de la conférence. Elle est bien consciente que le journalisme n’est pas seulement un transmetteur d’événements, mais plutôt un partenaire essentiel pour éduquer le public mondial et local sur l’importance du changement climatique et son impact sur la vie quotidienne.
Le succès de l'Azerbaïdjan dans la mobilisation des médias locaux et internationaux pour transmettre une image complète des défis et des solutions présentés augmentera sans aucun doute les chances de succès de la COP29.
Les médias peuvent jouer un rôle central en obligeant les pays à rendre compte de leurs engagements et en garantissant la transparence des négociations sur le climat.
- Quelles sont vos attentes et vos espoirs de la conférence « COP29 » ?
- À la lumière de cet événement mondial, on espère que la conférence produira des résultats tangibles qui répondront aux défis auxquels le monde est confronté. Premièrement, nous espérons des engagements plus forts et plus clairs de la part des principaux pays en faveur de la réduction des émissions de carbone, ainsi qu’un engagement envers ce qui a été convenu lors des conférences précédentes. Deuxièmement, les efforts doivent être renforcés pour fournir un financement adéquat aux pays en développement qui subissent le plus gros des effets du changement climatique, en mettant l’accent sur le soutien aux projets d’adaptation aux catastrophes climatiques.
Troisièmement, les énergies renouvelables devraient être au centre des discussions et des décisions, en élaborant des plans détaillés pour la transition vers des énergies propres. La COP29 devrait pousser les pays à accélérer la transition des combustibles fossiles vers les énergies durables.
En outre, la conférence devrait se concentrer sur la participation de la société civile et de la jeunesse, car ils constituent le groupe le plus touché par le changement climatique et le plus motivé à apporter un réel changement. Leurs voix doivent être présentes dans l’élaboration des politiques climatiques et ils doivent avoir la possibilité de participer aux solutions.
Le rôle de la transparence et de la responsabilité ne peut être ignoré. Il doit y avoir des mécanismes stricts pour surveiller la mise en œuvre des engagements climatiques et demander des comptes aux pays qui ne tiennent pas leurs promesses. C'est ici qu'intervient le rôle des médias en tant que force de surveillance, pour garantir que les gouvernements prennent au sérieux leurs engagements environnementaux.
Enfin, alors que l’Azerbaïdjan se prépare avec toutes les capacités nécessaires pour organiser la « COP29 » et assurer le succès de l’événement, les espoirs restent également placés dans la capacité de la communauté internationale à faire face efficacement à la crise climatique. L'Azerbaïdjan a les capacités nécessaires pour faire de cet événement un succès, mais la plus grande question demeure : le monde sera-t-il capable de prendre des décisions décisives et audacieuses qui sauvent la planète, ou la peur des pertes économiques est-elle une pierre d’achoppement devant les programmes de protection de l’environnement ?