Le ministre français des Armées assure que Paris fournit du renseignement militaire à Kiev

Bakou, 6 mars, AZERTAC
Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré ce jeudi au micro de France Inter que la France fournit du renseignement militaire à l'Ukraine, alors que le chef de la CIA John Ratcliffe a assuré hier que Washington avait ‘’mis en pause’’ le partage de renseignement avec Kiev.
La ‘’suppression de l’aide américaine [allait] avoir un effet opérationnel important, notamment sur la suspension de la coopération en matière de renseignement’’, a déclaré Sébastien Lecornu avant de préciser : ‘’Nous avons des moyens de renseignement dont nous faisons bénéficier les Ukrainiens’’.
Selon le ministre français des Armées, le durcissement de la situation entre la Russie et l’Ukraine de ces derniers jours, ‘’était prévisible’’, ajoutant par ailleurs que ‘’les États-Unis ont toujours connu des phases d’isolationnisme’’.
Sébastien Lecornu, estime en outre qu’il est essentiel que ‘’les discussions russes et américaines commencent vraiment’’.
Toutefois le responsable en chef du ministère des Armées s’est voulu rassurant sur le risque de ‘’Troisième Guerre mondiale’’. ‘’On ne peut pas passer d’une forme d’insouciance à une forme de fébrilité et dire que c’est la Troisième Guerre mondiale. Il faut rester calme et confiant. Je suis ministre des Armées. Il n’y a pas un agent de la DGSE, pas un officier d’état-major qui considère que la Russie n’est pas une menace’’, a-t-il dit.
Les propos de Sébastien Lecornu interviennent au lendemain de l’allocution du président de la République française au sujet de la guerre en Ukraine.
Emmanuel Macron a prévenu solennellement les Français, dans une allocution mercredi soir, qu’il faudra ‘’des réformes, du choix, du courage’’, dans la ‘’nouvelle ère’’ qui s’esquisse après le rapprochement entre Washington et Moscou, qui se fait selon plusieurs observateurs aux dépens de l’Europe et de l’Ukraine.
‘’Face à ce monde de dangers, rester spectateur serait une folie’’, a déclaré le chef de l’État dans un discours télévisé d’une quinzaine de minutes, à la veille d’un sommet crucial de l’Union européenne à Bruxelles pour acter un renforcement de la défense des Vingt-Sept.
‘’Je veux croire que les États-Unis resteront à nos côtés. Mais il nous faut être prêts si tel n’était pas le cas’’, a expliqué Emmanuel Macron, décrivant une ‘’menace russe’’ qui ‘’nous touche’’ avec une ‘’agressivité’’ qui ‘’ne semble pas connaître de frontières’’. (Anadolu)