MONDE
Le Pape François appelle le G20 à trouver de nouvelles voies pour une paix durable dans les zones de conflit
Bakou, 19 novembre, AZERTAC
Le Pape François, par la voix de son secrétaire d’État, le cardinal Parolin, a adressé un message aux dirigeants du G20 actuellement réunis en sommet à Rio de Janeiro au Brésil. Le Saint-Père renouvelle son appel aux grandes puissances à promouvoir une paix durable dans les zones de conflit et exhorte les chefs d’État et de gouvernement à éradiquer «le fléau de la faim et de la pauvreté», selon Vatican news.
C’est son espoir «sincère» que le G20 contribue à édifier «un monde meilleur et un futur prospère pour les générations à venir» que le Pape François a voulu transmettre aux dirigeants des vingt pays les plus riches du monde. Par la voix du secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, venu à Rio de Janeiro participer aux débats du sommet du G20, le Souverain pontife est revenu dans son message sur le thème central de ce forum: «Construire un monde juste et une planète durable», en centrant son propos sur la lutte contre la pauvreté et la faim, intrinsèquement liées.
Faim et pauvreté sont aggravées actuellement dans le monde à cause des guerres, du terrorisme, de politiques étrangères agressives et de la persistance des injustices, analyse François. D’où la nécessité à ses yeux que le G20 «identifie de nouvelles voies pour parvenir à une paix stable et durable dans toutes les zones de conflit, avec l'objectif de restaurer la dignité des personnes touchées». Les économies souffrent de ces guerres, en raison notamment «des exorbitantes sommes d’argent dépensées en armes et en munitions», poursuit-il.
Outre ce problème majeur, le Pape en identifie un autre: les systèmes alimentaires défaillants qui doivent être réorganisés à tous les niveaux et dans leur ensemble. Le paradoxe, souligne-t-il, est que dans le monde actuel, «plus de trois milliards de personnes n’ont pas accès à un régime alimentaire nutritif» alors que «près de deux milliards d'individus sont en surpoids ou obèses en raison d'une mauvaise alimentation et d'un mode de vie sédentaire».
Le monde ne manque pas de nourriture, mais de juste répartition de ces ressources alimentaires. En cause, «les injustices sociales et économiques». Or, «l’acceptation silencieuse de la famine par la société humaine est une injustice scandaleuse et une grave offense» affirme le Saint-Père qui rappelle le Catéchisme de l’Église catholique en disant que «ceux qui, par l'usure et la cupidité, provoquent la famine et la mort de leurs frères et sœurs de la famille humaine commettent indirectement un homicide qui leur est imputable». L’évêque de Rome insiste donc sur le fait qu’«aucun effort ne doit être épargné pour sortir les gens de la pauvreté et de la faim», et cela, de manière immédiate et décisive.
Parmi les pistes envisagées par le Saint-Père, «la lutte contre le gaspillage alimentaire», un «défi» collectif. «Les ressources peuvent être redirigées vers des investissements qui aident les pauvres et les affamés à satisfaire leurs besoins fondamentaux» suggère-t-il. Autre solution, la mise en place de «systèmes alimentaires durables sur le plan environnemental et bénéfiques pour les communautés locales», le tout via «une approche intégrée, globale et multilatérale» jugée essentielle.
François place beaucoup d’espoir dans l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté qui devrait commencer par reprendre la proposition du Saint-Siège de rediriger les fonds actuellement alloués aux armes et aux dépenses militaires vers un fonds mondial censé combattre la faim et promouvoir un développement des pays les plus pauvres.
Mais le Pape met en garde contre une approche trop verticale qui privilégierait les intérêts particuliers ou les profits de certains. «Les communautés locales, la richesse culturelle et traditionnelle des peuples ne peuvent être ignorées ou détruites au nom d'un concept de progrès étroit et à courte vue», synonyme de «colonisation idéologique» prévient-il.
Le Saint-Siège, en attendant, «continuera à promouvoir la dignité humaine et à apporter sa contribution spécifique au bien commun, en offrant l'expérience et l'engagement des institutions catholiques du monde entier».