SOCIETE
Le rapport annuel de l’OMM souligne la progression continue du changement climatique
Bakou, 24 avril, AZERTAC
Des sommets des montagnes aux profondeurs des océans, le changement climatique a poursuivi sa progression en 2022, constate le rapport publié annuellement par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Sécheresses, inondations et vagues de chaleur ont touché des communautés sur tous les continents et ont coûté plusieurs milliards de dollars des États-Unis d’Amérique (É. U.). La glace de mer de l’Antarctique a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré et la fonte de certains glaciers européens a littéralement dépassé les records.
L’état du climat mondial en 2022 met en évidence les changements survenus à l’échelle planétaire sur terre, dans les océans et dans l’atmosphère, causés par les niveaux record de gaz à effet de serre qui piègent la chaleur. En ce qui concerne la température mondiale, les années 2015-2022 ont été les huit plus chaudes jamais enregistrées, malgré l’effet refroidissant d’un épisode La Niña au cours des trois dernières années. La fonte des glaciers et l’élévation du niveau de la mer qui a de nouveau atteint des chiffres record en 2022 - se poursuivront pendant des milliers d’années.
« Les émissions de gaz à effet de serre ne cessent de croître, le climat continue de changer et les populations du monde entier sont toujours durement touchées par les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes. En 2022, par exemple, un épisode de sécheresse prolongé en Afrique de l’Est, des précipitations record au Pakistan et des vagues de chaleur sans précédent en Chine et en Europe ont touché des dizaines de millions de personnes, entraîné une insécurité alimentaire, provoqué des migrations massives et coûté des milliards de dollars É. U. en pertes et dommages », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas.
« La collaboration entre les organismes des Nations Unies s’est avérée très efficace pour faire face aux conséquences humanitaires des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes et a notamment permis de réduire la mortalité et les pertes économiques. L’Initiative des Nations Unies en faveur d’alertes précoces pour tous vise à combler les lacunes en matière de capacités afin de garantir que chaque personne sur Terre est protégée par des services d’alerte précoce. Â l’heure actuelle, une centaine de pays ne disposent pas de services météorologiques adéquats. Afin d’atteindre cet objectif ambitieux, nous devons améliorer les réseaux d’observation et investir dans les systèmes d’alerte précoce ainsi que dans les services hydrologiques et climatologiques », a-t-il ajouté.
Le nouveau rapport de l’OMM est accompagné d’une présentation en images qui fournit aux décideurs politiques des informations sur la manière dont les indicateurs du changement climatique évoluent, et qui montre également comment l’amélioration des technologies rend la transition vers les énergies renouvelables plus économique et plus accessible que jamais.
Outre les indicateurs climatiques, le rapport se concentre sur les impacts. L’augmentation de la sous-alimentation a été exacerbée par les effets combinés des risques hydrométéorologiques et de la pandémie de COVID-19, ainsi que par les conflits et les violences persistantes.
Tout au long de l’année, des phénomènes climatiques et météorologiques dangereux ont entraîné de nouveaux déplacements de population et ont aggravé les conditions de vie d’un grand nombre des 95 millions de personnes qui étaient déjà déplacées au début de l’année, indique le rapport.
Il explore également les écosystèmes et l’environnement et montre comment le changement climatique influe sur les cycles de la nature, tels que la floraison des arbres ou la migration des oiseaux.
Le rapport de l’OMM sur l’état du climat mondial a été publié avant la Journée de la Terre 2023. Ses principales conclusions font écho au message du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’occasion de la Journée de la Terre.
« Nous disposons des outils, des connaissances et des solutions. Cependant, nous devons accélérer le rythme. Nous devons intensifier l’action climatique en réduisant les émissions de manière plus significative et plus rapide afin de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C. Nous avons également besoin d’investissements massifs dans l’adaptation et la résilience, en particulier pour les pays et les communautés les plus vulnérables qui ont le moins contribué à cette situation », a déclaré M. Guterres.
Le rapport de l’OMM fait suite à la publication du rapport sur l’état du climat en Europe par le Service Copernicus de surveillance du changement climatique de l’Union européenne. Il complète le sixième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui contient des données jusqu’en 2020.
Le rapport a bénéficié de la contribution de dizaines d’experts des États Membres, issus notamment des Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) et des centres mondiaux de collecte et d’analyse des données, ainsi que des centres climatologiques régionaux, du Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC), de la Veille de l’atmosphère globale (VAG), de la Veille mondiale de la cryosphère (VMC) et du Service Copernicus de surveillance du changement climatique de l’Union européenne géré par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT).
Les partenaires du système des Nations Unies comprennent le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR), la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).