Bakou, 6 août, AZERTAC

Kamala Harris, vice-présidente des Etats-Unis et fille d'immigrés, a officiellement obtenu l'investiture démocrate pour la présidence, devenant ainsi la première femme de couleur à obtenir l'investiture d'un grand parti du pays pour la course à la Maison Blanche, selon Xinhua.

Mme Harris, dont la candidature à l'élection présidentielle n'avait pas été retenue en 2020, a obtenu l'investiture du Parti démocrate, ce qui constitue un moment important pour le parti. Cette nomination fait suite à la performance décevante du président Joe Biden lors du débat de juin, qui avait déclenché des conflits internes au sein du parti. La période qui a précédé la nomination de Mme Harris a été marquée par des discussions intenses et des turbulences au sein des démocrates concernant l'avenir de leur parti et les chances de réélection de M. Biden.

A l'issue d'un processus de vote en ligne de cinq jours des délégués de la convention nationale du Parti démocrate, la nomination de Mme Harris a été officiellement confirmée dans la nuit de lundi à mardi. Le parti a annoncé que 99% des délégués avaient voté en faveur de Mme Harris dans un communiqué publié peu avant minuit. Il va maintenant procéder à la certification officielle du vote et organisera un appel nominal de célébration lors de la prochaine convention du parti, qui se tiendra à Chicago à la fin du mois.

Mme Harris a indiqué qu'elle entendait rester fidèle aux thèmes et politiques clés qui ont défini la campagne de M. Biden, notamment la démocratie, la prévention de la violence armée et le droit à l'avortement. Toutefois, son approche pourrait être plus passionnée, en particulier lorsqu'elle s'appuiera sur son expérience de procureur pour critiquer Donald Trump et mettre en avant ses 34 condamnations pour falsification de documents commerciaux dans le cadre d'une affaire de pots-de-vin.

Kamala Harris est née le 20 octobre 1964 à Oakland, en Californie. Sa mère, Shyamala Gopalan, était une scientifique indienne spécialisée dans le cancer du sein, et son père, Donald Harris, était un professeur d'origine jamaïcaine de l'université de Stanford.

Elle a travaillé comme procureure dans la région de San Francisco avant de devenir procureure générale de Californie en 2010, puis sénatrice des Etats-Unis en 2016.

Pendant son mandat au Sénat, elle s'est révélée être une critique virulente de Donald Trump et a attiré l'attention pour son rôle au sein du Comité judiciaire, en particulier lors des audiences de confirmation du juge Brett Kavanaugh.

Bien que Mme Harris se soit initialement présentée à l'élection présidentielle de 2020 avec de grandes attentes, elle a été confrontée à des problèmes d'organisation de sa campagne et de cohérence de son message, ce qui l'a amenée à se retirer avant les caucus de l'Iowa.

Cependant, elle est restée l'une des principales candidates à la vice-présidence, en raison de sa relation étroite avec M. Biden et de son expérience en tant que procureure. Après avoir obtenu l'investiture, M. Biden a choisi Mme Harris comme colistière.

En tant que vice-présidente, Mme Harris a été critiquée pour son rôle dans la résolution des problèmes d'immigration à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique et pour ses votes décisifs au Sénat. Elle est également devenue une ardente défenseuse du droit à l'avortement à la suite de l'arrêt de la Cour suprême dans l'affaire Roe v. Wade.

Après que M. Biden a exprimé son soutien à Mme Harris suite à l'annonce de son retrait de la course présidentielle le 21 juillet, la candidature de cette dernière à l'élection présidentielle de 2024 a suscité un regain d'enthousiasme au sein de la base démocrate. Les dons ont afflué, les bénévoles se sont présentés dans les bureaux de campagne et les sympathisants se sont multipliés.

La campagne de M. Trump a cherché à définir Mme Harris de manière négative, la critiquant pour avoir traversé la frontière et faisant des commentaires désobligeants sur son héritage.

« Je ne savais pas qu'elle était noire jusqu'à ce qu'elle devienne noire il y a quelques années, et maintenant elle veut être connue comme noire », a déclaré M. Trump lors de la convention annuelle de l'Association nationale des journalistes noirs à Chicago. « Je ne sais donc pas si elle est indienne ou noire ».

Dans sa réponse, Mme Harris a fait remarquer qu'il s'agissait du « même spectacle que toujours : la division et le manque de respect ».

« Le peuple américain mérite un dirigeant qui dise la vérité, un dirigeant qui ne réagisse pas avec hostilité et colère lorsqu'il est confronté aux faits. Nous méritons un dirigeant qui comprenne que nos différences ne nous divisent pas. Elles sont une source essentielle de notre force », a déclaré Mme Harris.