MONDE
OMS : Le suicide est la troisième cause de décès chez les 15-29 ans
Bakou, 29 novembre, AZERTAC
À l’échelle mondiale, un jeune âgé de 10 à 19 ans sur sept souffre d’un trouble mental, ce qui représente 15 % de la charge mondiale de morbidité dans cette tranche d’âge.
La dépression, l’anxiété et les troubles du comportement sont parmi les principales causes de morbidité et de handicap chez les adolescents.
Le suicide est la troisième cause de décès chez les 15-29 ans.
Lorsque les troubles mentaux ne sont pas pris en charge à l’adolescence, les conséquences se font sentir jusqu’à l’âge adulte, ce qui nuit à la santé physique et mentale et limite la possibilité de mener une vie épanouissante.
Une personne sur six est âgée de 10 à 19 ans. L’adolescence est une période unique de formation. Les changements physiques, émotionnels et sociaux, ainsi que la pauvreté, la maltraitance ou la violence, peuvent rendre les adolescents vulnérables aux troubles mentaux. Pour que les adolescents soient en bonne santé et se sentent bien pendant cette étape de leur vie puis à l’âge adulte, il faut absolument éviter qu’ils tombent dans des écueils, mettre en avant l’apprentissage socioaffectif et le bien-être psychologique et leur garantir un accès aux soins de santé mentale.
À l’échelle mondiale, on estime qu’un jeune de 10 à 19 ans sur sept (14 %) souffre de troubles mentaux (1) ; pourtant, ces troubles ne reçoivent pas l’attention qu’ils méritent et sont très peu pris en charge.
Les adolescents souffrant de troubles mentaux sont particulièrement exposés à l’exclusion sociale, à la discrimination, à la stigmatisation (ce qui joue sur la mesure dans laquelle ils sont disposés à demander de l’aide), aux difficultés éducatives, aux comportements à risque, aux problèmes de santé physique et aux violations des droits humains.
L’adolescence est une période cruciale pour l’adoption d’habitudes sociales et émotionnelles importantes pour le bien-être mental. Il s’agit notamment pour les adolescents d’adopter des rythmes de sommeil sains, d’avoir une activité physique régulière, de développer leurs capacités d’adaptation, et d’apprendre à résoudre des problèmes, à nouer des relations interpersonnelles et à gérer leurs émotions. Un environnement protecteur et favorable au sein de la famille, à l’école et dans la communauté en général joue également un rôle.
De multiples facteurs ont une influence sur la santé mentale. Plus les facteurs de risque auxquels sont exposés les adolescents sont nombreux, plus l’impact potentiel sur leur santé mentale est important. Parmi les facteurs qui peuvent contribuer au stress à l’adolescence, il y a l’adversité, la pression pour se conformer à ses pairs et l’exploration de l’identité. L’influence des médias et les normes de genre peuvent exacerber le décalage entre la réalité vécue par un adolescent et ses perceptions ou aspirations pour l’avenir. D’autres déterminants importants de la santé mentale des adolescents sont la qualité de leur vie familiale et leurs relations avec leurs pairs. On sait que la violence (en particulier la violence sexuelle et le harcèlement), une éducation sévère, les problèmes graves et les difficultés socioéconomiques font peser un risque sur la santé mentale.
Certains adolescents risquent davantage de souffrir de troubles mentaux en raison de leurs conditions de vie, de la stigmatisation, de la discrimination ou de l’exclusion, ou encore du manque d’accès à un accompagnement et à des services de qualité. C’est le cas notamment des adolescents vivant dans des situations de crise humanitaire et de fragilité ; des adolescents souffrant de maladies chroniques, de troubles du spectre autistique, d’un handicap intellectuel ou d’autres troubles neurologiques ; des adolescentes enceintes, des parents adolescents ou des adolescents mariés de force ou à un âge précoce ; des orphelins ; ainsi que des adolescents issus de minorités ethniques ou sexuelles ou d’autres groupes victimes de discrimination.
Les troubles émotionnels sont fréquents chez les adolescents. Les troubles anxieux (qui peuvent prendre la forme de crises de panique ou d’une inquiétude excessive) sont les plus répandus dans cette tranche d’âge et sont plus fréquents chez les adolescents plus âgés. On estime que 4,4 % des 10-14 ans et 5,5 % des 15-19 ans souffrent d’un trouble anxieux (1). On estime que la dépression survient chez 1,4 % des adolescents âgés de 10 à 14 ans et chez 3,5 % de ceux âgés de 15 à 19 ans (1). Certains symptômes sont communs à la dépression et à l’anxiété, notamment les variations rapides et inattendues de l’humeur.
L’anxiété et les troubles dépressifs peuvent avoir de graves répercussions sur l’absentéisme et le travail scolaires. Le repli sur soi peut exacerber l’isolement et la solitude. La dépression peut conduire au suicide.
Les troubles du comportement sont plus fréquents chez les jeunes adolescents. Le trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) survient chez 2,9 % des jeunes de 10 à 14 ans et 2,2 % des jeunes de 15 à 19 ans (1), qui ont du mal à fixer leur attention et/ou ont un comportement caractérisé par une activité excessive et agissent sans tenir compte des conséquences. Le trouble des conduites (dont les comportements destructeurs ou provocateurs sont un symptôme) touche 3,5 % des jeunes âgés de 10 à 14 ans et chez 1,9 % des jeunes âgés de 15 à 19 ans (1). Les troubles du comportement peuvent avoir des conséquences sur l’éducation des adolescents et augmentent le risque de commettre des délits.
Les troubles de l’alimentation, tels que l’anorexie mentale et la boulimie, apparaissent généralement à l’adolescence et au début de l’âge adulte. Ils se traduisent par un comportement alimentaire anormal et une préoccupation excessive pour la nourriture, accompagnée dans la plupart des cas d’inquiétudes concernant le poids et la forme du corps. Les filles sont plus souvent touchées que les garçons. Les troubles de l’alimentation peuvent avoir une incidence sur la santé physique et sont souvent concomitants de la dépression, de l’anxiété et des troubles liés à la consommation de substances. On estime qu’ils touchent 0,1 % des 10-14 ans et 0,4 % des 15-19 ans (1). Ils sont associés au suicide. L’anorexie mentale peut entraîner une mort prématurée, souvent due à des complications ou au suicide, et elle est associée à une mortalité plus élevée que tout autre trouble mental.
Les troubles qui se manifestent par des symptômes psychotiques, notamment des hallucinations ou des idées délirantes, apparaissent le plus souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Les expériences psychotiques peuvent interférer avec la vie quotidienne et la scolarité, et sont souvent source de stigmatisation ou de violations des droits humains. La schizophrénie touche 0,1 % des 15-19 ans (1).
Le suicide est la troisième cause de décès chez les grands adolescents et les jeunes adultes (15-29 ans) (2). Les facteurs de risque de suicide sont multiples : usage nocif de l’alcool, maltraitance pendant l’enfance, stigmatisation à l’encontre des personnes qui cherchent de l’aide, obstacles à l’accès aux soins et accès aux moyens permettant de passer à l’acte. Les médias numériques, comme tout autre média, peuvent jouer un rôle important aussi bien pour renforcer que pour affaiblir les initiatives de prévention du suicide. (OMS)