MONDE
ONU : La COP29 devrait servir de tremplin à une discussion détaillée sur les nouveaux plans nationaux ambitieux
Bakou, 25 octobre, AZERTAC
Les émissions annuelles de gaz à effet de serre atteignent un niveau record et des mesures urgentes doivent être prises pour prévenir des pics de température catastrophiques et éviter les pires impacts du changement climatique, selon un nouveau rapport publié jeudi par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).
En bref, les pays doivent commencer à réduire leurs émissions immédiatement, selon le rapport 2024 de l’ONU sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions.
« Le moment est venu de faire face à la crise climatique », a déclaré la Directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen.
« Nous avons besoin d’une mobilisation mondiale d’une ampleur et d’un rythme jamais vus auparavant, et ce dès maintenant, avant la prochaine série d’engagements climatiques. », a-t-elle ajouté.
Sinon, a-t-elle averti, l’objectif de 1,5°C pour limiter la hausse des températures fixé par l’Accord de Paris sur le changement climatique « sera bientôt mort, et l'objectif de bien en dessous de deux degrés Celsius prendra sa place dans l’unité de soins intensifs ».
Les objectifs climatiques pourraient s’évaporer
Publié lors de la conférence mondiale sur la biodiversité COP16 à Cali, en Colombie, le rapport suit l’écart entre la direction que prennent les émissions mondiales de gaz à effet de serre avec les engagements actuels des pays et la direction qu’elles devraient prendre pour limiter le réchauffement bien en dessous de 2°C et poursuivre l’objectif de 1,5°C conformément aux objectifs de température fixés dans l’Accord de Paris de 2015 sur le changement climatique.
Selon le rapport, l’objectif de 1,5°C sera irréaliste d’ici quelques années, à moins que les nations ne s’engagent collectivement à réduire de 42 % leurs émissions annuelles de gaz à effet de serre d’ici 2030 et de 57 % d’ici 2035 dans le cadre de la prochaine série de contributions déterminées au niveau nationales et qu’elles n’appuient cette démarche par une action rapide.
Ces contributions auto-définies décrivent les mesures à prendre pour réduire les émissions et s’adapter aux impacts du climat – sécheresses, inondations et phénomènes météorologiques extrêmes – en garantissant les fonds nécessaires et en actualisant les plans tous les cinq ans, la prochaine fois début 2025, avant les négociations sur le climat de la COP30 au Brésil.
« La planète sur la corde raide »
Sans réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, le monde pourrait être confronté à une augmentation inévitable et catastrophique de la température de 3,1°C, selon le rapport, qui arrive à un moment où les gouvernements ne parviennent pas à tenir pleinement leurs promesses.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que l’écart en matière d’émissions n’était pas une notion abstraite. En effet, il existe un lien direct entre l’augmentation des émissions et des catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes et intenses.
« Nous sommes sur une corde raide à l’échelle planétaire », a-t-il averti dans un message vidéo. « Soit les dirigeants parviennent à combler l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, soit nous plongeons tête baissée dans une catastrophe climatique affectant les plus pauvres et les plus vulnérables».
Les technologies abordables peuvent aider
La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP29 qui se déroulera à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre, devrait servir de tremplin à une discussion détaillée sur ces nouveaux plans nationaux ambitieux, a-t-il déclaré, affirmant que l’événement « lance le chronomètre pour que les pays présentent de nouveaux plans d’action nationaux sur le climat d’ici l’année prochaine ».
« Les gouvernements ont convenu d’aligner ces plans sur 1,5 degré Celsius », a-t-il déclaré.
Cela signifie qu’ils doivent réduire toutes les émissions de gaz à effet de serre et couvrir l’ensemble de l’économie, en favorisant les progrès dans tous les secteurs, a-t-il dit, exhortant les plus grandes économies – les membres du G20 responsables d’environ 80 % de toutes les émissions – à prendre la tête de ce processus.
Il y a de l’espoir, a souligné le chef de l’ONU.
« Le rapport d’aujourd’hui montre que les technologies abordables et existantes peuvent permettre les réductions d’émissions dont nous avons besoin d’ici 2030 et 2035 pour respecter la limite de 1,5 °C, mais seulement avec une augmentation de l’ambition et du soutien », a-t-il estimé.
L’énergie propre peut changer la trajectoire
Le rapport montre un potentiel important de réduction des émissions jusqu’à 31 gigatonnes de CO₂ d’ici 2030, ce qui se traduit par environ 52 % des émissions déclarées en 2023, et de 41 gigatonnes d’ici 2035, contribuant ainsi à atteindre l’objectif de 1,5°C pour les deux années.
L’augmentation de l’utilisation de l’énergie solaire photovoltaïque et éolienne pourrait contribuer à hauteur de 27 % de la réduction totale en 2030 et de 38 % d’ici 2035. En outre, la conservation des forêts pourrait fournir environ 20 % des réductions nécessaires au cours des deux années.
D’autres stratégies efficaces incluent l’amélioration de l’efficacité énergétique, l’électrification de divers secteurs et la transition des combustibles fossiles dans les bâtiments, les transports et l’industrie, selon le rapport.
Cependant, le document indique que la réalisation d’une fraction de ce potentiel nécessitera une coopération internationale sans précédent et une approche globale de la part des gouvernements, axée sur la maximisation des avantages socioéconomiques et environnementaux tout en minimisant les compromis. (ONU)