Procès : Dépositions des témoins sur l'occupation des terres azerbaïdjanaises et le meurtre de civils par l’armée arménienne






























Bakou, 16 mai, AZERTAC
Le procès des citoyens de la République d'Arménie, à savoir Araïk Haroutiounian, Arkadi Ghoukassian, Bako Sahakian, Davit Ichkhanian, David Babayan, Levon Mnatsakanian et d'autres, accusés de crimes contre la paix et l'humanité, de crimes de guerre, y compris la préparation et la réalisation d'une guerre d'agression, de génocide, de violations des lois et coutumes de la guerre, ainsi que d'actes de terrorisme, de financement du terrorisme, de prise et de maintien du pouvoir par la force, et de nombreux autres crimes, s’est poursuivi jeudi 15 mai.
Lors de l’audience tenue au Tribunal militaire de Bakou dans le Complexe judiciaire de Bakou, présidée par le juge Zeynal Aghaïev et composée de Djamal Ramazanov et Anar Rzaïev (juge suppléante Gunel Samadova), des interprètes et des avocats de la défense ont été mis à la disposition des accusés.
Les personnes accusées et leurs avocats, une partie des victimes, leurs héritiers et représentants légaux, ainsi que des procureurs ont pris part à l’audience.
Au début de l’audience, le juge Zeynal Aghaïev a présenté le personnel du tribunal et les interprètes aux victimes présentes pour la première et leur a expliqué leurs droits et obligations légaux.
Ensuite, l’avocat de David Babayan a demandé au tribunal, d’être remplacé en raison d’un traitement médical en cours pour une maladie.
David Babayan a déclaré qu’il n’avait aucune objection au changement de son avocat.
Par la suite, le tribunal a poursuivi son travail par l’audition des victimes.
La victime Sudjaet Medetova a déclaré que son époux avait été tué le 16 mai 1992, à la suite des tirs de roquettes par l’armée arménienne sur la ville de Fuzouli.
En réponse à une question du procureur Vussal Abdoullaïev, elle a affirmé que lorsque les forces armées arméniennes avaient occupé la région, elles l’avaient assiégée de quatre côtés. Les civils n’avaient même pas été autorisés à s’échapper et ils avaient été pris pour cible avec divers types d’armes, ce qui avait entraîné un grand nombre de morts.
Une autre victime, Agchin Aghazadé, a déclaré que son père et son frère avaient perdu la vie à la suite des tirs de roquettes des unités de l’armée arménienne sur le Commissariat militaire de la région de Fuzouli depuis la direction de Hadrout, le 16 mars 1992.
Il a ajouté que son oncle ainsi que neuf habitants civils du village avaient également été tués pendant l’occupation de leur village en 1993. « Aucune des personnes tuées n’était armée, elles étaient des civils.
La victime Rey Gassimov a déclaré : « La ville d’Aghdam était bombardée par l’armée arménienne depuis le printemps 1992. À la suite de ces tirs, des dizaines d’habitants d’Aghdam ont été tués ou blessés. Ma tante, âgée de 70 ans, a également été blessée lors de ces tirs et est décédée par la suite. »
La victime a souligné dans son témoignage que lorsqu’ils avaient été contraints de fuir leur domicile à Aghdam, on ne leur avait pas permis d’emporter leurs effets personnels.
En réponse à une question de Nessir Baïramov, chef du Département des poursuites publiques du Parquet général, il a déclaré que les revendications territoriales des Arméniens sur Aghdam avaient commencé en 1988, après les rassemblements à Khankendi.
Une autre victime, Karim Novrouzov, a indiqué que la dernière attaque à grande échelle de l’armée arménienne avait eu lieu le 12 mars 1992.
« Les Arméniens ont attaqué cinq villages dans la région d’Aghdéré, y compris notre village de Bach Guneypéyé. Ils ont assiégé le village et ont tiré à partir de chars et d’artillerie lourde. Ils disposaient de forces militaires suffisantes, munies d’armes automatiques, de mitrailleuses et de fusils de précision. Mon père est décédé le 12 mars 1992 alors qu’il sauvait des civils du massacre. En plus de mon père, mon frère, deux oncles, d’autres membres de ma famille, ainsi que mon ami d’enfance, ont été tués à ce moment-là. On ignore actuellement où se trouvent leurs corps », a ajouté Karim Novrouzov.
En réponse à une question de Vussal Aliyev, assistant principal du Procureur général, il a déclaré que lors de cette attaque, son père Evez Novrouzov, son frère Ziya Novrouzov, ses oncles Issa Novrouzov, Esseddin Novrouzov et Chemseddin Novrouzov, sa grand-mère Sékiné Novrouzova ainsi que d’autres résident du village, soit un total de 17 civils azerbaïdjanais, avaient été tués.
La victime Bakhtiyar Alesguérov a témoigné devant le tribunal que les forces armées arméniennes avaient attaqué leur village de Bach Guneypéyé de la région d’Aghdéré de quatre côtés le 12 mars 1992. « À cette époque, j’avais 17 ans et j’ai été blessé à la jambe et à l’épaule lors de l’incident. Des innocents ont été abattus et tués durant l’attaque », a-t-il précisé.
En réponse à une question de Tougaï Rahimli, assistant spécial du Procureur général, Bakhtiyar Alesguérov a déclaré que lors de l’incident, des soldats arméniens ont tué son grand-père Balaï Garibov, sa grand-mère Saraï Ismaïlova, sa mère Zabilé Alesguérova, sa sœur Narghiz Alesguérova, ainsi que sa tante Ramilé Alesguérova. Le sort de leurs corps reste encore inconnu.
La victime Elchad Aslanov a souligné que l’armée arménienne avait assiégé cinq villages de la région d’Aghdéré le 16 mars 1992. Il a affirmé que des soldats arméniens avaient tué son père, ses oncles et d’autres civils.
La victime Kenan Baïramov a déclaré que les forces armées arméniennes avaient attaqué la région de Terter de l’Azerbaïdjan depuis 1992. En réponse à une question du procureur Fouad Moussaïev, il a indiqué que le frère de l’accusé Araïk Haroutiounian avait également fait partie de ceux qui avaient participé à ces attaques. La région de Terter a subi de nombreuses pertes humaines au cours de cette guerre. Les unités de l’armée arménienne ont tiré sur Terter depuis les territoires de l’Azerbaïdjan qu’elles avaient occupé alors. La victime a précisé qu’il avait eu de graves problèmes de santé durant la guerre. Son état s’est aggravé pendant son témoignage, nécessitant un examen médical.
Kenan Baïramov a souligné qu’on avait versé de l’acide sur la tête de l’un des anciens prisonniers, à son retour de captivité, et qui n’a pas survécu longtemps.
La victime Vaguif Maharramov a indiqué qu’il avait souffert lors de l’occupation de Djabraïl. « En raison de la politique d’occupation et de la guerre d’agression menée par l’Arménie, de nombreux habitants de la région ont été tués. Les habitants ont été expulsés de leurs terres ancestrales et leurs biens ont été pillés », a-t-il ajouté.
En réponse à une question de la procureure Terané Mammadova, la victime a déclaré que l’attaque contre Djabraïl avait commencé entre 1990 et 1991. « La partie arménienne a attaqué la région avec divers types d’armes et du matériel lourd. Les habitants étaient principalement pris pour cible pendant la saison des semailles », a-t-il dit.
En réponse à une question de l’accusé Davit Ichkhanian, la victime a précisé qu’il occupait le poste de chef de la police à Djabraïl. Il a également affirmé que des mercenaires étrangers faisaient partie des assaillants ayant attaqué Djabraïl.
Une autre victime, Elkhan Mehdiyev, a déclaré que son frère avait été tué à Goubadly en 1992, à la suite d’une attaque de l’armée arménienne.
Il a souligné que des soldats arméniens avaient tiré sur la région depuis la frontière arménienne. Il a ajouté que son père avait été pris en otage plus tôt, et que sa famille avait reçu son corps six mois plus tard.
La victime Osman Valiyev a fait savoir que ce qui s’était passé à Zenguilan, bien que de moindre ampleur que la tragédie de Khodjaly, était terrible.
Il a indiqué que 11 villages de la région de Zenguilan avaient été occupés par l’armée arménienne en décembre 1992.
Des civils avaient été torturés pendant l’occupation, et de nombreuses personnes avaient perdu la vie.
« Après l’occupation de Zenguilan, Goubadly, Djabraïl et des zones littorales de la rivière Araz en 1993, la région de Zenguilan a été coupée du reste de l’Azerbaïdjan », a souligné la victime.
La victime Serkhan Moussaïev a déclaré que Terter était sous les tirs d’artillerie de l’armée arménienne depuis 1991 : « En conséquence, il y a eu des morts et des blessés parmi les civils, et des habitations ont été endommagées. »
La victime Meded Humbetalyev, qui a témoigné devant le tribunal, a également déclaré qu’il avait souffert lors de l’occupation de Djabraïl.
Il a précisé que l’attaque contre la région avait été menée avec divers types d’armes, y compris du matériel lourd. « L’Arménie a pris pour cible Djabraïl depuis Hadrout, qu’elle occupait à l’époque. Les 15 personnes présentes aujourd’hui au tribunal ne sont pas jugées en raison de leur nationalité arménienne, mais parce qu’elles ont commis les crimes les plus graves contre le peuple azerbaïdjanais. Ces personnes ont opprimé les habitants de Djabraïl pendant l’occupation de la région. Pendant qu’elles occupaient nos territoires, elles ont détruit nos cimetières, sorti les cadavres des tombes et les ont profanés », a-t-il affirmé.
Pendant le témoignage de la victime au tribunal, une vidéo filmée au moment de l’occupation des régions azerbaïdjanaises par les forces armées arméniennes a été diffusée. En montrant les images, la victime a déclaré : « Voici le territoire de la région de Goubadly. Après l’occupation de Goubadly, l’armée arménienne a attaqué Zenguilan depuis ce territoire et a incendié leur village. Les soldats ont brûlé les corps des Azerbaïdjanais qu’ils avaient tués dans le village de Derzili. »
Dans la vidéo, un combattant de l’armée arménienne parle de la hauteur stratégique qu’ils ont prise. Il affirme qu’ils vont avancer à partir de là pour aller à Zenguilan. Il dit qu’ils accomplissent la « volonté » de leurs grands-pères et qu’ils atteignent leurs objectifs. Ensuite, ils interprètent le chant dachnak intitulé « Lève-toi, Dro dachnak ».
La vidéo montre un drapeau portant l’inscription « Parti Dachnaksoutioun ». En réponse à une question des procureurs, la victime a déclaré que les soldats arméniens avaient versé de l’essence sur les corps des Azerbaïdjanais tués et les avaient brûlés. Il a précisé dans son témoignage que l’armée arménienne avait lancé une attaque contre Zenguilan depuis le village de Derzili le 25 octobre 1993, en utilisant des chars. Il a dit que sept de nos policiers y étaient héroïquement tombés en martyrs. Il a été grièvement blessé à la suite de l’explosion d’un obus de char tombé près de lui, recevant dix-sept éclats. La victime a ajouté que les images suivantes avaient été tournées dans le village de Zilanly de la région de Goubadly. Il a indiqué que les forces armées arméniennes avaient incendié les villages, y compris Mammadbeyli, où il avait vécu. Les corps des sept policiers tués n’ont toujours pas été retrouvés. Leurs familles les attendent toujours.
Ilyas Chamilov, qui a témoigné devant le tribunal, a également souligné qu’il avait souffert en raison des bombardements de Terter par l’Arménie. Il a déclaré que Terter avait constamment été sous le feu à cette époque.
Une autre victime, Enver Gafarov, a indiqué qu’il avait souffert lors de l’occupation de Djabraïl. Il a affirmé que lors de l’attaque de l’armée arménienne contre Djabraïl, les civils avaient été pris pour cible. Selon lui, les habitants ont été principalement attaqués pendant la saison des semailles et des récoltes.
La victime Aslan Chahbazov a également parlé de l’occupation de Goubadly, en précisant que les attaques contre les habitants de la région avaient commencé depuis 1988-1989. Il a précisé que la région avait été bombardée avec différents types d’armes, déclarant que de nombreux membres de sa famille étaient tombé en martyrs au cours de cette guerre.
Les victimes Azad Moussaïev et Azer Eminov ont fait savoir qu’ils avaient souffert respectivement lors de l’occupation de Zenguilan et de Goubadly. Dans leurs déclarations, ils ont souligné que les accusés avaient commis des crimes contre l’humanité dans leur ensemble.
Aliséfa Gouliyev, qui a témoigné devant le tribunal, a dit qu’il avait lui aussi souffert lors de l’occupation de Zenguilan, précisant que des soldats arméniens avaient martyrisé les civils à cette époque, avaient tiré sur les civils et les avaient décapités. L’objectif était d’anéantir la population.
Pendant les témoignages des victimes lors du procès, les accusés leur ont également posé des questions.
La prochaine audience a été fixée au 16 mai.
Il convient de noter que 15 personnes d'origine arménienne sont accusées dans le cadre d'une affaire pénale portant sur de nombreux crimes commis au cours de la guerre d'agression menée par l'État arménien et de l’organisation criminelle susmentionnée. Cette guerre a été menée sous la direction et avec la participation directe des organismes étatiques arméniens, de leurs responsables, de leurs forces militaires et d’unités armées illégales. Elle s'est déroulée sous la gestion centralisée et le contrôle strict de l'Arménie, avec des ordres, directives et instructions donnés à la fois verbalement et par écrit, ainsi qu'un soutien matériel, technique et en personnel fourni par l'État arménien. L'affaire concerne également la création d’entités illégales sur le territoire de l'Azerbaïdjan dans le but d'agresser militairement le pays, en violation des normes du droit interne et international. Parmi les figures impliquées directement ou indirectement dans ces actes figurent Robert Kotcharian, Serge Sarkissian, Vazgen Manoukian, Vazgen Sarkissian, Samvel Babayan, Vitali Balassanian, Zori Balayan, Seyran Ohanyan, Archavir Karamian, Monte Melkonian et d'autres encore.
Il est à noter que 15 personnes, dont Araïk Haroutiounian, Arkadi Ghoukassian, Bako Sahakian, Davit Ichkhanian, David Manoukian, David Babayan, Levon Mnatsakanyan, Vassili Beglaryan, Erik Ghazaryan, Davit Allahverdian, Gourgen Stepanian, Levon Balayan, Madat Babayan, Garik Martirossian et Melikset Pachayan, sont inculpées en vertu des articles 100 (planification, préparation, déclenchement et conduite d'une guerre d'agression), 102 (attaque contre des personnes ou des organisations bénéficiant d'une protection internationale), 103 (génocide), 105 (extermination de la population), 106 (réduction en esclavage), 107 (déportation ou déplacement forcé de la population), 109 (persécution), 110 (disparition forcée de personnes), 112 (privation de liberté contraire au droit international), 113 (torture), 114 (mercenariat), 115 (violation des lois et coutumes de la guerre), 116 (violation du droit international humanitaire en temps de conflit armé), 118 (pillage militaire), 120 (meurtre intentionnel), 192 (entrepreneuriat illégal), 214 (terrorisme), 214-1 (financement du terrorisme), 218 (création d'une association (organisation) criminelle), 228 (acquisition, transfert, vente, stockage, transport et possession illégaux d'armes, de leurs composants, de munitions, d'explosifs et de dispositifs), 270-1 (actes menaçant la sécurité de l'aviation), 277 (assassinat d'un fonctionnaire d'État ou d'une personnalité publique), 278 (prise et maintien du pouvoir par la force, changement forcé de la structure constitutionnelle de l'État), 279 (création d’unités et groupes armés non prévus par la loi) ainsi que d'autres articles du Code pénal de la République d'Azerbaïdjan.