ECONOMIE
UIT : Les pays et organisations intensifient l’action du numérique vert après la COP29
Bakou, 27 novembre, AZERTAC
Les gouvernements, les entreprises et les organisations numériques du monde entier se sont engagés de manière unifiée à intensifier l’action climatique dans l’ensemble de l’industrie technologique mondiale, selon l’Union internationale des Télécommunications (UIT).
La technologie et les préoccupations environnementales étant de plus en plus liées, la Déclaration de la COP29 sur l’action écologique dans le domaine du numérique reconnaît la part croissante du secteur de la technologie dans la consommation mondiale d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais le document, largement approuvé lors de la COP29 souligne également que les technologies numériques sont un outil crucial pour le développement durable.
Au total, la déclaration avait reçu le soutien de 75 pays et de plus de 1 170 entités non étatiques (y compris des entreprises, des organisations de la société civile, des organisations internationales et régionales et d’autres parties prenantes) au moment où la COP29 s’est achevée le 24 novembre. Dans un contexte de hausse des températures mondiales et de multiplication des risques et catastrophes liés aux conditions météorologiques, la déclaration vise à accélérer la transition vers un développement numérique positif pour le climat.
L’appel à une responsabilité climatique à l’échelle de l’industrie s’appuie sur Action numérique écologique, une initiative publique-privée lancée par la Union internationale des télécommunications (UIT) il y a un an avec des partenaires dans le monde entier. La Banque mondiale, qui a triplé ses investissements dans le numérique vert pour atteindre 700 millions USD l’année dernière, a promis un soutien accru pour aider les pays à mettre en œuvre la Déclaration de la COP29 sur l’action numérique verte. La présidence de la COP29, assurée cette année par l’Azerbaïdjan, a placé ce double rôle de la technologie au premier plan des négociations sur le climat.
Le réseau dédié Journée de la numérisation le 16 novembre – une première dans le cadre des négociations de l’ONU sur le climat – s’est tenue une table ronde de haut niveau sur le « Plan d’action numérique pour un monde vert ». Les discussions à Bakou sur le potentiel de transformation des technologies numériques ont abouti à l’adoption de la Déclaration d’action pour le numérique vert, qui vise à promouvoir la réduction des émissions dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) tout en rendant les technologies numériques vertes largement accessibles.
La déclaration énonce huit objectifs principaux : Tirer parti des technologies et des outils numériques pour agir en faveur du climat – avec des technologies durables qui contribuent à réduire les émissions de GES, à améliorer l’efficacité énergétique, à soutenir les communautés résilientes face au changement climatique et à améliorer la surveillance du climat. Instaurer une infrastructure numérique résiliente • les infrastructures essentielles des systèmes numériques sont conçues pour résister aux effets climatiques et maintenir leur fonctionnalité dans des conditions défavorables. Atténuer les effets du numérique sur le climat ‒ avec l’élaboration de politiques et de technologies pour ramener les émissions de GES à zéro et réduire au minimum l’intensité de ressources des technologies numériques, à la fois par l’efficacité énergétique et par une meilleure gestion des déchets électroniques (DEEE). Promouvoir l’inclusion et la maîtrise des outils numériques l’amélioration de l’accès aux technologies numériques et aux compétences numériques dans les pays en développement, y compris les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, grâce au renforcement des capacités des jeunes et des femmes, ainsi qu’à l’appui aux start-ups, aux petites et moyennes entreprises et aux instituts de recherche, afin de favoriser la pérennité des écosystèmes numériques locaux. Prise de décision fondée sur les données - avec des méthodes d’évaluation permettant d’estimer l’impact climatique net des solutions numériques, de suivre et de normaliser les données relatives au climat et à la consommation d’énergie, et de surveiller le respect de la réglementation et la qualité des données. Promouvoir l’innovation durable en mobilisant les fonds climatiques existants et en investissant massivement dans des technologies écologiquement durables et des infrastructures résilientes fondées sur l’accès ouvert aux technologies, la protection de la propriété intellectuelle et une large collaboration entre les secteurs tout au long du processus de développement technologique. Encourager des pratiques de consommation durables par la sensibilisation et l’éducation des consommateurs sur la consommation numérique durable. Faciliter l’échange de bonnes pratiques - les pays partageant des politiques et des applications technologiques efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer l’adaptation et la résilience.
La déclaration préconise l’intégration de la durabilité numérique dans les stratégies climatiques nationales, l’investissement dans les technologies vertes et l’utilisation de méthodologies scientifiques pour démontrer l’impact positif des solutions numériques. Il souligne également la nécessité pour les technologies numériques d’atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris et d’autres engagements internationaux sur le climat. La déclaration invite les gouvernements nationaux, les organisations internationales, les institutions financières, le secteur privé, les établissements universitaires et les organisations de la société civile à adhérer à ces objectifs et à participer activement à la concrétisation de leur projet.