Un forum d'affaires azerbaïdjano-iranien organisé à Bakou
Le forum d'affaires a été marqué par la présence des présidents Ilham Aliyev et Massoud Pezeshkian VIDEO
Bakou, 28 avril, AZERTAC
Le Centre Heydar Aliyev, à Bakou, a accueilli le 28 avril un forum d'affaires azerbaïdjano-iranien.
Le forum d'affaires a été marqué par la présence des présidents de la République d’Azerbaïdjan et de la République islamique d’Iran, MM. Ilham Aliyev et Massoud Pezeshkian.
Le président azerbaïdjanais a pris la parole lors du forum d’affaires.
Discours du président Ilham Aliyev
– Honorable Monsieur le Président, mon cher frère,
Dinstingués invités, Mesdames et Messieurs,
Aujourd'hui, c’est la visite officielle en Azerbaïdjan du Président de la République islamique d'Iran, M. Pezeshkian. Je peux affirmer que cette visite a été un grand succès. Les accords obtenus et les documents signés à cette occasion confirment une fois de plus l’amitié et la fraternité qui unissent l’Azerbaïdjan et l’Iran. En bref, cette visite officielle a porté des fruits politiques très positifs. Parmi les documents signés, je souhaite mentionner tout particulièrement la Déclaration conjointe signée par les deux présidents. Il s'agit d’un document très important, qui trace les grandes lignes de notre coopération future. Bien entendu, nous souhaitons que notre coopération commerciale et économique soit tout aussi fructueuse. Malheureusement, cela n’a pas encore été le cas jusqu’à présent. Toutefois, je suis convaincu qu’à la suite de cette visite, et sur la base des résultats du forum d’affaires, nous constaterons dans les années à venir des avancées significatives dans les domaines du commerce, de l’économie, de l’investissement, et dans bien d’autres encore. Je me réjouis qu’une importante délégation d’hommes d’affaires accompagne l’honorable Monsieur le Président en Azerbaïdjan. Plus de 120 entrepreneurs iraniens, j’en suis certain, ont déjà noué des contacts avec leurs confrères azerbaïdjanais, et des projets réels verront le jour à la suite de ce forum d’affaires.
Je suis convaincu que lors de notre prochain forum d’affaires, cette salle sera entièrement remplie. Cela dit, le nombre de participants aujourd’hui est déjà important. Plus de 400 personnes prennent part à ce forum d’affaires, ce qui témoigne d’un intérêt mutuel très fort. Bien entendu, lorsque les relations politiques sont solides, les milieux d’affaires adaptent également leurs activités en conséquence. Je suis persuadé que des mesures concrètes devront être prises dans les années à venir pour accroître nos échanges commerciaux. Aujourd’hui, si l’on se réfère aux chiffres statistiques, on constate que le volume des échanges commerciaux entre nos deux pays n’atteint même pas un milliard de dollars. Cela ne peut évidemment pas nous satisfaire. C’est pourquoi il est tout à fait louable de promouvoir le commerce bilatéral, les investissements mutuels, la création d’entreprises conjointes ainsi que d’autres initiatives similaires. Je considère que le rôle principal en la matière revient à la commission intergouvernementale azerbaïdjano-iranienne. J’apprécie beaucoup les activités de cette commission. Ses coprésidents et membres se réunissent régulièrement, et chacune de leurs réunions revêt une importance capitale.
L’Azerbaïdjan et l’Iran participent également à d’importants projets internationaux, notamment le corridor de transport Nord-Sud, dans lequel nous coopérons étroitement. Nous souhaitons que ce projet ne soit pas uniquement un corridor de transport, mais qu’il permette également de créer de nouvelles opportunités d’affaires et d’implanter de nouvelles entreprises industrielles, tant en Azerbaïdjan qu’en Iran. Les possibilités sont nombreuses, car nos deux pays disposent d’un formidable potentiel économique, et les milieux entrepreneuriaux y sont particulièrement dynamiques. En somme, il s’agit de rapprocher nos entrepreneurs, comme nous le faisons aujourd’hui. Il faut les mettre en relation avec des projets concrets. Le système fiscal de nos pays, les tarifs douaniers, le climat d’investissement, la législation dans le domaine des affaires — tout cela doit être clair pour les entrepreneurs des deux côtés. Quelles sont les procédures ? Quelles sont les lois ? Une fois ces éléments bien compris, nous pourrons naturellement parler d’énormes investissements. Je pense sincèrement qu’après une longue interruption, la tenue d’une rencontre aussi réputée entre les milieux d’affaires azerbaïdjanais et iraniens, notamment un forum d’affaires avec la participation des présidents, constitue une étape très importante. Bien sûr, nous attendons des résultats concrets de la part de nos entrepreneurs.
Le gouvernement azerbaïdjanais met en œuvre de nombreux projets d’infrastructure. Nous invitons les entreprises iraniennes à y participer. Qu’il s’agisse des voies ferroviaires, des routes, des lignes de communication ou des lignes électriques, tous ces projets figurent aujourd’hui à notre ordre du jour. Par ailleurs, d’importants travaux de construction sont actuellement en cours dans les territoires libérés de l’occupation arménienne. Nous y construisons des villages et des villes quasiment à partir de zéro. Pendant l’occupation, l’Arménie a rasé toutes nos villes et nos villages. C’est pourquoi de nombreuses opportunités économiques s’y prsentent, et j’aimerais que les entrepreneurs iraniens, issus d’un pays ami et frère, s’engagent également dans cette direction.
Parmi les sujets que nous avons abordés aujourd’hui, nous avons également accordé une attention particulière aux questions liées à l’énergie électrique. Cela comprend non seulement la construction de centrales électriques, mais aussi celle de lignes de transmission. D’excellentes opportunités s’ouvrent ainsi aux entreprises jouissant d’une expérience dans ce domaine. À l’avenir, nous pourrons également envisager des projets d’échange d’énergie entre nos deux pays, aussi bien sur le plan bilatéral que multilatéral, en coopération avec les pays voisins. Plus précisément, cette question figure déjà à l’ordre du jour aujourd’hui. Le processus de production d’énergie verte a déjà commencé en Azerbaïdjan, et il présente un avenir très prometteur. Dans les cinq prochaines années, nous exploiterons notre potentiel solaire, éolien et hydraulique à hauteur de 6 500 mégawatts, dont la majeure partie sera destinée à l’exportation. Il est donc essentiel de commencer dès maintenant les préparatifs dans ce sens. Parallèlement, le projet du corridor d’Araz suscite un vif intérêt. Diverses suppositions et rumeurs circulent à ce sujet, tant dans notre région qu’au niveau international. En réalité, elles sont infondées. Il s’agit tout simplement d’un nouveau projet de transport et de connectivité, visant à relier la partie principale de l’Azerbaïdjan à la République autonome du Nakhtchivan à travers le territoire iranien. Parallèlement, de grandes opportunités de transit seront créées ici. Ce n’est pas seulement un projet pour cette région. Nous estimons qu’il devrait constituer une branche du corridor de transport s’étendant de l’Asie à l’Europe. Il devrait y avoir un nouveau corridor de connectivité de transport reliant la mer Méditerranée d’un côté et le golfe Persique de l’autre, dont de nombreux pays profiteront. Bien entendu, le rôle principal dans la mise en œuvre de ce projet revient toujours à nos deux pays, et les travaux entrepris par l’Azerbaïdjan dans ce domaine sont presque terminés. La construction du pont sur la rivière Araz du côté azerbaïdjanais est quasiment achevée, y compris celle du point de passage frontalier. Si tout se passe comme prévu, le pont routier pourra être mis en service d’ici la fin de l’année.
Quant au pont ferroviaire, cette question est également à l’ordre du jour. Nous pouvons déjà faire progresser notre chemin de fer jusqu’à la frontière iranienne l'année prochaine, dans la direction de Zenguilan-Aghbend. Et bien sûr, si la construction d’une ligne ferroviaire sur le territoire iranien est également envisagée, cela constituera également un corridor de transport international. Ainsi, de très grandes perspectives s'ouvrent devant nous, et plusieurs facteurs clés existent pour la mise en œuvre de tout cela. D’abord, l’amitié entre l’Azerbaïdjan et l’Iran, ensuite, la volonté politique mutuelle, et enfin, le fait que ces projets servent de nombreux pays et procurent des bénéfices réciproques. Il s’agit d’un projet qui fait partie des enjeux majeurs.
Bien sûr, le développement des petites et moyennes entreprises a toujours été au cœur de nos préoccupations, et je crois que les milieux d’affaires, les entrepreneurs azerbaïdjanais et iraniens, percevront correctement ces messages de la part de nos dirigeants, c'est-à-dire de la part du leadership politique, et qu’en guidant leurs actions par ces messages, ils renforceront encore plus nos relations commerciales et économiques par des mesures concrètes. J'espère sincèrement que la prochaine fois que nous nous rencontrerons ici, cette salle sera entièrement remplie.
Bienvenue une fois de plus, cher Monsieur le Président et mon cher frère.
Je souhaite également la bienvenue à nos distingués amis iraniens. Merci.
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Ensuite, le président iranien a pris la parole.
Discours du président Masoud Pezeshkian
Je tiens à exprimer une fois de plus ma gratitude à mon cher frère M. Ilham Aliyev, honorable Président de la République d’Azerbaïdjan, pour l'hospitalité et l’accueil chaleureux qui nous ont été réservés et pour la déclaration encourageante concernant la continuation constructive de nos relations mutuelles. Nous sommes ici à votre disposition et croyons que nos relations sont les mêmes qu’auparavant, de toute façon, nous avons toujours été ensemble. La frontière entre nous est comme celle entre voisins et familles, chacun a un mur et une porte d’un côté, mais ils sont toujours ensemble, se voient et entretiennent des relations. Nous devons nous entraider, partager mutuellement nos réalisations, notre production, notre science et notre culture, au bénéfice des peuples azerbaïdjanais et iranien, en tirer profit et créer un climat où les deux parties sortiront gagnantes.
Comme l’a souligné mon cher frère, l’Azerbaïdjan et l’Iran, en tant que pays situés au carrefour des routes de transport, peuvent mettre en œuvre les principaux corridors et routes de transport entre nous, les routes de transport Nord-Sud et Est-Ouest reliant nos pays à la Russie. Cela ouvre la voie au développement du commerce, de la science, de l’expérience et de la technologie.
Lors de mes rencontres avec les dirigeants de nombreux pays voisins, j’ai toujours évoqué cette idée. Elle m’a toujours occupé l’esprit, même durant mes années d’études. Pourquoi ne pas voyager ensemble en train de Pakistan vers l’Iran, l’Azerbaïdjan, la Türkiye, l’Irak et l’Arabie Saoudite ? Après tout, quel est le problème pour établir ces relations de manière confortable entre nous ?
Les pays musulmans, avec des cultures et civilisations similaires, une histoire ancienne, et des liens de parenté, tous nos voisins ont entretenu des relations entre eux pendant plusieurs millénaires, pourquoi ne pas créer un environnement favorable à de telles relations ? Le premier pas pour créer un tel environnement commence par le commerce, la culture et la science. Nos universités peuvent établir des contacts entre elles, partager l'expérience qu'elles ont acquise dans les domaines de la science, de la technologie et de la culture. Permettons à nos peuples engagés dans les secteurs du commerce et de l'industrie de transférer leur expérience dans ces domaines pour le bénéfice de la région et de nous-mêmes. Le marché qui existe dans notre région répond à nos besoins et peut également répondre aux besoins du monde entier. Ce marché est pour l’Iran, pour l’Azerbaïdjan, pour le Pakistan, pour l’Afghanistan. Nous pouvons créer un tel marché pour nous-mêmes, et cela dépend de notre volonté. Nos hommes d'affaires, nos commerçants, chers entrepreneurs d’Azerbaïdjan, devraient se donner la main et réaliser des investissements communs. Nous en Azerbaïdjan, vous en Iran, nous et vous en Irak, au Pakistan, et les Pakistanais avec nous, c'est-à-dire que nous pouvons créer une union avec des liens étroits entre nous. Nous pouvons ouvrir nos propres chemins, transférer notre propre technologie, expérience et science les uns aux autres. Nous pouvons créer un avenir de prospérité, de paix, de stabilité, de développement et de liberté pour nous-mêmes, pour notre région, et pour nos sociétés. Nous pouvons protéger la sécurité de la région par nous-mêmes. Nous n’avons besoin de personne d’autre pour venir et créer la sécurité pour nous. Nos ancêtres se sont réunis et ont résolu leurs problèmes et désaccords eux-mêmes. Je ne crois pas qu'il devrait y avoir de désaccords au plus haut niveau, il y en a certains au bas, et bien sûr, ils sont aussi provoqués de l'extérieur. Ceux qui ne veulent pas que des relations saines soient établies entre les pays voisins partageant la même culture et les mêmes traditions dans la région, essaient de perturber ces relations. Nous ne devons pas permettre que les relations saines qui existent entre nous, depuis de longue date, soient perturbées et détériorées par d'autres sous divers prétextes. Il y en a en Iran, dans notre propre société, qui ne veulent pas que tout cela se produise. Cela pourrait aussi arriver ici. Peut-être cela pourrait-il se produire en Irak. Je ne sais pas, cela pourrait aussi arriver en Afghanistan. Mais l'essentiel est que si le commerce et l'investissement se complètent, et si nous pouvons établir des relations sincères et profondes dans l'éducation, l'industrie, la science et la culture, si nos athlètes et nos artistes se rencontrent, s'ils maintiennent de bonnes relations, nous pouvons créer une région de paix et de sécurité. Je suis ici avec mon cher frère, l'honorable Président Ilham Aliyev. Depuis les premières heures, nous avons exprimé la sincérité et la loyauté l'un envers l'autre. Nous avons exprimé notre volonté de coopérer dans tous les domaines. Notre territoire et celui de l’Azerbaïdjan peuvent être un carrefour pour que l’Est rencontre l’Ouest, et pour que le Nord rencontre le Sud. Nous sommes situés dans une telle position géographique que nous pouvons établir ces connexions. Un tel travail nécessite naturellement des routes, des chemins de fer, des ports, des relations commerciales, ainsi que des frontières que nous pouvons traverser. Bien sûr, les systèmes de communication et de logiciels ont également leurs principes. Nous pouvons nous asseoir ensemble et planifier ces choses. Nous pouvons avancer avec confort, confiance et sérénité. Nous devons absolument respecter l'intégrité territoriale, la politique et la sécurité de chacun. Nous ne devrions pas avoir l'intention de nous ingérer dans les affaires intérieures de l'autre. C'est un principe auquel nous croyons fermement. J'ai ressenti un sentiment de fraternité avec mon frère lors des négociations. Nous ressentons bien la fraternité et les liens de parenté ici. En plus d'être voisins, cet endroit est particulier pour nous, il y a une grande différence entre ma visite en Europe ou en Afrique et celle en Azerbaïdjan. En général, cela n’est pas comparable. En d’autres termes, c’est un endroit où l’on se sent familier avec la culture, la langue et les gens. En ce qui concerne la nourriture, en général, tout est familier. Tu regardes et tu penses que c’est chez toi. À la suite de ce sentiment de familiarité, des sentiments de vérité, d’unité et d’amitié devraient également se manifester dans les lois, les règles et les relations. Nous sommes prêts et déterminés à ce que cela se concrétise.
Avant d'arriver ici ce matin, je suis allé voir le Guide suprême. Il vous a adressé ses salutations et a insisté sur le fait que nous devons rendre nos relations avec nos frères et sœurs ici plus sincères et plus profondes. C’est la conviction du Guide suprême, c’est le conseil qu’il m’a donné. La raison pour laquelle nous sommes ici est d’être connectés les uns aux autres. Je crois fermement que nous sommes capables de résoudre nos problèmes en nous serrant les mains. Nous pouvons imiter les pays puissants dans tous les domaines d’une manière qu’ils ne peuvent même pas imaginer eux-mêmes. Il nous suffit de nous faire confiance, de partager nos connaissances, notre expérience et nos compétences, et de conduire nos sociétés vers le développement, la prospérité et l’unité. Je suis convaincu que si nos producteurs et investisseurs s'associent, investissent les uns dans les autres, et parviennent à une vision unifiée dans les cadres et les règles, nous n’aurons plus besoin de la présence de forces extérieures dans notre région. Là où l'économie et le commerce circulent d'une frontière à l'autre, les armes et les forces militaires ne traverseront plus cette frontière. Le commerce, c'est la sécurité, la paix et la fraternité. Nous pouvons renforcer cela en respectant les lois de nos pays, en nous respectant l’un l’autres, et en acceptant nos limites et nos excuses.
Je tiens à remercier mon cher frère, l’honorable Président Ilham Aliyev, pour l’hospitalité qu’il nous a réservée ainsi qu’à notre chère délégation venant d’Iran en général. C’est vraiment un sujet de gratitude. J'espère sincèrement que cela marquera le début d’un autre succès. Je conclurai mes propos en récitant deux couplets d’un poème de Shahriyar :
Si j’étais un oiseau, porté par ce vent battant,
Je m’unirais au torrent, dévalant la montagne en chantant,
Je m’écrierais pour l’étranger qui s’éloigne au loin,
Si seulement je pouvais voir, qui a semé ce chagrin ?
Dans notre pays, qui s’est brisé, qui est resté serein ?
Moi aussi, comme toi, j’ai lancé ce souffle sur la montagne,
Toi aussi, renvoie cette voix vers les cieux, sans peines,
Que la cage du hibou ne soit pas trop étroite,
Ici, un lion hurle, pris dans sa détresse,
Il appelle les hommes sans cœur, sans noblesse.
Merci.