Une victime : Les organisateurs du génocide de Khodjaly et ceux qui l’ont dirigé ont été, de temps en temps, représentés au sein de la direction politique et militaire de l’Arménie - PROCÈS VIDEO






























Bakou, 18 avril, AZERTAC
Le procès des citoyens de la République d'Arménie, à savoir Araïk Haroutiounian, Arkadi Ghoukassian, Bako Sahakian, David Ichkhanian, Davit Babayan, Levon Mnatsakanian et d'autres, accusés de crimes contre la paix et l'humanité, de crimes de guerre, y compris la préparation et la réalisation d'une guerre d'agression, de génocide, de violations des lois et coutumes de la guerre, ainsi que d'actes de terrorisme, de financement du terrorisme, de prise et de maintien du pouvoir par la force, et de nombreux autres crimes, s’est poursuivi jeudi 17 avril.
Lors de l’audience tenue au Tribunal militaire de Bakou dans le Complexe judiciaire de Bakou, présidée par le juge Zeynal Aghaïev et composée de Djamal Ramazanov et Anar Rzaïev (juge suppléante Gunel Samadova), des interprètes et des avocats de la défense ont été mis à la disposition des accusés.
Les personnes accusées et leurs avocats, une partie des victimes, leurs héritiers et représentants légaux, ainsi que des procureurs ont pris part à l’audience.
Le juge Zeynal Aghaïev a expliqué aux victimes présentes pour la première fois leurs droits et devoirs conformément à la législation en vigueur.
L'accusé Arkadi Ghoukassian a été interrogé sur les documents examinés lors de la précédente audience. Au cours de son interrogation par le procureur, il a avoué que les Azerbaïdjanais avaient été contraints de quitter Khankendi.
Il a également fait savoir qu'il avait rencontré Robert Kotcharian en 1992, Samvel Babayan en 1993, et Mourad Petrossian après 2000.
Lorsqu'il a été interrogé sur l'explosion du pont sur le fleuve Khalfalitchaï, il a déclaré se souvenir de cet événement et a ajouté que les événements survenus de 1988 à 1993 dans les territoires azerbaïdjanais occupés par l'Arménie étaient une tragédie et non des actes héroïques.
Il a également abordé le massacre perpétré par les troupes arméniennes dans le village de Baghanis Aïrym de la région de Gazakh, dans la nuit du 23 au 24 mars 1990. Il a déclaré qu'il n'était pas possible d'approuver ces actes de violence, peu importe les responsables. « Ces atrocités doivent être jugées. Ceux qui en sont responsables doivent être jugés », a-t-il ajouté.
Ensuite, Nessir Baïramov, chef du département de l’accusation publique auprès du Parquet général, a suggéré que l'enquête continue sur les preuves collectées concernant l'occupation de la ville azerbaïdjanaise de Khodjaly par les forces armées arméniennes et le génocide commis contre les Azerbaïdjanais.
Des documents et preuves sur les crimes commis avant le génocide de Khodjaly, tels que des attaques contre le village de Mecheli et des massacres de ses habitants, ont été présentés.
Les documents ont montré que le 23 décembre 1991, les troupes arméniennes ont attaqué le village de Mecheli, tuant 25 personnes et mettant le feu aux maisons, pillant le village et emportant le bétail. Un homme, Vaguif Khatchatourian, a été arrêté en lien avec cette affaire et a été condamné à 15 ans de prison par le Tribunal militaire de Bakou en novembre 2023.
Ensuite, les victimes ont témoigné. Elman Mammadov a expliqué que dans la nuit du 25 au 26 février 1992, les forces arméniennes ont tué 613 civils, dont 106 femmes et 63 enfants. « Ce qui s'est passé cette nuit-là à Khodjaly était le crime le plus impitoyable commis contre la paix et l'humanité.
Il a également mentionné que les attaques contre Khodjaly avaient commencé non seulement par des armes, mais aussi par des préparations idéologiques et des manifestations. Selon Elman Mammadov, bien que certaines sources affirment que la première manifestation contre Khodjaly a eu lieu le 13 février 1988, les événements ont en réalité commencé le 12 février à Askeran.
Le 18 septembre 1988, lors d'une manifestation à Khankendi, il a été décidé d'attaquer Khodjaly. Selon lui, environ 10 000 personnes, dont non seulement des participants à la manifestation mais aussi des individus armés et équipés de matériel spécial, se sont dirigées vers Khodjaly.
La victime a révélé un autre fait relatif à cette époque : « Les Azerbaïdjanais étaient systématiquement expulsés des entreprises opérant à Khankendi. Les chauffeurs de Khodjaly et les femmes travaillant à la manufacture de soie du Karabagh étaient soumis à des violences et tortures. Plus de 70 femmes de Khodjaly travaillaient dans les ateliers les plus dangereux des usines. On versait de l'eau bouillante sur elles, leurs mains et pieds étaient écrasés, et elles étaient insultées. »
Elman Mammadov a indiqué que le chemin menant au génocide de Khodjaly avait consisté en plusieurs étapes. L'une de ces étapes a été la destruction complète du village de Mecheli à la fin de l'année 1991, ainsi que le meurtre de près de 30 habitants du village.
Elman Mammadov a souligné qu'en plus de Mecheli, d'autres villages ont également été ciblés successivement, en déclarant : « Djamilli, Malybeyli, Gouchtchoular et Garadaghly ne sont pas séparés, ils font partie des maillons d'une même chaîne. Chaque étape avait été minutieusement planifiée avant le génocide de Khodjaly. Les organisateurs et ceux qui ont dirigé le processus ont été, de temps en temps, représentés au sein de la direction politique et militaire de l'Arménie. »
Elman Mammadov a déclaré que tous ces événements terrifiants étaient le résultat de la politique systématique et planifiée de nettoyage ethnique menée par l'État arménien au niveau gouvernemental.
Répondant aux questions des procureurs Fouad Moussaïev et Vussal Abdoullaïev, la victime a déclaré qu'avant le génocide, Khodjaly avait non seulement subi des attaques, mais avait été aussi sous un blocus, ce qui avait visé à sa destruction physique. « Le 28 janvier 1992, le dernier hélicoptère civil qui partait d'Aghdam pour se rendre à Choucha a été abattu par les arméniens au-dessus de Khankendi, faisant environ 50 victimes. Après cet incident, les vols d'hélicoptères ont été totalement suspendus. Khodjaly a été complètement bloqué, et il n'y avait plus de voie aérienne », a-t-il souligné.
Selon la victime, depuis de la soirée du 25 février 1992, les informations ont commencé à arriver selon lesquelles les forces armées arméniennes attaquaient Khodjaly depuis différents endroits. « Ce n'était pas simplement une attaque, c'était une grande opération militaire. Leur équipement et leur supériorité numérique étaient tellement importants que les défenseurs peu nombreux de Khodjaly ne pouvaient pas résister à une telle force. Le siège a duré près de trois heures. À partir de 23 heures, la ville a été bombardée par de l'artillerie lourde et des véhicules blindés. Khodjaly a été englouti par les flammes », a-t-il ajouté.
D'après Elman Mammadov, la résistance était impossible. Il a donc été décidé de vider la ville. La seule issue était en direction d'Aghdam. Cependant, la route d'Askeran était sous le contrôle des soldats arméniens. Donc, les habitants ont été contraints de prendre les sentiers forestiers. Mais cela a également été un piège planifié à l'avance.
Il s’est également exprimé sur les allégations des responsables arméniens selon lesquelles un « corridor humanitaire » aurait été offert : « Robert Kotcharian, Serge Sarkissian, Vitali Balassanian, Seyran Ohanian — ces criminels de guerre ont plus tard prétendu qu'ils avaient fourni un « corridor humanitaire ». Mais ce corridor n'existait pas. C'était une « zone de mort » montée pour piéger la population. Des équipements militaires ont été placés sur les collines entre Askeran et Aghdam. L'objectif était clair : ne laisser aucun survivant de Khodjaly pour qu'il ne puisse pas témoigner de ces atrocités. »
La victime Kubra Mammadova a déclaré qu'elle avait deux ans et demi lorsque Khodjaly a été occupée. Selon les dires de sa sœur, la ville était sous le feu de tirs venus de toutes parts. En quittant leur maison, sa mère l’avait attachée à son dos, tandis que son père avait attaché sa sœur sur le sien. Cette nuit-là, son père a été abattu. Sa sœur Khaïalé, que son père portait sur le dos, a également été touchée par balle et est morte alors qu’elle essayait de s’enfuir. Ensuite, sa mère a également été tuée. Elle est tombée au sol, a détaché Kubra de son dos, l’a posée à côté d’elle, puis s’est effondrée. Lorsque sa sœur Khatiré a tenté de la prendre, elle a été touchée par balle à son tour, blessée, puis a perdu connaissance.
La victime a également indiqué qu’après avoir passé environ trois jours sur place, on l’avait prise des bras de sa mère — pensant qu’elle était morte gelée — et emmenée dans la région d’Aghdam. Elle a repris connaissance lorsque de l’eau a été versée sur elle alors qu’on la lavait dans la mosquée de la ville d’Aghdam. Par la suite, une infirmière présente à la mosquée l’a emmenée chez elle et l’a gardée pendant un certain temps. Ensuite, grâce à un bout de papier que sa mère avait placé sur elle avec quelques informations, des proches qui la recherchaient ont pu la retrouver. Après la tragédie, sa sœur Khaïalé, son oncle Elman, sa mère, puis neuf jours plus tard son père, ont été enterrés dans l’Allée des Martyrs à Aghdam. Les Arméniens ont profané le corps de son père et lui ont arraché la peau du crâne.
La victime Fitat Mammadova a déclaré que, cette nuit-là, Khodjaly avait été la cible de tirs provenant de tous les côtés avec différents types d’armes. Selon elle, ils ont quitté la ville, traversé la rivière Gargar et se sont dirigés vers la forêt de Ketik. Alors qu’ils entraient dans la forêt, les Arméniens ont ouvert le feu sur leur groupe. Un obus a explosé à proximité, tuant son fils Gunduz qu’elle tenait dans ses bras, et la blessant elle-même.
Répondant aux questions du substitut du Procureur général chargé des missions spéciales, Tougaï Rahimli, et de la procureure Terané Mammadova, la victime a indiqué qu’après avoir quitté Khodjaly, son mari Salim Hachimov avait été blessé à la main droite dans un endroit appelé Gara Gaïa, près du village de Nakhtchivanli. Avec d’autres habitants, il a été fait prisonnier par des soldats arméniens et emmené à Askéran, où il a été détenu dans un centre de rétention du poste de police. Sa mère, Tamacha Mammadova, accompagnée de son frère Rassim Mammadov et d’autres habitants de Khodjaly, se dirigeait vers le village de Ketik lorsque des soldats arméniens à bord d’un transport de troupes blindé les ont interceptés et ont tiré une balle dans le front de son frère Rassim, le tuant sur le coup. Son autre frère, Vassif Mammadov, a été capturé et emmené à Askeran. Les Arméniens ont torturé son époux Salim dans le centre de détention du poste de police d’Askeran, lui arrachant le cœur alors qu’elle était encore en vie. Ils ont également torturé son frère Vassif, lui ont cassé les bras et les jambes, puis l’ont exécuté par balle. Son neveu Zahir a aussi été capturé alors qu’il était blessé, puis tué.
La victime Zöhrab Mouradov a indiqué que le premier martyr de Khodjaly avait été son frère Zahid Mouradov. Les Arméniens ont tiré une roquette de type « Alazan », tuant l’un de ses frères et en blessant un autre.
Zöhrab Mouradov a déclaré qu’il avait travaillé à la direction de distribution de gaz à Askeran. En 1987, les Arméniens l’en ont licencié en raison de son origine ethnique et ne lui ont pas versé son salaire pendant quatre mois. Il se trouvait à Aghdam au moment de la tragédie de Khodjaly. Il a vu, dans le village de Chelli, des habitants ayant fui Khodjaly : ils étaient pieds nus, vêtus de vêtements légers, blessés, transis de froid, couverts de boue. Il a appris que son frère Zahid, son grand-père Azim et ses deux enfants avaient été tués d’une manière cruelle par les Arméniens.
La victime Azer Djabraïlov a indiqué dans son témoignage qu’il avait 8 ans au moment du génocide de Khodjaly. « Ma mère a été martyrisée peu de temps avant que nous atteignions Chelli, alors que mon père, ma sœur et moi avons été blessés », a-t-il déclaré.
La prochaine audience a été fixée au 18 avril.
Il convient de noter que 15 personnes d'origine arménienne sont accusées dans le cadre d'une affaire pénale portant sur de nombreux crimes commis au cours de la guerre d'agression menée par l'État arménien et de l’organisation criminelle susmentionnée. Cette guerre a été menée sous la direction et avec la participation directe des organismes étatiques arméniens, de leurs responsables, de leurs forces militaires et d’unités armées illégales. Elle s'est déroulée sous la gestion centralisée et le contrôle strict de l'Arménie, avec des ordres, directives et instructions donnés à la fois verbalement et par écrit, ainsi qu'un soutien matériel, technique et en personnel fourni par l'État arménien. L'affaire concerne également la création d’entités illégales sur le territoire de l'Azerbaïdjan dans le but d'agresser militairement le pays, en violation des normes du droit interne et international. Parmi les figures impliquées directement ou indirectement dans ces actes figurent Robert Kotcharian, Serge Sarkissian, Vazgen Manoukian, Vazgen Sarkissian, Samvel Babayan, Vitali Balassanian, Zori Balayan, Seyran Ohanyan, Archavir Karamian, Monte Melkonian et d'autres encore.
Il est à noter que 15 personnes, dont Araïk Haroutiounian, Arkadi Ghoukassian, Bako Sahakian, Davit Ichkhanian, David Manoukian, Davit Babayan, Levon Mnatsakanyan, Vassili Beglaryan, Erik Ghazaryan, Davit Allahverdian, Gourgen Stepanian, Levon Balayan, Madat Babayan, Garik Martirossian et Melikset Pachayan, sont inculpées en vertu des articles 100 (planification, préparation, déclenchement et conduite d'une guerre d'agression), 102 (attaque contre des personnes ou des organisations bénéficiant d'une protection internationale), 103 (génocide), 105 (extermination de la population), 106 (réduction en esclavage), 107 (déportation ou déplacement forcé de la population), 109 (persécution), 110 (disparition forcée de personnes), 112 (privation de liberté contraire au droit international), 113 (torture), 114 (mercenariat), 115 (violation des lois et coutumes de la guerre), 116 (violation du droit international humanitaire en temps de conflit armé), 118 (pillage militaire), 120 (meurtre intentionnel), 192 (entrepreneuriat illégal), 214 (terrorisme), 214-1 (financement du terrorisme), 218 (création d'une association (organisation) criminelle), 228 (acquisition, transfert, vente, stockage, transport et possession illégaux d'armes, de leurs composants, de munitions, d'explosifs et de dispositifs), 270-1 (actes menaçant la sécurité de l'aviation), 277 (assassinat d'un fonctionnaire d'État ou d'une personnalité publique), 278 (prise et maintien du pouvoir par la force, changement forcé de la structure constitutionnelle de l'État), 279 (création d’unités et groupes armés non prévus par la loi) ainsi que d'autres articles du Code pénal de la République d'Azerbaïdjan.