CULTURE
UNESCO : L’enluminure, l’iftar, l’artisanat et l’art de jouer du balaban inscrits sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Bakou, 6 décembre, AZERTAC
L’enluminure, l’iftar, l’artisanat et l’art de jouer du balaban ont été inscrits en 2023 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
L’enluminure est un art décoratif séculaire qui se pratique sur les pages des manuscrits, des textes calligraphiés et des miniatures. L’élément principal de l’enluminure est la feuille d’or ou la peinture à l’or, qui impliquent toutes deux des connaissances et des techniques spécifiques. Des pigments naturels sont également utilisés et, depuis quelques années, l’utilisation de peintures synthétiques telles que l’aquarelle ou la gouache s’est répandue. Aujourd’hui, on retrouve des interprétations traditionnelles et contemporaines de l’élément dans les manuscrits, les miniatures et la calligraphie, ainsi que dans des œuvres d’art indépendantes. Cette pratique est transmise par le biais de l’apprentissage ainsi que par l’éducation formelle et non formelle, y compris dans de nombreuses universités, académies, centres de recherche et ateliers publics et privés. Les couleurs, les motifs et les dessins utilisés ont des significations symboliques et il est courant d’orner d’enluminures les textes religieux, les manuscrits littéraires et historiques, les actes de mariage et même les traités commerciaux. Cette pratique est donc étroitement liée aux croyances et aux pratiques culturelles des communautés. L’enluminure renforce le sentiment de continuité culturelle des collectivités aux niveaux national, régional et international. Et comme les connaissances et les méthodes traditionnelles de l’enluminure sont également utilisées dans la restauration de manuscrits et d’in-folios anciens, cette pratique contribue également à la préservation des objets historiques et culturels et à leur sauvegarde pour les générations futures.
L’iftar (également appelé eftari ou iftor dans les pays concernés) est observé par les musulmans au coucher du soleil pendant le mois de ramadan (le neuvième mois du calendrier lunaire), après l’accomplissement de tous les rites religieux et cérémoniels. Observé sans restriction d’âge, de genre et d’origine, il marque la fin quotidienne des épreuves du jeûne de l’aube au coucher du soleil. La prière du soir est suivie d’activités telles que des cérémonies, de la musique, des récits, des jeux, la préparation et le service de repas traditionnels et locaux et l’organisation de mariages. Pour les communautés, il prend souvent la forme de rassemblements ou de repas, renforçant les liens familiaux et communautaires et promouvant l’entraide, la solidarité et les échanges sociaux. Ceux qui ne pratiquent pas nécessairement le jeûne pendant le mois de ramadan peuvent également participer aux cérémonies et aux rituels liés à l’iftar. Les connaissances et les savoir-faire se transmettent généralement au sein des familles par l’enseignement oral, l’observation et la participation, et les enfants et les jeunes se voient souvent confier la préparation des plats des repas traditionnels. Au cours de ce processus, les parents expliquent également les bienfaits du jeûne et les valeurs et fonctions sociales de l’iftar. L’iftar est souvent soutenu par des entités gouvernementales, des ONG et des organisations caritatives, ainsi que par la télévision, la radio, la presse et les réseaux sociaux.
L’artisanat et l’art de jouer du balaban/mey
Le balaban (en Azerbaïdjan) ou le mey (en Türkiye) est un instrument à vent séculaire composé de trois parties : un corps, une anche double, large et plate, et une pince. L’instrument est traditionnellement fabriqué en bois de prunier ou d’abricotier et enduit d’huile de lin ou d’huile d’olive. Après séchage, les artisans percent plusieurs trous à l’avant du corps et un trou à l’arrière. La taille, le nombre de trous et les matériaux utilisés varient selon les régions. Les connaissances, les compétences et les techniques de fabrication et de jeu du balaban se transmettent généralement de manière informelle au sein des familles, par l’observation et l’expérience pratique, ainsi que par l’apprentissage formel. La pratique musicale se transmet également de manière formelle dans les universités et les écoles secondaires, les conservatoires de musique traditionnelle, les institutions et les communautés musicales étudiantes. Le balaban joue un rôle important dans les cultures musicales de l’Azerbaïdjan et de la Türkiye. Il est couramment utilisé comme instrument soliste ou d’accompagnement lors de fêtes folkloriques, de mariages et de concerts. Il constitue un élément essentiel de l’identité et de la mémoire collective de ses musiciens et artisans, ainsi qu’un moyen important de promouvoir l’identité culturelle, la solidarité et la mémoire sociale dans les deux pays, des personnes de tous âges, genres, milieux socio-économiques et ethnies se rassemblant pour écouter les représentations et y participer.