MEMOIRE SANGLANTE
Appel de la population de Khodjaly à l’Organisation des Nations Unies, au Conseil de l’Europe, à l’Organisation de sécurité et de coopération en Europe à l’occasion du 20e anniversaire du génocide de Khodjaly
Bakou, 21 février (AZERTAC). Nous, les témoins de la tuerie commise par les nationalistes arméniens dans la ville de Khodjaly de la région du Haut-Karabagh de l’Azerbaïdjan le 26 février 1992, ayant survécu par miracle, nous appelons une fois de plus, à la veille du 20e anniversaire de la tragédie, l’Organisation des Nations Unies, le Conseil de l’Europe, l’Organisation de sécurité et de coopération en Europe, ainsi que les peuples du monde, toute la communauté progressiste, toute personne qui a un amour pour l’humanité à ne pas manifester de l’indifférence à ce crime génocidaire.
Pendant les deux derniers siècles les milieux nationalistes et extrémistes arméniens ont mené une politique d’occupation régulière, à l’aide de leurs protecteurs étrangers, afin de réaliser leur rêve de la « Grande Arménie » au détriment des territoires azerbaïdjanais, pour atteindre à cette fin ils ont perpétré de temps en temps des crimes comme des actes cruels de terrorisme et de massacre, de déportation et de génocide.
Nombreux documents témoignent que dans les années 1905-1907, 1918-1920, 1948-1953 des centaines de milliers d’Azerbaïdjanais qui ont subi la politique de nettoyage et génocidaire sur leurs terres historiques dans le Caucase ont été massacrés et expulsés de leurs terres ancestrales. En 1988-1989 plus de 250 mille Azerbaïdjanais, vivant dans leurs terres historico-ethniques en Arménie, ont été entièrement déportés, lors de cette action sanglante des centaines d’Azerbaïdjanais innocents dont vieux, femmes, enfant, ont été férocement tués. Ainsi, l’Arménie est devenue un Etat mono-ethnique dont les nationalistes arméniens rêvaient depuis de longues années.
Depuis 1988 les prétentions de terres mal fondées de l’Arménie envers l’Azerbaïdjan ont resurgi, ce qui a abouti à des affrontements ethniques sanglant et des désastres massifs humains.
20% du territoire de l’Azerbaïdjan, dont le Haut-Karabagh et les sept districts adjacents, peuplé par les Azerbaïdjanais jusqu’en 1990, est toujours sous l’occupation arménienne.
Suite au conflit plus d’un million d’Azerbaïdjanais ont été expulsés de leurs terres historiques, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et mutilées.
Bien que 1400 Azerbaïdjanais soient libérés de l’otage arménien jusqu’à présent, plus de 4 mille Azerbaïdjanais souffrent d’humiliations et de tortures dans les camps de prisonniers du Haut-Karabagh et dont le destin n’est pas toujours connu.
Dans les territoires occupés des centaines de villes et de villages, des milliers d’établissements socio-culturels, éducatifs et médicaux, des monuments historico-culturels, des musées, des mosquées, des lieux de cultes, des cimetières ont subi le vandalisme et ont été complètement détruits.
Dans les années 90 du XXe siècle les troupes arméniennes ont commis des massacres envers la population civile dans les bourgs et les villages du Haut-Karabagh tels que Kerkidjahan, Mechali, Gouchtchoular, Garadagli, Agdaban etc. peuplés par les Azerbaïdjanais, et des actes de terrorisme à Bakou et des autres villes azerbaïdjanaises.
Dans la nuit du 25 au 26 février 1992 les unités des forces armées arméniennes ont attaqué de 5 côtés la ville de Khodjaly, comptant près 7 mille Azerbaïdjanais, à l’aide du 366e régiment motorisé de l’ancienne armée russe, installé à Knankendi au Haut-Karabagh (pendant l’attaque il y avait près de 3 mille personnes dans la ville). Jusqu’à ce temps-là la ville était entièrement assiégée depuis quatre mois, la population était privée de service médical et de nourriture. Dans la ville il y avait de nombreux malades, blessés, vieux, femmes et enfants.
Cette nuit-là la ville de Khodjaly a été complètement détruite. La population civile sans armes ont subi un massacre - enfants, femmes, vieux, malades ont été tués avec une férocité incroyablement inhumaine. A la fin du XXe siècle les nationalistes arméniens ont commis le génocide de Khodjaly, ce qui constitue la tâche noire dans l’histoire d’une humanité civilisée. Cet acte avait pour objectif de massacrer la population de la ville. Mais par hasard, beaucoup d’habitants de Khodjaly ont survécu pour pouvoir témoigner aujourd’hui à l’histoire.
Suite au génocide de Khodjaly 613 personnes ont été tuées, de plus de 1000 civils ont été touchés par balle et sont devenus mutilés, 1275 personnes ont été pris en otage. Le destin de 150 parmi eux n’est pas connu même aujourd’hui. Parmi les personnes tuées 106 étaient femmes, 63 étaient enfants, 70 étaient vieillards. 76 des personnes mutilées étaient des adolescents.
A la suite de ce crime militaro-politique 8 familles ont été entièrement détruites, 25 enfants ont perdu leurs deux parents, 130 enfants ont perdu l’un de leurs parents. 56 personnes ont été brulées vivant avec une cruauté et férocité particulière, elles ont été scalpées, leurs têtes et autres organes ont été coupés, leurs yeux enlevés, les ventres des femmes enceintes ont été poignardés.
Il est même difficile d’imaginer que cette cruauté et la sauvagerie jamais vues dans l’histoire ont été produites aux yeux du monde entier à la fin du XXe siècle.
Le génocide de Khodjaly est aussi inclus dans la liste des désastres les plus terribles du XXe siècle comme ceux de Hiroshima, Nagasaki, Songmi, Liditse, etc.
Nous, en tant qu’habitants de Khodjaly, qui vivons une vie de personne déplacée depuis déjà 20 ans, nous nous adressons avec grands espoirs à tous les peuples épris de paix et aux Etats du monde. Nous croyons que les organisations internationales réputées comme l’ONU, le CE et l’OSCE, les grandes puissances pacifiques obligeront l’Arménie - un Etat qui ne respecte pas le droit international et les valeurs humaines, de vivre sur les principes de justice et d’entretenir des relations civiles avec les Etats voisins.
4 Résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU concernant le retrait des troupes arméniennes sans réserve des territoires de l’Azerbaïdjan ne sont pas accomplies jusqu’aujourd’hui, ce qui nuit en premier lieu à la réputation de cet organisme et signifie que l’Arménie manifeste de l’indifférence à l’égard de la communauté internationale.
Nous soutenons la position équitable de l’Azerbaïdjan dans le règlement de ce conflit, ainsi que les efforts pacifiques des grandes puissances et des organisations internationales et, en même temps nous, déclarons que la politique d’occupation de l’Arménie constitue une menace sérieuse pour la paix et la stabilité non seulement dans la région, mais aussi dans le monde entier. La communauté internationale progressiste ne doit pas manifester de l’indifférence à cette réalité absolue.
Malheureusement, le soutien de l’agresseur, l'adoption d'une position de "deux poids, deux mesures" envers les réalités et les processus politiques contemporains, sont les réalités amères de notre vie quotidienne. Nous condamnons fermement la démarche récente et contraire aux Droits de l’Homme et à la Démocratie du Sénat français, qui a adopté une loi pénalisant la négation du soi disant «génocide arménien», nous invitons certains Etats et politiciens à ne pas biaiser et à ne pas céder aux ambitions politiques partiales, et plutôt que de réfuter et de réviser les réalités de l’histoire lointaine, à faire attention au génocide de Khodjaly- une page sanglante de notre histoire récente- , nous appelons tout le monde à être aux côtés de la justice et du droit pour le destin futur de notre monde préoccupant.
Nous annonçons une fois de plus notre certitude que la voie équitable de notre peuple, ainsi que celle des habitants de Khodjaly, sera entendue par la communauté internationale. On dira « non » à l’agression militaire de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan et à son irrédentisme, le génocide de Khodjaly sera qualifié juridiquement et politiquement.
Cet appel a été adopté par les déplacés de Khodjaly
lors de la réunion générale
tenue au bourg Achaghy Aghdjakend
de la région de Goranboy
République d’Azerbaïdjan
06 février 2012