MONDE
Ankara veut organiser une conférence internationale sur la Syrie
Bakou, 10 février (AZERTAC). Le ministre turc des Affaires étrangères a proposé mercredi la tenue d'une conférence internationale pour soutenir le peuple syrien, à Istanbul ou dans une autre ville de la région.
Ahmet Davutoglu a précisé qu'en cas d'échec du Conseil de sécurité de l'Onu à protéger les civils syriens, en particulier ceux de Homs, il incomberait aux pays disposés à le faire de trouver un autre moyen de mettre fin à la répression contre les civils.
"Il est temps d'envoyer un message fort au peuple syrien pour lui dire que nous sommes à ses côtés", a déclaré le chef de la diplomatie turque juste avant de partir pour les Etats-Unis.
"Nous sommes prêts à organiser cette réunion pour afficher notre préoccupation et notre solidarité (...), peut-être en Turquie, peut-être dans un autre pays", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie turque estime que la communauté internationale ne peut plus se contenter d'un rôle d'observateur et qu'il est temps qu'elle adresse un message fort aux Syriens.
"Nous sommes prêts à les aider et à (envoyer) au régime syrien le message qu'il ne peut pas continuer ces méthodes d'oppression", a-t-il dit.
Parlant couramment l'arabe et l'anglais, Ahmed Davutoglu s'est imposé comme un acteur diplomatique important alors que la Turquie, membre de l'Otan, exerce une influence croissante dans une région en crise.
La Turquie avait travaillé en étroite collaboration avec la Ligue arabe dans la mise au point du projet de résolution présenté au Conseil de sécurité et rejeté par le double veto de la Chine et de la Russie, samedi.
Interrogé sur la possibilité d'instaurer une zone tampon en Syrie ou sur l'ouverture d'un couloir humanitaire, Davutoglu a déclaré: "nous sommes très très inquiets. Maintenant ce sont des centaines de personnes qui sont tuées chaque jour".
"Nous nous demandons ce qui va se passer la semaine prochaine, le mois prochain, et la Turquie est directement concernée", a-t-il ajouté, rappelant que son pays abrite quelque 12.000 réfugiés syriens qui ont fui les combats.
Interrogé sur l'éventualité d'une intervention de troupes turques en territoire syrien, il a répondu que la question ne se posait pas pour l'instant et qu'une intervention militaire dépendait des Etats de la région et de la communauté internationale. "L'heure est encore aux efforts diplomatiques, et nous utilisons tous les moyens diplomatiques", a-t-il dit.
Le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, qui a qualifié le double veto de "fiasco", s'est entretenu au téléphone avec le président russe, Dmitri Medvedev, pour discuter des résultats de la rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le président Bachar al Assad, mardi à Damas.