MONDE
Burkina Faso : lancement d'un programme « d'entrepreneuriat communautaire »
Bakou, 12 juin, AZERTAC
Le Président de la transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a lancé, lundi à Ouagadougou, un programme d'entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire, avec pour objectif de mobiliser 300 milliards francs CFA (490 millions de dollars), afin de créer des entreprises nationales par actionnariat populaire qui vont impacter plusieurs secteurs à l'instar de l’agriculture, l’énergie, l’industrie et les mines.
Ce programme porté par l’Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire (Apec), permettra d’employer le maximum de jeunes dans la production, la transformation et la commercialisation dans divers domaines, tels que l’agriculture, les mines et l’industrie, a déclaré le capitaine Traoré, à cette occasion.
Concrètement, l’Apec identifie des projets d’entreprise et assure leur financement par « actionnariat populaire », qui consiste à ouvrir le capital de ces entreprises à la participation de tous les Burkinabè.
Les entreprises en cours de lancement, sont entre autres, l’extension de Société Faso Tomate (Sofato) avec deux nouvelles usines de transformation de tomates à Bobo-Dioulasso (ouest) et une autre à Tenkodogo (centre-est) et une société minière d’exploitation semi-mécanisée de l’or sur trois sites.
Le programme prévoit aussi la réalisation d’un projet de mécanisation et d’intensification agricole permettant la création d’un million d’emplois directs en deux ans et de 100 000 forages équipés de système de pompage solaire et la mise en place d’une centrale d’achat des produits locaux.
« Il s’agit de promouvoir la création d’entreprises communautaires dont le seul promoteur est le peuple burkinabè. Nous croyons fermement que cette approche axée sur l’actionnariat communautaire est une alternative efficace pour relever les défis économiques, sociaux, et politiques auxquels nous sommes confrontés », a déclaré le ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective Dr Aboubakar Nacanabo.
Pour lui, « c’est un modèle économique unique, fruit de réflexion approfondie qui vise à créer des richesses partagées générées par les communautés et au service des communautés. Il incarne notre vision d’un développement endogène, inclusif et durable en vue d’un Burkina Faso prospère ».
- Un levier pour lutter contre le terrorisme
Le capitaine Ibrahim Traoré a soutenu, que ce programme est un levier pour lutter contre le terrorisme, « parce que tant que les jeunes, ne seront pas employés, tant qu’ils seront désœuvrés, ils seront soumis à toute tentation d’aller vers la facilité, de chercher d’autres solutions et cela peut entraîner le grand banditisme et le terrorisme que nous connaissons ».
A travers ce programme, a-t-il ajouté, il s’agira aussi pour le Burkina Faso d’exploiter ses ressources par sa jeunesse.
« Lorsque nous faisons un tour sur les sites artisanaux (d’or), on les (les jeunes) voit plonger dans les profondeurs de la terre, sans équipements de sécurité sans soucis, à la recherche de l’or. Nous pensons que nous pouvons mécaniser le domaine, donner un peu d’amélioration et pouvoir produire notre or nous-même (…) il faut que nous développons des entreprises semi-mécanisées pour les accompagner pour que le Burkina Faso ne soit pas seulement cette terre où les entreprises étrangères viennent donc piller nos ressources et repartir sans que nous puissions en bénéficier », a dit le Président.
« Nous avons constaté que le modèle économique, qui nous a été imposé depuis quelques décennies ne produit pas de fruits. Nous avons pensé que nous ne pouvons pas nous imposer avec ces manières et nous développer parce que ces manières ne cadrent pas du tout avec notre vision, avec notre communauté, notre société », a fait savoir Traoré, ajoutant que « nos pays ont passé le temps à s’endetter et ne plus jamais pouvoir se financer et investir dans un domaine clé, au point qu’aujourd’hui, nous prenons donc des prêts, pour rembourser des prêts ».
Le président burkinabè a appelé ses concitoyens à souscrire massivement aux parts sociales des entreprises identifiées par l’Apec.