MONDE
France : heurts entre forces de l’ordre et opposants au chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin
Bakou, 17 juin, AZERTAC
Des heurts entre forces de l’ordre françaises et opposants au chantier de la ligne ferroviaire grande vitesse Lyon-Turin, ont éclaté près de Saint-Rémy-de-Maurienne dans le département de la Savoie (sud-est de la France), ont rapporté samedi, des médias locaux, selon l’Agence Anadolu.
Le cortège qui comptait plus de 3 000 manifestants, selon les autorités, s'est élancé dans le calme plus tôt ce samedi depuis la commune de La Chapelle vers le haut de la vallée de la Maurienne, à l'appel d'une dizaine d'organisations, dont les Soulèvements de la Terre, menacés de dissolution par le ministère de l'Intérieur, et les No-Tav italiens, pour protester contre le méga chantier de la ligne ferroviaire grande vitesse Lyon-Turin qui impacte l'environnement, la biodiversité et les ressources en eau.
Au milieu de l’après-midi, de premiers affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre près de la commune de Saint-Rémy-de-Maurienne. Des protestataires ont lancé des projectiles en direction des policiers et gendarmes, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes. La gendarmerie a fait état d’un « usage de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre pour maintenir les manifestants hostiles à distance à la suite de jets de projectile », rapporte le quotidien « Le Figaro ».
Les autorités avaient prévu un peu moins de 5 000 participants, dont de nombreux ressortissants italiens et suisses, parmi lesquels plus de 400 éléments radicaux « susceptibles de provoquer de graves troubles à l'ordre public ». Quelque 2 000 policiers et gendarmes ont été déployés à cet effet, indique la même source.
La veille, le préfet de Savoie, François Ravier, avait pris un arrêté interdisant toute manifestation dans plusieurs communes du département, une décision confirmée par le tribunal administratif de Grenoble après le recours déposé par les Verts (EELV), ATTAC Savoie, et l'association Vivre et agir en Maurienne. Toutefois, la commune où sont établis les militants opposés à ce projet et leurs soutiens n’est pas concernée par cette décision, rapporte le quotidien régional Ouest-France.
La nouvelle ligne devrait relier Lyon et Turin, avec 70% des voies en France et 30% en Italie, et un tunnel de 57,5 km traversant les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse, pour un coût estimé à plus de 26 milliards d'euros. Ce méga projet est soutenu par l'Union européenne.
« C'est quand même assez scandaleux, drôle que l'État et le gouvernement décident de s'attaquer à un mouvement, à des militants écologistes, à des paysans, à des syndicats alors qu'aujourd'hui il faudrait vraiment s'attaquer à toutes les industries, à tous ceux qui détruisent le vivant, qui sont en train de nous faire crever de chaud », a affirmé lors de ce rassemblement, Pina, la porte-parole de l’association « Les Soulèvements de la terre », citée par Le Figaro.