POLITIQUE
La France crée de nouveau de nouvelles valeurs universelles ?!
Bakou, 17 janvier (AZERTAC). Le coopérant du département des relations internationales de l’administration présidentielle de la République d’Azerbaïdjan Turab Qurbanov a adressé une lettre aux professeurs de l’Université de Sorbonne où il avait été doctorant des sciences politiques.
Selon AZERTAC, dans sa lettre T. Qurbanov a exprimé ses opinions à la discussion du projet de la loi sur la pénalisation la négation des génocides à l’Assemblée Nationale, chambre basse du Parlement français.
T. Qurbanov a souligné qu’il avait écouté avec patience les arguments, les opinions, les pensées des membres du parlement et il avait essayé de les analyser conformément à la méthodologie qu’il avait appris à l’Université de Sorbonne, mais c’était la première fois que ses analyses arrivaient à un résultat illogique, bizarre et qu’il avait du mal à comprendre certaines questions. Il a souligné qu’il avait écouté avec un grand plaisir ses professeurs venus de la France au Département francophone des Sciences politiques et administratives de l’Université de Marmara et qu’il avait lu des idées philosophiques de Rousseau, de Robespierre, de Tocqueville, de Montesquieu, de Diderot. Il a noté qu’il avait continué ses études en Relations Internationales à la Sorbonne, avait approfondi ses connaissances dans ce domaine, après avoir terminé ses études il avait continué sa formation au doctorat sous la direction Charles Zorgbibe et a obtenu le grade de “Docteur es Sciences Politiques” de cette université. Il a souligné que tout cela a augmenté la valeur du milieu académique de la France à ses yeux.
Il a noté que dans notre pays on accorde une grande importance à l’Université de Sorbonne, le prestige de la Sorbonne qui lui a fait grimper au Département des Relations Extérieures de l’Administration Présidentielle de l’Azerbaïdjan, l’administration la plus prestigieuse du pays. Il a dit que c’est aussi l’expression de l’importance accordée par les dirigeants azerbaïdjanais à l’éducation française.
Dans le lettre est écrite : « Mais maintenant la situation est un peu compliquée. Après l’adoption par l’Assemblée Nationale du projet de la loi susmentionnée, je ne sais pas comment répondre à certaines questions. Comment puis-je montrer comme exemple aux jeunes spécialistes azerbaïdjanais d’administration publique le système politico-administratif français où l’intérêt général de l’Etat et du peuple est sacrifié au nom des intérêts privés de certains politiciens? Comment puis-je recommander aux jeunes Azerbaïdjanais souhaitant étudier en France, le système éducatif français où ce n’est plus les résultats des recherches scientifiques des académiciens, mais les directives des politiciens qui orientent la science ? Comment puis-je présenter comme le symbole de la démocratie, la France, où l’Assemblée Nationale composée de 557 membres, adopte une loi avec le vote de 35 députés ? De quel Etat de droit puis-je parler, tandis que la loi adoptée ne se conforme pas aux principes du droit occidental rationnel que vous m’aviez appris à la Sorbonne ? De quelle liberté d’expression puis-je parler, tandis qu’en France les académiciens, les politiciens, les diplomates, les citoyens ordinaires risquent 40 000 Euros d’amende ou 1 an de prison, pour oser exprimer leur opinion ? Car, cette interdiction me rappelle le régime totalitaire soviétique dans lequel mes parents ont vécu pendant 70 ans et que j’avais lu dans les livres des professeurs français. »
Soulignant dans sa lettre que cette loi sera discutée la semaine prochaine au Sénat et que la France s’efforce également de faire adopter un texte de même nature dans tous les pays de l’Union Européenne, T. Qurbanov pose une telle question : « A votre avis, si les Grands Penseurs français susmentionnés; tels que Rousseau, Robespierre, Tocqueville, Montesquieu, Diderot et d’autres étaient vivants et s’asseyaient à l’Assemblée Nationale ou au Sénat, comment voteraient-ils? Pour ou contre ? Ces Français-là en regardant ces Français-ci, riraient-ils ou pleureraient-ils ? Vous, les grands penseurs français contemporains, vous protégez ainsi, les valeurs que vous avez héritées de ces Grands Hommes ? Comment vos consciences seront-elles tranquilles devant leurs âmes ? Est-il de l’intérêt de la France d’effacer tout d’un coup cette éminente tradition de civilisation intellectuelle française ? Pourquoi m’avez-vous appris sous le nom de « valeurs universelles » ces principes qui ne serviraient en réalité à rien ? Si ces valeurs ne peuvent pas être appliquées en France, où reste leur universalité ? Si la France n’est pas en mesure de protéger les valeurs universelles qu’elle a présentées elle-même à l’humanité entière, comment les autres les protégeraient ? Est-ce le symptôme du début de la régression des valeurs universelles ? Peut-être la France veut-elle créer de nouveau de nouvelles valeurs universelles ? On dit que l’histoire se répète. N’est-il, peut-être, parce que la France veut se retourner à l’époque avant la Révolution Française ? ».
Dans cette lettre il a noté aussi : « La France est en même temps co-président du Groupe de Minsk de l’OSCE chargé du règlement pacifique du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh. Le conflit dont le résultat est l’occupation de 20% du territoire azerbaïdjanais par l’Arménie, le nettoyage ethnique des citoyens azerbaïdjanais et le déplacement de leurs foyers natals. Je ne parle pas pour le moment de moi même, personnellement victime de ce conflit, en tant que réfugié de l’Arménie. Comment puis-je convaincre, en tant qu’officiel de mon gouvernement, la société azerbaïdjanaise de la neutralité de la France dans le règlement du conflit? ».
T. Qurbanov a souligné qu’en tant que diplômé de la France et personne ayant de la sympathie envers la France, ces questions le préoccupent énormément et il aurait besoin de conseils de ses professeurs dans cette direction.