Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie

Bakou, 15 mars, AZERTAC
Le 15 mars, c’est la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie.
L’islamophobie se définit par la peur, les préjugés et la haine envers les musulmans. Ces phénomènes peuvent conduire à la provocation, à l'hostilité et à l'intolérance, qui se manifestent par le biais de menaces, de harcèlement, d'abus et d'intimidation envers des musulmans et des non-musulmans, à la fois dans le monde en ligne et hors ligne. Motivée par une hostilité institutionnelle, idéologique, politique et religieuse qui peut se transformer en racisme structurel et culturel, l’islamophobie cible les symboles et les pratiquants de la religion musulmane.
Cette définition insiste sur la corrélation entre les niveaux institutionnels de l’islamophobie et les manifestations de telles attitudes déclenchées par la visibilité ou la perception de l'identité musulmane de la victime. Cette approche interprète également l'islamophobie comme une forme de racisme, dans laquelle la religion, la tradition et la culture islamiques sont considérées comme une « menace » pour les valeurs occidentales.
Certains experts préfèrent l'étiquette « haine antimusulmane », craignant que le terme « islamophobie » ne risque de condamner toutes les critiques de l'islam et, par conséquent, puisse étouffer la liberté d'expression. Mais les droits de l'homme protègent les individus et non les religions. Et l'islamophobie peut également affecter les non-musulmans, en fonction des perceptions de la nationalité, de la race ou de l'origine ethnique.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a condamné à plusieurs reprises les actes de haine et d'intolérance à l'égard des musulmans qui se multiplient dans le monde entier. Il a rappelé que cette tendance inquiétante ne vise pas seulement les musulmans, mais aussi les juifs, les communautés chrétiennes minoritaires et d'autres personnes.
Cette idée est renforcée dans son message pour la célébration de la Journée, dans lequel il décrit « une tendance plus vaste de montée de l’intolérance et des idéologies extrémistes, et de multiplication des attaques visant des groupes religieux et des populations vulnérables ». Pour la combattre, les gouvernements doivent promouvoir la cohésion sociale et protéger la liberté de religion. Les plateformes en ligne doivent s'attaquer aux discours de haine et que les individus doivent s'opposer activement au sectarisme et à la xénophobie.
Parmi les mesures récentes de lutte contre l'islamophobie figure l'adoption par l'Assemblée générale d'une nouvelle résolution priant le Secrétaire général de nommer un ou une envoyé(e) spécial(e) des Nations Unies qui sera chargé(e) de lutter contre l’islamophobie.
En réponse à la tendance alarmante de l'augmentation des discours de haine dans le monde, le Secrétaire général a lancé en 2019 la Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine.
De nombreux gouvernements ont mis en place des mesures pour lutter contre l'islamophobie en adoptant une législation contre les crimes de haine et des mesures pour prévenir et poursuivre les crimes de haine. Ils mènent aussi des campagnes de sensibilisation du public sur l'islam et la pratique de cette religion visant à dissiper les mythes négatifs et les idées fausses.
Les 60 membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont parrainé une résolution faisant du 15 mars la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie. Ce document souligne que le terrorisme et l'extrémisme violent ne peuvent et ne doivent être associés à aucune religion, nationalité, civilisation ou groupe ethnique. Elle appelle à un dialogue mondial sur la promotion d'une culture de tolérance et de paix, fondée sur le respect des droits de l'homme et de la diversité des religions et des convictions. (ONU)