MONDE
Colère des agriculteurs français: tracteurs bloqués à Strasbourg devant le Parlement européen
Bakou, 26 novembre, AZERTAC
Les tracteurs venus de la Haute-Saône et d’autres régions de l’Est de la France espéraient atteindre ce mardi le Parlement européen à Strasbourg, où se tient un vote crucial sur l’accord Mercosur. Cependant, les forces de l’ordre ont bloqué les 37 tracteurs mobilisés à environ 500 mètres de l’objectif, encadrant les agriculteurs entre deux cordons de CRS et de gendarmes mobiles.
Paul Fritsch, président de la Coordination rurale (CR) Grand Est, a exprimé sa déception suite à ce blocage. Il estime que l’attitude des autorités vise à "pousser les manifestants à la faute". Malgré l’absence de violences, les agriculteurs dénoncent un traitement qu’ils jugent disproportionné alors que certains manifestants ont parcouru près de 300 kilomètres pour se faire entendre. Des actions symboliques, comme offrir des pommes aux forces de l’ordre, ont été entreprises dans un esprit pacifique.
Dans le même temps, une délégation de la Coordination rurale a rencontré des eurodéputés favorables à leurs revendications, bien qu’aucune audience officielle n’ait été accordée par le Parlement européen. Plusieurs figures politiques, notamment la députée LFI Manon Aubry ainsi que des députés d’extrême droite comme Marion Maréchal et Nicolas Bay, sont venues à la rencontre des agriculteurs.
Les agriculteurs s’opposent aux accords de libre-échange, en particulier celui entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, qu’ils considèrent comme une menace directe pour l’agriculture française. Selon la Coordination rurale, ces accords pourraient conduire à une "alimentation à deux vitesses" où les produits importés, moins contrôlés, mettraient en péril la sécurité sanitaire et l’équité alimentaire.
La Coordination rurale prévoit d’amplifier ses mobilisations dans les jours à venir. Alors que des barrages filtrants ont déjà été signalés dans plusieurs régions, d’autres actions sont annoncées devant des préfectures et des bureaux d’institutions administratives. Le blocage des centrales d’achat et des infrastructures logistiques reste également à l’ordre du jour. (Agence Anadolu)