MONDE
Les propos de Macron sur le « risque de guerre civile » suscitent la controverse
![Les propos de Macron sur le « risque de guerre civile » suscitent la controverse](/files/2024/2/1200x630/17194828671629045907_1200x630.jpg)
Paris, 27 juin, AZERTAC,
Le président français, Emmanuel Macron, a provoqué une polémique en déclarant dans un podcast diffusé lundi, quelques jours avant les législatives, que les programmes des deux extrêmes « conduisent « à la guerre civile ».
Macron faisait référence aux programmes du Rassemblement national (RN) et de La France insoumise (LFI). Selon lui, le RN « renvoie les gens à une religion ou à une origine », tandis que LFI propose « une forme de communautarisme ».
« La réponse de l’extrême droite » en matière d’insécurité, « parce qu’elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, (...) elle divise et elle pousse à la guerre civile », a-t-il déclaré dans le podcast « Génération Do It Yourself ». De l'autre côté, La France insoumise propose « une forme de communautarisme... un peu électoral », « mais cela conduit également à la guerre civile, car cela renvoie les gens exclusivement à leur appartenance religieuse ou communautaire », a-t-il poursuivi.
Il a ajouté : « Je pense que c’est un danger et c’est pour cela que je crois que le Rassemblement national et La France insoumise répondent à de vrais problèmes (...), de vraies colères, de vraies angoisses, celles des personnes qui disent 'on ne répond pas à mon problème de sécurité', ou 'je ne suis pas reconnu et protégé parce que je suis musulman' ». Mais ils « répondent mal à mes yeux », « en accroissant la conflictualité et la guerre civile ».
Ces propos ont suscité critiques et indignation à droite comme à gauche, et même dans le camp présidentiel.
Le président du RN, Jordan Bardella, a déclaré qu’ « un président de la République ne devrait pas dire cela », tandis que le chef de file des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a accusé Emmanuel Macron d'être « toujours là pour mettre le feu ». « La guerre civile pour l’instant, c’est lui qui l’a déclenchée en Nouvelle-Calédonie », a asséné Mélenchon.
« Bon courage pour expliquer que la hausse des salaires et le service public renforcé, c’est la guerre civile », a écrit Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, sur X, dénonçant la stratégie « lui ou le chaos » d’Emmanuel Macron.
Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a jugé la comparaison de Macron « impardonnable ». « Mettre sur le même plan le front populaire qui veut défendre une République écologique et sociale et l’extrême droite qui veut revenir sur nos principes fondamentaux comme le droit du sol, ce que même Vichy n’avait pas osé faire, est une honte », a écrit Faure sur X.
Le candidat LR (Les Républicains) aux législatives, Geoffroy Didier, a dénoncé des propos « irresponsables ». « C'est lui (Macron, NDLR) qui a voulu, ou en tout cas tenté, de tuer la droite républicaine, la gauche républicaine, pour qu'il ne reste que l'extrême gauche et l'extrême droite », a-t-il déclaré au micro de BFMTV.
Même au sein du camp présidentiel, les propos de Macron ne passent pas. « C'est insupportable », a lancé un ancien ministre en campagne, cité par RMC. Et d'ajouter : « Je ne le comprends plus ». Même son de cloche du côté d'un député sortant, également cité par RMC. « Il est dans la surenchère, on perd notre boussole politique », a-t-il déploré.