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Davos : le chef de l’ONU appelle à une action contre les « graves conséquences involontaires » posées par l’intelligence artificielle
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Bakou, 19 janvier, AZERTAC
S'exprimant au Forum économique mondial annuel à Davos, en Suisse, le chef de l'ONU a fait savoir que de nombreux maux du monde sont le résultat d'un décalage entre « les riches, les grands et le reste du monde à l'élite économique mondiale, appelant à une « négociation sérieuse » entre les nations industrialisées et les économies émergentes qui sont « noyées sous les dettes ».
Les pays du Sud sont tellement paralysés par des taux d’intérêt élevés qu’ils sont incapables d’assurer un avenir durable à leurs citoyens, alors que la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) n’a jamais été aussi importante, a insisté M. Guterres.
Et pourtant de nombreux pays continuent d'augmenter leurs émissions de gaz à effet de serre. « L'industrie des combustibles fossiles vient de lancer une nouvelle campagne de plusieurs millions de dollars pour casser les progrès et maintenir indéfiniment l'approvisionnement en pétrole et er gaz », a déclaré le chef de l'ONU, soulignant à quel point de nombreuses nations semblent « impuissantes à travailler ensemble » pour enrayer la menace climatique, alors qu'en Suisse « les glaciers disparaissent sous nos yeux ».
Le potentiel de l'IA
Visant les multinationales de la technologie, le chef de l’ONU a également appelé à une action contre les « graves conséquences involontaires » posées par l’intelligence artificielle (IA), pour laquelle - comme le changement climatique - il n’existe « aucune stratégie mondiale efficace ».
La technologie de l'IA offre un énorme potentiel pour le développement durable, a déclaré M. Guterres au public de Davos, « mais le Fonds monétaire international vient d'avertir qu'elle est très susceptible d'aggraver les inégalités », a-t-il souligné, avant d'aborder la quête de profit des entreprises technologiques qui implique un « mépris irresponsable » pour les droits humains et la vie privée.
Face à ces problèmes du XXIe siècle, ainsi qu’aux divisions géopolitiques persistantes, il n’est « pas étonnant » que les gens, partout dans le monde, perdent confiance « dans les gouvernements, les institutions et les systèmes financiers et économiques », a insisté le Secrétaire général.
Et bien que l'invasion russe de l'Ukraine et la crise du Moyen-Orient représentent de nouvelles menaces sérieuses pour la paix et la sécurité mondiales, car elles ont divisé les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU d'une manière sans précédent depuis des années, M. Guterres a déclaré qu'il était optimiste quant aux progrès possibles dans d’autres domaines clés de la coopération mondiale.
Augmentation de la pauvreté
« Beaucoup peut être fait sur l’économie, beaucoup peut être fait sur le climat et beaucoup peut être fait sur la technologie », a-t-il dit, grâce à « un nouvel ordre mondial multipolaire avec de nouvelles opportunités de leadership, d’équilibre et de justice ».
Ce système multilatéral réformé et inclusif est nécessaire pour éviter une « épidémie d’impunité » qui a vu certains pays « faire tout ce qu’il faut pour promouvoir leurs propres intérêts à tout prix », a poursuivi le chef de l’ONU, tout en dénonçant également les inégalités « obscènes » qui auraient permis aux hommes les plus riches du monde de gagner 14 millions de dollars de l'heure.
« Dans le même temps, plus de la moitié de la planète, soit près de cinq milliards de personnes, sont devenues plus pauvres », a noté M. Guterres. (ONU)