POLITIQUE
Jean-Victor Castor : L’Etat français ne souhaite pas que la vérité sur la Guyane éclate
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Bakou, 3 février, AZERTAC
« L’Etat français ne souhaite pas que cette Commission de vérité et réconciliation s’installe et fasse le travail d’enquête pour que la vérité éclate », a affirmé Jean-Victor Castor, député de Guyane, dans une interview accordée à l’AZERTAC lors du colloque intitulé « Pour une Commission de vérité sur les Homes indiens de Guyane », organisé conjointement par l’Institut Louis Joinet (IFJD) et le groupe Gauche démocrate et républicaine à l’Assemblée nationale française.
« On a aucun accord, il y a une opposition avec les experts, les personnes qui font la recherche, qui sont qualifiés pour voir à partir des expériences du Canada, de l’Australie, etc. réaliser cette Commission de vérité et de réconciliation. Moi, je n’attends rien de l’Etat. Vous avez vu que les experts ont donné plusieurs exemples de pays, où parfois l’Etat leur a refusé, où les gens sont des acteurs de cette commission, ont décidé de faire eux-mêmes. Ce processus n’est pas judiciarisé. C’est un processus qui tient compte particulièrement des peuples autochtones eux-mêmes. Il faut qu’ils participent, qu’ils soient acteurs, parce que c’est leur voix qui doit être libérée. L’état dans lequel nous sommes, c’est que la vérité éclate, la parole qu’on a empêchée puisse être libérée. Le livre qui a été écrit, le rapport que nous avons vu avec les premières enquêtes, ce n’est que le début de ce processus », a souligné le député.
Le système était tellement puissant que les personnes, qui ont vécu ça, ont beaucoup de paroles, mais n’osent pas et ne souhaitent pas en parler. Et c’est parce que la parole va se libérer petit à petit, au fur à mesure qu’on aura la parole. Vous avez entendu le témoignage de quelqu’un qui nous a dit que c’est parce qu’elle a entendu de parler de ce colloque, elle a fait circuler l’information, ses parents ont vu l’information, c’est à ce moment-là seulement que, tout récemment, ses parents ont parlé de ce qui s’était passé avec eux », a dit Jean-Victor Castor.