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Anne Hidalgo : La dissolution de l'Assemblée nationale avant les JO est troublante
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Bakou, 10 juin, AZERTAC
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé, dimanche soir, la dissolution de l’Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, et la convocation de nouvelles élections législatives, prévues pour les 30 juin et 7 juillet, provoquant ainsi une vague de réactions.
"J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote". C'est ce qu'a déclaré Macron après que la liste du Rassemblement national (RN), dirigée par Jordan Bardella, s'est classée première aux élections européennes de 2024 en France, avec 31,36% des votes, d'après les résultats préliminaires annoncés par le ministère de l'Intérieur.
L'extrême droite surpasse de loin la liste de la majorité présidentielle (14,60%), conduite par Valérie Hayer; l’occasion pour la formation créée par Jean-Marie Le Pen de faire entrer douze députés supplémentaires au sein du Parlement européen.
Des centaines de personnes se sont rassemblées, de manière spontanée, sur la Place de la République, à Paris, après l'annonce des résultats des élections européennes pour protester contre l'extrême-droite, selon des médias français.
** Anne Hidalgo: "une dissolution avant les JO est troublante"
La maire de Paris, Anne Hidalgo, s'est dite inquiète, déplorant, lundi, la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre de l'Assemblée nationale, à l'issue des élections européennes.
"Je ne peux qu'être inquiète, après le résultat de l'extrême droite. Après la sidération de l'annonce, une dissolution juste avant les JO c'est extrêmement troublant mais comme tous les responsables politiques je serai sur le terrain", a-t-elle dit, assurant que "rien ne viendra gâcher" les Jeux olympiques, dans une vidéo partagée sur le compte X de BFMTV.
** Lepen: "Nous sommes prêts à redresser le pays"
"Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance lors de ces futures élections législatives", a déclaré Marine Lepen lors d'une allocution prononcée dimanche soir et partagées sur la toile.
"Nous sommes prêts à redresser le pays, prêts à défendre les intérêts des Français, prêts à mettre fin à cette immigration de masse, prêts à faire du pouvoir d'achat du Français une priorité, prêts à entamer la réindustrialisation du pays et prêts à faire revivre la France", a-t-elle ajouté.
** Mélenchon: "Quelle légitimité a-t-il?"
Pour sa part, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise (LFI), admet qu’Emmanuel Macron a eu raison de dissoudre l’Assemblée "parce qu'il n'a plus aucune légitimité pour continuer la politique qui est la sienne".
"Il n'a plus aucune légitimité pour continuer le système de la maltraitance sociale généralisée à laquelle il se livre (...) Quelle légitimité a-t-il pour continuer de refuser au peuple palestinien les moyens du droit de survivre au moment où il subit un génocide et que la France reste inactive ? C'est une honte", s'est-il exprimé, lors d'un discours partagé sur la plateforme X.
** François Ruffin: "Une seule bannière, Front populaire"
Le député de Picardie Debout, François Ruffin a, quant à lui, lancé un appel sur son compte X, sous le slogan "Une seule bannière: Front populaire".
"Nous appelons Olivier Faure, Fabien Roussel, Marine Tondelier, Manuel Bompard à la porter, ensemble. Insoumis, communistes, socialistes, écologistes. Unis. Pour éviter le pire, pour gagner", a-t-il écrit.
Invité à la matinale France Inter ce lundi, Ruffin a déclaré ce qui suit: "On vient pour dire qu'on peut gagner et qu'on peut faire gagner les gens. Nous avons un paquet de mesures communes (...) Est-ce qu'on veut gagner ensemble ou perdre séparément?".
"On pensait qu'on allait avoir trois ans pour donner une issue au pays... Finalement on a trois semaines. De cette urgence, faisons-en une chance parce que le pays a besoin d'un débouché", a-t-il affirmé.
** Le CAC 40 perd plus de 2% au lendemain de la dissolution
Affecté par la dissolution, le CAC 40, indice phare de la bourse de Paris, a perdu plus de 2% lundi matin.
En effet, après avoir clôturé, vendredi à plus de 8000 points, l'indice de la bourse de Paris est tombé à 7827 points, lundi en fin de matinée, perdant 2,17%.
Plusieurs valeurs ont subi une forte baisse, lundi matin, selon le site Boursorama, à l'instar de la société générale (-7,42%), Vinci (-5,51%), BNP-Parisbas (-5,30%) et crédit agricole (-4,78).
** Les résultats
Le ministère français de l'Intérieur et des Outre-mer a confirmé, lundi, les tendances des résultats des élections européennes annoncées la veille, en publiant les résultats complets de ce scrutin et qui demeurent provisoires en attendant les éventuels recours et les délais du contentieux.
Selon les nouveaux chiffres disponibles sur le site du ministère de l'Intérieur, la liste du Rassemblement national conduite par Jordan Bardella obtient 31,37% des suffrages correctement exprimés, suivie de la liste de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer avec 14,6%, arrive ensuite la liste socialiste conduite par Raphaël Glucksmann avec 13,83%, tout juste après, La France insoumise avec 9,89%, celle des Républicains (LR) de François-Xavier Bellamy avec 7,25%, Europe Ecologie de Marie Toussaint avec 5,5% et enfin La Reconquête de Marion Maréchal soutenue par Eric Zemmour qui obtient 5,47% des voix.
Les autres listes (31) obtiennent moins de 5%, seuil minimum requis pour obtenir un siège au Parlement européen.
Après compilation, le Rassemblement national obtient 30 sièges au nouveau parlement européen, Valérie Hayer et Raphaël Glucksmann obtiennent 13 sièges chacun, La France insoumise décroche 9 sièges et les listes de Marie Toussaint et Marion Maréchal obtiennent 5 sièges chacune.
Pour rappel, plus de 49 millions de Français étaient appelés aux urnes dimanche 9 juin pour renouveler leur représentation au Parlement européen, dont le siège est basé à Strasbourg.
Le taux de participations provisoire en France était de 52,5%, contre 51% dans l'ensemble des pays de l'Union européenne.
La montée historique de l'extrême droite en France a amené le président français Emmanuel Macron à dissoudre le parlement et à appeler à des élections législatives le 30 juin et le 7 juillet prochain. (Anadolu)