SCIENCE ET ÉDUCATION
L'UNESCO lance une initiative d'éducation verte
Bakou, 8 juin, AZERTAC
Les températures record, les inondations dévastatrices et la fonte des glaces font régulièrement la une des journaux partout dans le monde. Le changement climatique est en cours, et des millions de personnes subissent ses conséquences mortelles. Pourtant, à l’heure actuelle, l’éducation n’aide pas les nouvelles générations à adopter un mode de vie plus écologique et plus durable. Il est urgent de transformer la manière dont nous enseignons et nous apprenons afin de donner aux élèves les moyens de mener des actions concrètes face au changement climatique.
C’est là le message clé que veut transmettre l’UNESCO à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, en publiant des orientations pour rendre les écoles et les programmes scolaires plus verts, selon le site web de l’UNESCO.
Une analyse réalisée en 2021 par l’UNESCO et portant sur 100 programmes d’enseignement nationaux a révélé que près de la moitié d’entre eux (47 %) n’évoquent pas le changement climatique. En outre, seul un tiers des enseignants se sentent capables d’expliquer correctement les effets du changement climatique dans leurs régions, et 70 % des jeunes interrogés n’étaient pas en mesure de décrire les grands principes du changement climatique, car ils ne sont pas enseignés de manière efficace.
Les nouvelles Normes de qualité pour les écoles vertes définissent les exigences de base à respecter pour créer une école verte qui promeut une approche basée sur l’action et axée sur la gouvernance, les installations et les activités de l’école, sur l’enseignement et l’apprentissage ainsi que sur l’engagement communautaire. Elles recommandent au minimum à toutes les écoles de créer des comités de gouvernance verte incluant des élèves, des enseignants, des parents et des membres des instances dirigeantes et dont la mission serait de piloter la gestion durable de l’école.
Les normes proposent aussi la création d’équipes de suivi spéciales, chargées de superviser la formation des enseignants, de réaliser des audits en matière d’énergie, d’eau, de nourriture et de déchets, de veiller à ce que l’éducation au changement climatique soit intégrée à l’ensemble des programmes d’enseignement, de concevoir de nouveaux plans de cours donnant la priorité aux projets pratiques et de nouer des liens avec la communauté dans son ensemble pour aider les élèves à résoudre les problèmes environnementaux locaux.
Le nouveau Guide des programmes verts est un guide pratique soutenu par tous les membres du Partenariat pour une éducation plus verte. C’est le premier document à proposer une vision collective de ce que doit être l’éducation au changement climatique et à expliquer comment les pays peuvent rendre leurs programmes d’enseignement plus écologiques.
Le guide définit en détail les résultats d’apprentissage attendus par groupe d’âge, des élèves de 5 ans à ceux âgés de plus de 18 ans. Il souligne l’importance de promouvoir l’apprentissage actif, d’encourager l’investissement émotionnel au sujet du changement climatique et de concevoir une large gamme d’activités pratiques.
Un nouveau rapport intitulé Learning to act for people and planet (Apprendre à agir pour les individus et la planète) et publié par l’équipe du Rapport mondial de suivi sur l’éducation de l’UNESCO et le Monitoring and Evaluating Climate Communication and Education Project (MECCE) montre que l’éducation formelle se concentre sur la transmission de connaissances liées aux problèmes environnementaux plutôt que sur l’encouragement à l’action. Elle ne montre donc pas aux apprenants le rôle qu’ils peuvent jouer dans la lutte contre le changement climatique.
Le rapport affirme que l’éducation au changement climatique ne peut pas s’appuyer uniquement sur le transfert de connaissances. Elle doit se concentrer sur l’apprentissage social et émotionnel et sur l’apprentissage orienté vers l’action, qui favorisent les expériences directes et sont plus susceptibles d’inspirer des changements.
Une récente évaluation de la couverture du changement climatique dans l’éducation primaire a montré que 7 % des pays mettaient l’accent sur l’apprentissage social et émotionnel et 27 % sur l’apprentissage comportemental, tandis que 67 % s’appuyaient toujours sur l’apprentissage cognitif.
Les premières données mondiales collectées pour créer un nouvel indicateur de suivi des ODD mesurant l’écologisation des programmes d’enseignement révèlent que le monde a dans son ensemble l’équivalent d’une mention passable (40/100) en matière d’intégration des questions écologiques dans les programmes d’enseignement.
Créé par l’UNESCO, le Rapport GEM et le MECCE et couvrant pour l’instant 30 langues et 76 pays, ce nouvel indicateur permet de mesurer les connaissances des apprenants et leur capacité à contribuer à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation à celui-ci.