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Nouvelle-Calédonie: un huitième mort depuis le début de la crise, le couvre-feu prolongé jusqu'au 17 juin
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Bakou, 8 juin, AZERTAC
L'un des deux hommes blessés dans une fusillade impliquant des gendarmes lundi en Nouvelle-Calédonie, a succombé à ses blessures vendredi, a annoncé samedi 8 juin le procureur de la République de Nouméa, Yves Dupas.
Le bilan des victimes depuis le début de la crise dans cet archipel du Pacifique mi-mai, s'élève désormais à huit morts, dont deux gendarmes.
La fusillade avait eu lieu lundi dans le secteur du col de la Pirogue à Païta, un point névralgique sur la route menant de Nouméa à l'aéroport international.
La version des gendarmes, reprise par le procureur, indique que ces derniers circulaient à bord d'un véhicule de location quand, ‘’après le passage d'un barrage’’, leur véhicule ‘’a été délibérément percuté par l'arrière, par un véhicule de type pick-up’’, rapporte Franceinfo.
‘’Plusieurs hommes armés ouvrent le feu en direction du véhicule, ce qui a conduit deux gendarmes à faire usage de leur arme de service, dans une action de riposte’’, avait expliqué le procureur de la République de Nouméa.
Par ailleurs, le couvre-feu en vigueur de 18 h 00 à 06 h00 sur l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie a été maintenu jusqu'au 17 juin, a annoncé le Haut-Commissariat.
‘’Les mesures d'interdiction de rassemblement, de vente et de transport d'armes et de vente d’alcool’’, sont également prolongées jusqu'à cette date, précise le communiqué du représentant de l'Etat dans l'archipel.
Selon le Haut-Commissariat, 1 044 personnes ont été interpellées depuis le début des émeutes.
L’Union calédonienne (UC), principal parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, avait fait savoir mercredi qu’il ‘’ne souhaite pas rencontrer la mission de dialogue’’ installée dans l’archipel du Pacifique en mai par Emmanuel Macron durant son déplacement à Nouméa.
L’UC a exigé de nouveau ‘’le retrait du projet de loi constitutionnel sur la modification du corps électoral’’, dont l’examen à l’Assemblée nationale a provoqué des violences inédites depuis 40 ans en Nouvelle-Calédonie.
L’Etat ‘’traite les événements de ces dernières semaines comme de simples émeutes urbaines’’ et répond ‘’par la violence policière’’, estime le principal parti indépendantiste calédonien, selon Le Monde.
Lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie le 23 mai, Emmanuel Macron a indiqué avoir ‘’pris l’engagement’’ que la réforme du corps électoral ‘’ne passe pas en force dans le contexte actuel et que nous nous donnions quelques semaines afin de permettre l’apaisement, la reprise du dialogue en vue d’un accord global.’’
Il a aussi installé une mission ‘’de médiation et de travail’’ composée de trois hauts fonctionnaires, chargés de tenir des échanges bilatéraux avec indépendantistes et non-indépendantistes.
La réforme constitutionnelle adoptée par des députés à Paris, vise à élargir le corps électoral aux scrutins provinciaux de la Nouvelle-Calédonie, à tous les natifs calédoniens et aux résidents depuis au moins dix ans. Les partisans de l’indépendance estiment que cette réforme risque de ‘’minoriser encore plus le peuple autochtone kanak’’. (Anadolu)