ONU: un PIB plus élevé ne garantit pas des bénéfices partagés ni une croissance durable

Bakou, 1er avril, AZERTAC
Un PIB plus élevé ne garantit pas des bénéfices partagés ni une croissance durable. Pour mieux mesurer la prospérité, la CNUCED le complète avec des données sur les conditions de vie, l’égalité et sur l’environnement, indique l’ONU info.
Depuis près de 80 ans, le produit intérieur brut (PIB) est la référence en matière de prospérité. Mais une production économique plus élevée ne garantit pas une répartition équitable des bénéfices, ni une croissance durable.
Pour dresser un tableau plus complet, l’indice de croissance inclusive d’ONU commerce et développement (CNUCED) combine le PIB avec d’autres données portant sur les conditions de vie, l’égalité et la durabilité environnementale. Lancé en 2022 et élargi cette année, l’indice couvre désormais 134 pays représentant 95 % de la population mondiale et 97 % du PIB mondial.
Les nouvelles données publiées le 10 mars montrent que, malgré des disparités importantes, certains écarts se réduisent et que les lignes commencent à bouger.
De manière générale, les économies les plus avancées enregistrent une croissance plus inclusive. En moyenne, elles obtiennent un score presque deux fois supérieur à celui des économies en développement.
Le Luxembourg, la Norvège et le Danemark dominent toujours le classement, avec seulement deux économies en développement – Singapour et les Émirats arabes unis (EAU) – dans le top 30.
L’indice met en lumière l’urgence de rompre le lien entre croissance économique, consommation de ressources et production de déchets. Les économies développées génèrent environ deux fois plus de déchets par habitant que les économies en développement.
Par exemple, le Luxembourg, qui figure parmi les meilleures performances économiques, produit environ 760 kilogrammes de déchets solides par personne chaque année – soit plus de 2 kilogrammes par jour. À l’inverse, la République démocratique populaire lao, l’un des pays les moins avancés, ne génère que 50 kilogrammes par personne par an, soit environ 0,15 kilogramme par jour – le poids d’une pomme.
Cela signifie qu’en moyenne, un habitant du Luxembourg produit plus de 15 fois plus de déchets qu’un habitant du Laos. De manière générale, les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement affichent les taux de déchets par habitant les plus faibles.
Même si la croissance économique et la densité urbaine entraînent généralement une augmentation des déchets, le Japon et la République de Corée (Corée du Sud) montrent qu’une gestion efficace est possible.
Les économies développées sont en tête en matière de durabilité, grâce à des politiques plus robustes et à de meilleures infrastructures. Toutefois, leurs scores révèlent une grande diversité de performances au sein du groupe.
Certaines économies en développement rattrapent leur retard. Singapour (66,5), le Panama (54,4) et la République dominicaine (52,3) réduisent l’écart avec l’Irlande (71,1), le Danemark (70,0) et le Royaume-Uni (68,0), notamment en matière d’efficacité énergétique et de gestion des émissions de carbone.
Dans le même temps, les différences régionales au sein du Sud global reflètent la diversité des défis rencontrés.
L’Amérique latine et les Caraïbes, avec une médiane à 41,8, obtiennent de meilleurs résultats que d’autres régions en développement, mais peinent à surmonter le manque d’investissements dans les infrastructures vertes et leur forte dépendance aux combustibles fossiles.
L’Afrique (40,2) présente une grande diversité de résultats, certains pays progressant tandis que d’autres rencontrent des difficultés en raison de politiques inégales et de ressources limitées. L’Asie et l’Océanie (30,8) sont confrontées à d’importants défis en matière de durabilité.