Bakou abrite le Congrès des colonies françaises MIS A JOUR VIDEO




Bakou, 17 juillet, AZERTAC
Bakou, la capitale azerbaïdjanaise, accueille le 17 juillet le premier Congrès des colonies françaises, organisé par l'Union populaire pour la libération de la Guadeloupe et avec le soutien du Groupe d’initiative de Bakou.
Le congrès a réuni des dirigeants de plus de 15 partis politiques et mouvements indépendantistes provenant de Corse, de Mélanésie, de Polynésie, des Caraïbes et des Antilles, ayant souffert du colonialisme français.
L’idée d’organiser le Congrès appartient aux partis et mouvements politiques des territoires français d’outre-mer qui luttent pour leur indépendance.
Trois organisations des îles de Bonaire et de Saint-Martin, colonies néerlandaises, assistent en tant qu’invitées d’honneur aux travaux du Congrès.
Prenant la parole au Congrès des colonies françaises, le directeur exécutif du Groupe d’initiative de Bakou, Abbas Abbassov, a dit que lors des récentes émeutes en Nouvelle-Calédonie, des membres du mouvement indépendantiste avaient été interpellés, illégalement, par la police française, ajoutant qu’ils avaient été traités comme des terroristes et avaient été clandestinement emmenés à Paris et soumis à diverses tortures. Il a précisé que parmi les personnes interpelées figuraient des femmes avec des enfants mineurs.
« Le Groupe d’initiative de Bakou déclare qu’il fournira de l’aide aux familles des prisonniers politiques et aux avocats qui les défendent », a fait savoir Abbas Abbassov.
Attirant l’attention sur le fait que certains membres des familles des prisonniers politiques participaient au congrès d’aujourd’hui, Abbas Abbassov a souligné : « Le Groupe d’initiative de Bakou a annoncé l’octroi de bourses d’études permettant aux jeunes vivant dans les colonies françaises d’étudier dans des établissements d’enseignement supérieur en Azerbaïdjan. À partir de cette année, les jeunes de ces régions pourront en bénéficier ».
Le secrétaire général de l'Union populaire pour la libération de la Guadeloupe (UPLG), Jean-Jacob Bicep, intervenant lors du congrès, a exprimé ses remerciements au gouvernement azerbaïdjanais d'avoir soutenu l’organisation d’un tel congrès à Bakou.
« L’Azerbaïdjan prend des mesures audacieuses. Nous organisons pour la première fois un tel événement à Bakou sous l’égide de l’ONU et avec le soutien du Groupe d’initiative de Bakou », a affirmé Jean-Jacob Bicep.
Il a déclaré que ce congrès revêtait un caractère historique et a ajouté : « Nous pouvons lutter ensemble contre le colonialisme. Notre objectif est d’attirer l’attention de la communauté internationale sur cette question. Nous ferons tout notre possible pour renforcer notre solidarité et être plus visibles dans le monde. La France est un Etat qui commet des crimes contre ses colonies. Notre objectif est de mobiliser le monde pour faire pression sur la France ».
Ensuite, une vidéo sur le chemin réussi parcouru par le Groupe d’initiative de Bakou pendant un an a été projetée.
Le directeur exécutif Abbas Abbassov a fait une brève présentation sur le bilan de l’activité d’un an du Groupe d’initiative de Bakou pour les participants du Congrès.
Lors du congrès, qui s’est poursuivi par des débats sur « Le chemin de la Nouvelle-Calédonie vers l’indépendance et les nouveaux défis », les interventions des autres participants ont été entendues.
Dans son discours lors du premier Congrès des colonies françaises, le ministre des Affaires étrangères de la Nouvelle-Calédonie, Mickaël Forrest, a remercié le gouvernement azerbaïdjanais et toutes les personnes qui avaient rendu possible ce congrès. Il a dit qu’on devait trouver une solution lors du Congrès de Bakou pour éviter le chemin difficile
« Nous devons renforcer nos plateformes et mener des discussions. Il faut que nous construisions notre activité politique de manière à pouvoir trouver des réponses aux défis. Le Groupe d’Initiative de Bakou a créé une occasion pour nous, et nous devons en profiter. Il faut que nous réfléchissions sur diverses plateformes futures. Nous devons trouver notre place dans le nouvel ordre mondial », a ajouté Mickaël Forrest.
Puis, la parole a été accordée à Isabelle Kaloï, membre du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, qui a déclaré que tout le monde savait ce qui s’était passé en Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai.
« En venant en Azerbaïdjan et en participant à ce congrès, nous déclarons fermement que les actes de l’État français à notre égard sont inacceptables et nous les condamnons avec fermeté. Nous faisons référence aux policiers racistes. Les rapports écrits et ce que disent les gens à ce sujet sont toujours loin de devenir des réalités. Par conséquent, notre peuple n’est pas traité d’une manière équitable, et la région est actuellement en proie à des affrontements et à des incendies. Les problèmes ayant surgi au fil des années gagnent de plus en plus de terrain », a précisé Mme Kaloï, ajoutant que les événements organisés à cet égard ne résolvent évidemment pas complètement le problème.
« Je voudrais dire que nous avons été soumis à la répression. La raison de tout cela est, malheureusement, l’abolition de nos droits de vote. Cela a été fait par l’État français, la violation de nos droits est inadmissible et inacceptable. Nous avons préparé des propositions à cet égard, et la majorité les a accueillies favorablement. Mais le gouvernement français n’a pas voulu nous écouter. En général, la décision d’imposer des restrictions sur le droit de vote signifie aller à l’encontre des électeurs, de notre culture et de notre autodétermination », a souligné Isabelle Kaloï, renouvelant ses remerciements au Groupe d’initiative de Bakou pour l’organisation du congrès.
Maria Isabella Saliga-Lutovika, une parlementaire de la Nouvelle Calédonie, a souligné que les actions de l’État français étaient inacceptables et devaient être discutées au niveau international, précisant que la France macronienne avait tourné le dos à toutes les règles de la démocratie.
« Nous nous souvenons des essais nucléaires de ce pays en Polynésie française. Les peuples de ces régions en ont souffert pendant longtemps. La France est un Etat terroriste. Elle continue de dominer les territoires qu'elle ne veut pas libérer », a-t-elle affirmé.
Les autres participants intervenant lors des discussions ont déclaré que les autorités françaises devraient reconnaître leur droit à l’autodétermination et soutenir le processus d’indépendance. Ils ont évoqué les dommages économiques et culturels résultant de la politique coloniale et ont attiré l’attention sur l’importance d’assurer la défense des droits et le développement de la population locale.
Le Congrès a poursuivi ses travaux avec des discussions portant sur le thème « L’émergence du Front international de libération ».
Le Congrès de deux jours permettra aux partis participants de mieux s’organiser dans la lutte pour l’indépendance, ainsi que de discuter des moyens de coordonner, en créant une plateforme unique, l’action axée sur les résultats pour vaincre le colonialisme français. Les représentants des colonies discuteront à la fois des pratiques et stratégies les plus efficaces dans la lutte pour l’autodétermination.
Le congrès contribuera à sensibiliser la communauté internationale aux nombreux crimes et actions illégales commis dans les colonies par le gouvernement français contre les peuples autochtones propriétaires de ces territoires, et à attirer l’attention sur le problème du colonialisme, l’un des fléaux du XXIe siècle.