Les présidents azerbaïdjanais et allemand font des déclarations à la presse MIS A JOUR VIDEO
Bakou, 2 avril, AZERTAC
Les présidents azerbaïdjanais Ilham Aliyev et allemand Frank-Walter Steinmeier ont fait des déclarations à la presse et répondu aux questions des journalistes mercredi 2 avril.
D’abord, le président azerbaïdjanais a fait la déclaration.
Déclaration du président Ilham Aliyev
- Honorable Monsieur le Président,
Chers invités, Mesdames et Messieurs,
Monsieur le Président, tout d'abord, je tiens à vous souhaiter une nouvelle fois la bienvenue en Azerbaïdjan. Je me réjouis qu’un dialogue politique régulier existe entre nous. En avril dernier, nous nous sommes rencontrés lors de ma visite à Berlin, et je suis ravi que vous ayez accepté mon invitation à effectuer une visite officielle en Azerbaïdjan.
Tant lors de notre entretien en tête-à-tête que pendant les discussions avec les délégations, le développement des relations entre l’Allemagne et l’Azerbaïdjan a été abordé. Je suis absolument convaincu que cette visite donnera un nouvel élan à nos relations. Les résultats obtenus dans le domaine économique sont certainement encourageants pour nous. En janvier et février de cette année, le volume de nos échanges commerciaux a presque triplé. La principale raison en est l’augmentation du volume de pétrole brut exporté de l'Azerbaïdjan vers l’Allemagne. Par conséquent, nous estimons que nous devrions prendre des mesures plus actives dans les années à venir pour diversifier notre commerce, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables, où les entreprises allemandes possèdent une grande expérience et où l’Azerbaïdjan a des programmes et des projets géants. Nous avons l’intention d’augmenter, grâce aux investissements étrangers, la capacité de production d’énergie renouvelable à 6 gigawatts d’ici 2030, et cet objectif est tout à fait réalisable. Une partie de cette production sera exportée vers l’Europe.
Comme vous le savez peut-être, l'Azerbaïdjan a accueilli l'année dernière la COP29, conférence internationale sur le climat. Nous avons également eu une coopération active avec l'Allemagne dans ce domaine. Plus de 77 000 participants représentant 197 pays se sont inscrits à la COP29. La conférence a été riche en résultats fructueux. Le seul pays qui n’y a pas participé était l’Arménie. Cela est, bien entendu, regrettable, surtout dans le contexte actuel. Alors qu’un processus de normalisation entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie progresse avec succès, il était incompréhensible que la partie arménienne boycotte cette conférence internationale. Aujourd’hui, cette question a également été abordée, et la position de l’Azerbaïdjan a été portée à l’attention de la partie allemande.
Les terres de l'Azerbaïdjan ont été soumises à l'occupation arménienne pendant 30 ans. Notre peuple a été victime d'un nettoyage ethnique. Un million d'Azerbaïdjanais se sont retrouvés sans abri à la suite de l'agression arménienne, et environ vingt pour cent de notre territoire ont été occupés. Malheureusement, les organisations internationales n'ont pris aucune mesure concrète à ce sujet. L'Azerbaïdjan a réglé ce conflit lui-même et a rétabli le droit international sur le champ de bataille et au niveau politique. C’est cette victoire historique qui a ouvert la voie aux négociations de paix. Je pense qu'aujourd'hui, les positions de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie pour parvenir à la paix se sont considérablement rapprochées.
Dans le même temps, d'autres questions internationales ont également été abordées aujourd'hui, notamment les tensions entre les États-Unis et l'Union européenne, ainsi que les tensions entre la Russie et l'Occident. Toutes ces questions affectent naturellement le monde entier, et il était très important pour moi d'avoir un échange de vues aussi sincère.
Je tiens à répéter que je suis convaincu que cette visite aura des résultats positifs. Il s'agit de la première visite officielle d’un président allemand en Azerbaïdjan dans l'histoire de nos relations bilatérales. Je suis convaincu que les résultats de cette visite rapprocheront encore plus nos deux pays.
Bienvenue encore une fois !
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Puis, le président allemand a fait la déclaration.
Déclaration du président Frank-Walter Steinmeier
Mon cher homologue, Monsieur le Président, au nom de toute la délégation allemande, je tiens à vous remercier pour cette invitation sincère et pour votre hospitalité. Nous nous sentons ici très bien accueillis. Vous avez mentionné que ce n'est pas ma première visite en Azerbaïdjan, mais c'est mon premier déplacement dans ma fonction actuelle. C'est ma première visite en tant que président. J’ai effectué de nombreuses visites en Azerbaïdjan auparavant, mais la dernière fois remonte à 2016, il y a donc neuf ans. La situation dans le monde change si rapidement de nos jours. Tant de changements géopolitiques ont eu lieu en neuf ans que ma visite ici en 2016 semble maintenant très lointaine. C'est pourquoi je suis heureux d'être ici, de vous retrouver et de pouvoir avoir un échange de vues détaillé. Nous avons toujours eu de tels échanges. Peut-être pas à Bakou, mais nous nous sommes rencontrés dans d'autres endroits et avons discuté au téléphone. Nous nous sommes également rencontrés lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, et je me souviens très bien de votre visite à Berlin. Nous avons eu des discussions lors de la réunion tenue l'année dernière, et je suis heureux de visiter maintenant votre pays en retour de votre visite.
Monsieur le Président, nous avons parlé de l’histoire des relations entre nos pays. Nous pouvons rappeler la première installation des paysans de Souabe ici en Azerbaïdjan et la création des traditions viticoles. Ils ont participé au développement de l’agriculture. Bien sûr, ils ont également joué un rôle important dans l’industrialisation. Des organisations allemandes et de grandes entreprises ont participé au développement de cette industrie, à l'extraction du cuivre et à la construction du réseau électrique. De nombreux Allemands ont vécu en Azerbaïdjan. C’est pourquoi permettez-moi de vous rappeler qu'il est important de connaître la longue histoire de nos relations, le fait que les relations entre l'Allemagne et l'Azerbaïdjan existent depuis longtemps. Je suis très heureux de constater qu'il y a un grand intérêt pour la langue allemande en Azerbaïdjan et pour les études en Allemagne. La jeunesse azerbaïdjanaise est très intéressée par les études en Allemagne, et je crois sincèrement que nous devrions développer nos relations précisément dans le domaine de la coopération scientifique.
Je suis également très heureux de cet échange. Je suis content que nous ayons toujours pu nous parler ouvertement. Nous avons pu discuter ouvertement tant des questions sur lesquelles nous avons des vues communes que de celles sur lesquelles nous avons des positions différentes. Lors de nos longues conversations, les deux parties ont pu s’exprimer librement et avoir un échange sincère. Nous vivons dans un monde où des changements dramatiques se produisent très rapidement. Monsieur le Président a déjà évoqué ce qui rapproche nos deux pays. Ce qui nous rapproche, c’est que nous avons à cœur de préserver le droit international et l’ordre mondial, de développer un monde basé sur des règles, et nous ne voulons pas laisser un monde sans règles aux générations futures.
Nous avons également discuté des questions stratégiques. Nous avons évoqué les perspectives de coopération économique entre nos deux pays. Vous l'avez déjà mentionné et fait référence à plusieurs aspects suggérant que l'Azerbaïdjan a également joué un rôle important pour l'Allemagne en 2022. Lorsque l'approvisionnement en gaz que nous recevions habituellement de la Russie a commencé à être perturbé, l'Azerbaïdjan a pris une grande part de responsabilité, et j'en suis très reconnaissant. C'est pourquoi j'ai compris, à travers vos propos, qu'en plus du gaz, il est nécessaire d'étendre l'infrastructure ici. C'est pourquoi nous devons travailler à améliorer l'infrastructure. Elle n'est pas encore suffisante. C'est pourquoi nous avons des devoirs à accomplir après ces réunions.
Je suis très heureux de constater que l'Azerbaïdjan se développe et devient un lieu par lequel passent des routes commerciales très importantes. Cela peut conduire à l'unification du monde. Nous avons parlé de nos relations économiques et commerciales. Votre pays joue un rôle dans nos relations commerciales, non seulement avec l'Asie centrale, mais aussi avec l'Extrême-Orient, l'Asie du Sud-Ouest, ainsi qu’avec la Chine. Nous savons que les capacités des routes existantes sont actuellement limitées. Le rôle des routes, du Couloir médian, qui traversent votre pays, est également important pour l'économie allemande. C'est une bonne perspective et elle deviendra une perspective encore plus intéressante à l'avenir. Votre région, le Caucase du Sud, deviendra une région plus stable en contraste avec les développements des dernières années. Monsieur le Président, j’aimerais exprimer mon avis sur un autre sujet que vous avez évoqué. Vous avez parlé du processus de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie voisine. Ce processus de paix revêt une importance considérable. En tant qu'observateur extérieur, je peux dire qu'il est très impressionnant. D'importantes étapes ont été franchies et des progrès majeurs ont été réalisés au cours de l'année écoulée. Je félicite les deux parties pour cela. Il y a déjà une compréhension mutuelle entre vous. Une déclaration émise le 13 mars a précisé que le texte du traité de paix avait été convenu. Lorsque j'ai parlé de ce traité ce matin, j'ai dit à Monsieur le Président que j'espérais qu'un moment important s’était créé avec cet accord. Étant donné qu'un tel accord a déjà été atteint, j'espère sincèrement que cette situation sera maintenue et que vous en profiterez, ce qui conduira à la signature d'un traité de paix et à l'établissement d'une paix durable dans votre région. J'ai de grands espoirs à cet égard et je vous encourage à ne pas manquer cette opportunité. Malgré toutes les difficultés et obstacles, ce chemin a été parcouru, de nombreuses étapes ont été franchies, et il est nécessaire de continuer jusqu’au bout. C'est pourquoi du courage et de la volonté politique sont nécessaires pour parvenir à un compromis afin que cet accord politique puisse être véritablement mis en œuvre et entrer en vigueur. J'espère sincèrement que cela sera accompli, et nous le soutiendrons autant que nous le pourrons, même de loin. Je vous remercie beaucoup.
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Après, les deux chefs d’Etat ont répondu aux questions des journalistes.